En 2021, l'Indian Chief se métamorphose. Si vous connaissiez les anciennes, oubliez tout. A part le moteur 116 qu'on a vu sur les Touring et l'instrumentation vue sur la FTR, tout le reste est nouveau y compris les sensations. Essai Indian Chief 116.
L'Indian Chief, c'est le modèle par lequel la marque est revenue sur le devant de la scène avec le moteur V Twin 111. C'était il y a presque une décennie maintenant. Tous les Cruiser et toutes les Touring partageaient le même châssis en aluminium avec le mono amortisseur central, mais c'était avant cette refonte. L'essai de l'Indian Chief 116 Dark Horse montre qu'il n'y a pas que le moteur qui a changé, tout a changé.
Indian Chief 116 : un moteur énorme
Le V Twin affiche 116 ci, ça nous fait tout de même 1890 cm3, rien de moins. On le connaît bien ce moteur, puisqu'il est déjà présent sur une partie de la gamme. Tous les Touring récents en sont équipés mais ce n'était pas forcément le cas de la gamme Cruiser. Presque 1900 cm3 et un couple colossal de 162 Nm à 3200 tr/min. Il s'agit toujours du moteur Thunderstroke avec son refroidissement par air mais ce n'est pas un moteur longue course dans cette moto américaine. En 2021 malgré l'arrivée de la norme Euro 5, Indian propose toujours son moteur refroidi par air pour les amateurs du genre.
La sonorité est sourde, profonde, plus encore que celle du 111. Mais surtout ce moteur est assez souple à bas régimes. C'est étonnant pour une telle cylindrée mais c'est assez facile de maintenir un filet de gaz. Le couple maximal est assez vite disponible comme on s'y attend, il est inutile d'aller chercher haut dans les tours. De toutes les façons avec une zone rouge à 5000 tr/min et un couple maximal à 3200 tr/min, la plage est assez réduite. Malgré tout, ce moteur sait aussi bien être docile que tracter sans faillir. Il ne reste qu'à enchainer les rapports avec une boîte un peu ferme mais rapide dans la catégorie et qui passe les vitesses facilement. Cet essai de la Chief 116 révèle un binôme moteur / boîte diablement efficace.
Châssis tubulaire et le double amortisseur arrière
Indian, et Victory avant, avait fait sa réputation sur son châssis en aluminium à mille lieux des tubes d'acier et son amortisseur central arrière pour une efficacité qu'on ne connaissait pas dans la catégorie. En dehors de la géométrie propre aux cruisers et touring du genre custom, on était au guidon de motos avec lesquelles on pouvait attaquer un virage sereinement et efficacement. Cette solution technique n'est plus à l'ordre du jour sur la Chief Dark Horse sauf sur la Chief Vintage et la Springfield qui partagent encore ça avec les Touring.
Sur la Chief et la Chief Bobber qui se distingue par le guidon Ape Hanger, les commandes avancées et les roues en 16 pouces contre un guidon droit, des commandes médianes et une jantes avant de 19 pouces pour a Chief Dark Horse, Indian a fait le choix d'un cadre en tubes d'acier et d'un double amortisseur arrière. Un choix technique qui vous rappellera sans doute les Dyna chez H-D qui ont tous été remplacé par les Softail. Difficile de dire si c'est lié ou non à l'adoption d'une autre technique pour faire le châssis, mais même sans faire un essai de cette Indian Chief 116 vous remarquez en la voyant en vrai qu'elle ressemble davantage à une grosse Scout qu'à l'ancienne génération de Chief. Si vous mettez cette Chief à côté de l'ancienne, c'est flagrant. La Chief 2021 est petite.
