Essai KTM RC 125

Fort d'un premier succès avec la Duke 125 construite en Inde avec Bajaj, KTM se lance sur les petites sportives avec la RC. Même si les deux machines partagent beaucoup de choses, des changements sont apportés à la partie cycle pour une conduite sportive

En 2011, fort de sa coopération avec l'indien Bajaj initiée en 2008, KTM créait la surprise en lançant une 125 soignée. La Duke 125 bousculait la catégorie avant de connaitre un véritable succès. En 2014, KTM compte bien rejouer la partition avec le lancement de cette RC 125. La marque est gage de fun, alors même une 125 doit l'être. La KTM RC 125 y parvient-elle ? Voici quelques réponses.

Un style moderne et singulier

On aurait tendance à croire que KTM s'est contenté de greffer un carénage à la Duke 125 pour créer la RC. Eh bien non, même si bien des choses sont communes à commencer par le moteur et la boîte. L'angle de la colonne est plus fermé de 1.5 degré, la garde au sol est augmentée, l'empattement est plus court (-27 mm) et les suspensions ont une hydraulique plus ferme. Côté style, celui de la RC 125 est singulier dans la catégorie. Comme sur la Duke on retrouve le cadre treillis orange cher à KTM et le bras oscillant en alliage. Le carénage ne laisse pas indifférent avec un dessin très porté sur l'avant pour le dynamisme. La bulle de bonne taille fait également office de déflecteur pour les mains. Les optiques font toujours autant parler mais sont maintenant soulignées par des feux à LED. On relève également l'intégration des clignotants dans les supports de rétroviseurs. Le réservoir anguleux contient 10 litres, 1 de moins que sur la Duke. L'arrière laisse nettement apparaitre le treillis coiffé d'une selle fine pas forcément très confortable à la longue. La place en-dessous est réduite. La mousse de la selle du passager donne l'illusion d'un capot de selle. La poupe se termine par des feux longitudinaux à LED du plus bel effet qu'on prenne ou non les freins.

L'équipement n'est pas oublié

Il y a bien sûr les feux à LED évoqués précédemment mais ce n'est pas tout. L'étrier de frein avant est à montage radial sur la fourche inversée de 43 mm. Pour la sécurité, la nouvelle RC est dotée de série d'un ABS Bosch associé aux freins Bybre. Il est déconnectable depuis un bouton caché en bas à gauche du tableau de bord. Ce dernier est d'ailleurs complet et assez lisible. Le bouton mode fait défiler les totalisateurs, tout le reste est visible en permanence : la jauge de carburant en bas à droite, l'heure, l'indicateur de rapport engagé, le compte-tours tout en haut juste en dessous de la Shift Light réglable et bien sûr la vitesse au centre. Le petit détail qui tue, c'est le rétroéclairage blanc des comodos qui pourra rassurer le débutant dans la nuit.

Sportive mais agréable en ville

Pour une utilisation au quotidien, on ne peut qu'apprécier la position au guidon très agréable. Les appuis sur les poignets sont réduits, l'écartement des bras naturel et la hauteur de selle (820 mm) n'oblige pas à trop plier les jambes. Bref, on est confortablement installé au moins au départ, car très rapidement la selle dévoile toute sa fermeté. Dommage car les suspensions, même si elles sont plus fermes que sur la Duke, ne le sont pas trop et assurent à la fois de la précision et du confort en ville comme en dehors. L'angle de la direction légèrement refermé et l'empattement plus court augmentent la réactivité de la RC qui aurait sans doute mérité un peu plus de rigueur dans les grandes courbes rapides de la campagne autrichienne. Quoi qu'il en soit, la pluie est venue contrarier notre essai sitôt la ville quittée ce qui a permis de vérifier que la protection n'est pas si mal même en mesurant 1.83 m à une condition, celle de se coucher sur le réservoir. C'est d'ailleurs dans cette position qu'on voit bien dans les rétroviseurs, sinon on ne voit que ses coudes.

Le moteur 4 temps de 125 cm3 développe 15 chevaux. Assez vif, ce monocylindre se révèle surtout très souple aux bas régimes pour mettre tout le monde en confiance. Pour tenir un bon rythme, il faut rester en haut du compte-tours, de 7000 à 11000 tr/min environ, et surtout ne pas se tromper dans sa sélection. Le 6e rapport n'est d'ailleurs pas très utile en dehors de l'autoroute où notre RC affiche 130 km/h au compteur, jusqu'à 134 pour d'autres journalistes présents lors de cet essai. Lorsque la conduite est un peu vive, le freinage arrière comme avant s'avère convaincant. Toutefois, le ressenti au levier est étonnamment spongieux à la prise du frein. L'avantage est de ne pas se faire surprendre mais le dosage de la force exercée est plus difficile à évaluer. Finalement, la seule frustration est la sonorité comme c'est souvent le cas pour une 125. Si on prend soin de maintenir un régime moteur élevé et d'enchainer les rapports rapidement sans utiliser le 6e, la petite KTM se montre très agréable à piloter.

Bilan essai KTM RC 125

Fort du succès de la Duke 125, premier fruit de sa collaboration avec Bajaj, KTM semble prêt à récidiver avec cette nouvelle RC. Dynamique et amusante à piloter dans des instants sportifs, la RC 125 se révèle aussi particulièrement brillante en ville où on ne subit pas la position de conduite en dehors de la selle du pilote trop ferme. Bien équipée et dotée d'un style affirmé, elle trouvera de la concurrence auprès d'une autre européenne, l'Aprilia RS4 à 4199 euros, ou de la nouvelle Yamaha YZF R125 à 4599 euros. La KTM a l'avantage d'être dotée de série de l'ABS pour 4595 euros. L'autrichienne avance en tout cas de beaux arguments pour séduire les possesseurs du permis B ou A1.

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