Rencontre avec Kevin Aillaud, le patron de Indian Toulon
Vous aimez les histoires de famille ? Kevin Aillaud, le patron de Indian Toulon, a monté cette concession avec son père, en partant de zéro. Ils travaillent aujourd'hui en famille dans un univers qu'ils ont appris à connaitre ensemble. Une belle histoire.
Kevin Aillaud : C'est une passion depuis tout petit les sports mécaniques. C'est venu entre guillemets par hasard, j'ai bossé avec mon père dans le voilier, je suis rentré pour le dépanner et je suis resté 10 ans et comme je voulais qu'il vende sa boîte que je ne voulais par reprendre, la seule solution c'était de partir pour lui donner envie de la vendre. Il trouve qu'on bosse bien ensemble et en famille c'est assez rare, soit ça marche soit ça marche pas. Là, ça a bien marché on a un peu la même façon de travailler, j'étais à bonne école. Il m'a proposé, est-ce que tu veux faire quelque chose ensemble
, j'ai dit pourquoi pas mais pas bateau, ma passion c'est voiture et moto. A l'époque c'était Victory qui était plus sollicité, ça commençait à monter un petit peu. Je connaissais un petit peu mais c'était pas trop mon genre de motos, pour moi c'était un peu la concurrence de Harley mais un peu plus futuriste. Mais la moto en générale me plait et je pensais que la clientèle était identique à Harley.
On a contacté Indian Polaris, l'idée famille leurs a plu, l'emplacement, le coin parce qu'on a un super secteur. On a signé avec eux, ça a été très très rapide, ça s'est fait en début 2016 au salon de Nice avec un premier contact et une réponse positive assez rapidement. On avait le stress, il fallait qu'on trouve très rapidement un local, sur le secteur. Il a fallu faire assez vite, on a trouvé un bon empalement, on a eu beaucoup de chance dans beaucoup de choses, et comme c'est une passion, on s'y est mis à 2000%. On a fait beaucoup de travaux nous-mêmes, on a essayé de faire un magasin type américain, chaleureux, lumière sombre, un peu de déco et on a ouvert le magasin Indian Toulon en novembre 2016.
Vous avez ouvert Indian Toulon en 2016, en plein hiver ?
Kevin Aillaud : C'était tout nouveau pour nous, on n'a jamais été dans le monde de la moto, cartes grises, SIV, on a eu des petits moments de solitude quand même au début. Très rapidement on s'est bien adapté, on a le sens du commerce, on est passé du bateau à la moto avec la même façon de travailler. On était très très bien noté dans le bateau, on a continué notre façon de travailler. Mais pendant 1 mois au début, on se regardait dans le blanc des yeux wahou, qu'est ce qu'on a fait, qu'est ce qu'il faut faire ? Est-ce que c'est une bonne idée ?
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On avait entièrement confiance en Polaris, c'est un gros groupe américain, on s'est tous dit que si Polaris investit dans Indian c'est qu'il y a une raison, les ricains mettent pas d'argent n'importe où. On avait essayé les motos avant, les motos étaient vraiment top, en termes de légèreté, maniabilité, d'agilité, on s'est dit y'a un potentiel. Si on ne croit pas dans ce qu'on fait, il ne faut pas y aller. On a dit on y va, ça a commencé au mois de décembre, on a commencé à vendre des motos, on était en équipage restreint, on a commencé à 4 on est 8 aujourd'hui.
On a eu une chance quand on a ouvert Indian comme on connaissait rien dans la moto, on a eu très peu de monde, Indian vendait 500 motos à l'année, on n'avait pas la foule d'aujourd'hui. On a eu cette chance de prendre Indian au tout début du décollage. On aurait ouvert aujourd'hui, on aurait été très très vite débordé. Là on a grandi avec eux, on a découvert ensemble, on a eu des idées communes, des échanges d'idées, c'est intéressant parce que c'est une grosse famille Indian. Que ce soit Polaris France ou les concessionnaires, on est tous assez solidaires.
Qu'achète-t-on comme Indian à Toulon ?
Kevin Aillaud : Un peu comme en national, c'est-à-dire qu'il y a 55% de Scout, après on vend pas mal de Chieftain ici beaucoup plus de Chieftain que de Roadmaster contrairement à Paris ou dans le nord où ils vendent plus de Roadmaster. Nous on fait beaucoup de Scout et Scout Bobber. On en fait en moyenne 60 par an. L'avantage de faire beaucoup de Scout, c'est qu'il y a beaucoup de motos qui roulent. Quand il y a beaucoup de motos qui roulent, il y a beaucoup de clients qui rentrent et disent j'ai vu cette moto là, je veux la même
c'est du 4 par 3 pas gratuit mais presque. Dans le sud on a beaucoup beaucoup de mid size.
La FTR, la première année, on a fait 25 motos et une quinzaine de précommandes de clients qui ne l'avaient jamais vue. Là cette année, je pensais un petit frein mais au final non. Très bonne moto, pour une première roadster, c'est 100% réussite. C'est complètement différent du reste de la gamme, mais on passe devant des Ducat', des Triumph.
Comme se passe l'arrivée de la Challenger chez Indian Toulon ?
Kevin Aillaud : Elle se vend bien, Challenger un peu moins que la Chieftain, elle vient d'arriver et c'est une autre clientèle. C'est une clientèle Honda pour la Goldwing, BM pour les grosses K, c'est vraiment différent. Nous ici, notre plus gros concurrent c'est Harley et quelqu'un qui veut une Harley ne viendra pas sur une Challenger, c'est pas son style. Comme on se bat un peu moins avec Honda et BM, on a une peu moins de ventes sur la Challenger mais ça se vend quand même bien, c'est une très bonne moto, il y a de la puissance, c'est une bonne nouveauté.
Et l'IMRG Toulon, comment ça se passe ?
Kevin Aillaud : Dès la première année, on a monté un IMRG Toulon. On devait avoir 40 adhérents, là on va arriver sur une centaine d'adhérents. Le but étant d'avoir des clients qui roulent et à chaque sortie, on a 20 ou 25 motos qui roulent. Donc c'est très bien et c'est surtout une rencontre de copains à la base, de motards. On n'est pas sectaire, d'autres marques peuvent venir avec nous pour voir comment ça se passe, voir un peu l'oxygène Indian. Je pense que beaucoup de clients Indian ont acheté une Indian pour ce qu'il y a autour. Pour la moto, l'ambiance, Indian Family on va dire, c'est un ensemble.
Merci Kevin Aillaud pour cet échange, bonne continuation à Indian Toulon, son équipe et son IMRG.