Electronique haut de gamme pour la Chief 2021
On avait connu ça sur la FTR. Quoi donc ? Le petit tableau de bord tout rond qui ressemble à un compteur à l'ancienne mais avec un écran TFT couleurs, tactile et avec plein de fonctions. Cette Indian Chief 116 arrive en 2021 avec le même type d'équipement. On est loin d'un LCD rikiki. On peut choisir le type d'écran qu'on veut mais aussi connecter la musique et la téléphonie sous réserve d'avoir un casque équipé d'écouteurs et de micro, et même profiter de la navigation avec la cartographie intégrée sans application. Evidemment avec l'écran 4 pouces, on n'a pas un énorme champ de vision mais c'est amplement suffisant pour suivre sa route. Pour couronner le tout, cet écran est tactile pour passer d'une fonction à l'autre du bout des doigts même si les commodos au guidon permettent de naviguer dans les fonctions.
Pour la conduite on profite du régulateur de vitesse de série même si ce n'est pas l'équipement qui semble le plus indispensable et bien évidemment l'ABS. Etonnamment, il n'y a pas de contrôle de traction malgré l'énorme couple offert par le moteur de 1890 cm3 mais on a 3 modes de conduite. Le mode Tourisme et Standard dont l'écart semble assez subtile pour ne pas dire anecdotique, et le mode Sport avec une réponse plus énergique à la poignée. Il faut reconnaitre qu'on n'est pas volé sur la patate offerte par ce bloc moteur, la Chief Dark Horse en a à revendre et on n'hésite pas à le sollicité pour nous propulser d'un virage à l'autre.
Essai ultra dynamique de la Chief 116
La sonorité à la mise en route est profonde, sourde, comme on s'y attend malgré l'arrivée de la norme Euro 5. Dès les premiers mètres, cette Indian Chief dévoile une étonnante facilité. On ne fait pas demi-tour dans un mouchoir de poche mais on passe d'un angle à l'autre sans forcer. On ne sent pas de poids et les appuis sont équilibrés. S'ajoute à ça une belle disponibilité pour ce gros moteur de 116 ci. On évolue en ville assez facilement avec cette machine imposante mais qui reste plus proche de ce qu'on connait sur une Scout que sur une Springfield par exemple. Cela peut surprendre mais cette moto est petite dans la catégorie et bien plus compacte que son aînée.
Un autre point qui surprend, c'est le relatif confort qu'on a au guidon. Bien sûr c'est ferme et il ne faut pas s'attendre à de miracles avec une course aussi petite sur les gros raccords du bitume mais globalement c'est une belle surprise. A un rythme plus élevé, la machine ne bouge pas, elle reste dans la trajectoire qu'on lui dicte même dans les virages rapides. L'ancienne Chief étonnait par sa précision et sa facilité, la Chief 116 confirme sur cet essai qu'Indian lance en 2021 une Chief encore plus agile. Le confort est sans doute un peu en retrait face à l'ancienne génération, notamment en raison du gabarit et de la selle davantage typée Bobber, mais l'agilité de cette nouvelle mouture en étonnera sans doute plus d'un. En dehors de ce gros V Twin qui tracte tant qu'il peu, il est difficile d'imaginer être au guidon d'un gros custom. Difficile de se lasser des relances du Thunder Stroke 116.
Bilan essai Indian Chief 116 Dark Horse
Cette Indian Chief 116 Dark Horse est une étonnante machine par son énorme moteur qu'on connaît déjà sur la gamme touring et qui reste assez simple à conduire même à une allure modérée en ville. Elle arrive en 2021 avec son tout nouveau châssis en tubes d'acier et ses deux amortisseurs. Cet essai révèle une Chief bien plus agile que la précédente génération qui faisait preuve de précision et de facilité dans la catégorie mais maintenant, on est un cran au-dessus d'abord parce que la moto est bien plus compacte. Dans le showroom, on la confond davantage avec une Scout qu'avec une Chief Vintage qui reste fidèle à l'ancienne architecture, c'est dire l'écart qu'il y a entre les deux ! 2021 voit aussi arriver un tableau de bord digital et tactile qui intègre la connectivité et la navigation GPS qui fonctionne sans application sur son téléphone. L'ergonomie est parfaite. Bien sûr l'écran n'est pas grand mais il suffit amplement pour voir la direction à suivre à un embranchement. On regrette l'absence de contrôle de traction sur une machine avec un moteur aussi gros même si avec les 3 modes de conduite on peut en choisir un plus docile. Le mode Sport donne la pleine mesure de ce moteur dans un cadre agile, précis et facile. Quelle belle surprise que cette Chief 2021. Evidemment le style de notre Indian change radicalement avec la précédente génération, mais quelle facilité. On peut dire que la Chief 116 c'est une Scout avec un moteur gros comme ça, ça lui va bien.
On aime bien
Le couple du Thunderstroke 116 ci
L'agilité et la compacité du châssis
Le tableau de bord avec la navigation
On aime moins
Amortissement toujours un peu ferme
Pas de contrôle de traction malgré le 116
Tableau de bord ergonomique mais petit
Notre avis
Quotidien
⭐⭐
Voyage
⭐⭐⭐⭐
Loisir
⭐⭐⭐⭐⭐
Sport
⭐⭐
Duo
⭐⭐
On vous regarde
⭐⭐⭐⭐⭐
On le détaille
⭐⭐⭐⭐⭐
On l'écoute
⭐⭐⭐⭐
Autres photos
Ecouter le son
Fiche technique Indian Chief 116 Dark Horse
Marque
Indian
Modèle
Chief Dark Horse
Cylindrée
1900 cm3
Cylindrée
116 ci
Année
2021
Tarif de
17990 €
Conseillé au
21/06/2021
Moteur
Cylindres
2
Architecture
en V
Cycle
4 temps
Distribution
double arbre à cames en tête
Soupapes par cylindre
4
Refroidissement
liquide
Cylindrée
1890 cm3
Alésage
103,2 mm
Course
113 mm
Rapport volumétrique
11 :1
Admission
injection
Allumage
électronique
Admission
54 mm
Norme
Euro5
Démarreur
électrique
Electricité
Batterie
12 V
Phare
LED
Performances
Couple
162 Nm
Disponible à
3200 tr/min
Transmission
Embrayage
multi disques à bain d'huile
Transmission
boîte
Rapports
6
Démultiplication 1er
9,403
Démultiplication 2e
6,411
Démultiplication 3e
4,763
Démultiplication 4e
3,796
Démultiplication 5e
3,243
Démultiplication 6e
2,789
Secondaire
courroie
Réduction finale
2,2
Châssis
Cadre
double berceau en acier
Bras oscillant
double
Jantes
bâtons
Suspension avant
Type
fourche
Débattement
132 mm
Suspension arrière
Type
double amortisseur
Réglages
précharge
Débattement
75 mm
Frein avant
Type
1 disque
Diamètre
300 mm
Etrier
semi flottant
Pistons
4
Frein arrière
Type
1 disque
Diamètre
300 mm
Piston(s)
2
Pneu avant
Largeur
130 mm
Hauteur
60 mm
Diamètre
19 pouces
Pneu arrière
Largeur
180 mm
Hauteur
65 mm
Diamètre
16 pouces
Dimensions
Longueur
2286 mm
Largeur
922 mm
Hauteur
1253 mm
Empattement
1626 mm
Angle de chasse
31 °
Chasse
131,5 mm
Garde au sol
125 mm
Hauteur de selle
662 mm
Poids
Avec ABS
304 kg
Conditions
ordre de marche
Maximal autorisé
522 kg
Capacité
Réservoir
15,1 L
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.
Par Jean-Michel Lainé. Fondateur de Emoto et journaliste essayeur, passionné par la moto, l'auto et tout ce qui a un moteur en règle générale. J'ai commencé sur Internet en 1996 avant la presse écrite à partir de 2010, la télévision dès 2012 puis la radio en 2020.