Essai Buell XB12 STT
Selle solo, plaques numéro latérales et peinture White Artic pour contraster avec les jantes noires pour un look supermoto
La dernière née de la gamme Buell avec le V-Twin à 45° de 1200cm3 à refroidissement par air adopte un style plus typé supermotard comme l'avait fait à son heure la XB9 Citycross : la grille de protection de phare, les protège mains et protège cadre ainsi que le large guidon sont autant de détails que l'on retrouve sur cette XB12 Super TT.
Au nombre des particularités de cette machine, on peut retenir la selle solo qui peut être remplacée par une selle biplace si besoin, les plaques numéro latérales qui n'étaient pas sur la moto essayée et la peinture blanche Artic
qui contraste joliment avec les jantes noires. Pourquoi une peinture blanche ? Tout simplement pour inviter le propriétaire à personnaliser sa monture avec des accessoires comme sur le reste de la gamme, mais aussi avec un coloris et un design personnels.
Le moteur est donc le bicylindre en V de 1200cm3 à refroidissement par air présent sur l'ensemble de la série des XB12. C'est entre 4 et 6000 tr/min qu'on tire le meilleur de ce moteur. Dans cette plage de régimes, les reprises sont vives et les sensations distillées à chaque coup d'accélérateur sont bien présentes. Les vibrations et la sonorité (, 96db à 3300tr/min) font le reste, les enchaînements deviennent tout de suite plus rapide qu'on ne l'aurait supposé.
La boîte de vitesses autorise des changements rapides avec un peu d'habitude. Le pilotage se fait de toutes les façons de manière coulée avec des trajectoires soignées pour au final obtenir une bonne efficacité. Inutile de jouer avec la boite de vitesses, le couple important permet de reprendre efficacement dès la sortie d'un virage sans pour autant avoir besoin de tomber un rapport même si un petit coup d'embrayage donne dans certaines situations, une dose supplémentaire de vigueur.
La XB12 STT bénéficie du châssis long déjà présenté sur la Ulysses (le trail voyageur) et la XB12Ss par la suite. Cette rallonge met un peu plus l'accent sur la stabilité par rapport à la vivacité que procure le châssis court. Avec le guidon large et plat, on obtient un excellent compromis entre ces deux caractéristiques. Les grandes courbes passent à bonne allure même si le revêtement n'est pas exempt de défauts. Quand les virages se font plus serrés, la position et les appuis sur le guidon et les repose-pieds garantissent des changements d'angles rapides sans efforts excessifs.
La machine est relativement haute, pas autant que la Ulysses tout de même, et les suspensions convaincantes. Pour les plus pointilleux, la fourche Showa inversée de 43mm autorise tous les réglages, même si avec ceux d'origine la Buell ne plonge que peu en réalité. La rigidité générale fait que son efficacité se révèle sur de petites routes où la confiance s'installe spontanément d'autant que la liaison au sol assurée par des pneumatiques Pirelli Scorpion Sync, se montre adaptée à des conditions un peu extrêmes.
La position orientée tout-terrain permet de parer à d'éventuels excès de confiance grâce à des mouvements puissants et précis qui sont immédiatement transmis à cette machine très rigide. Le freinage désormais classique
des machines américaines est efficace. L'attaque souple et la disponibilité de toute la course du levier permettent un dosage précis et sans brutalité quand les conditions sont délicates.
L'équipement du tableau de bord est des plus classiques et standard à la gamme : l'heure, un totalisateur, deux compteurs journaliers et un décompte de réserve sont offerts au regard du pilote en plus du compte tours et des témoins courants.
La STT se distingue par le confort de sa selle monoplace. Les Buell offre en règle générale une assise qui reste très confortable dans le temps même sur des étapes interminables sur des petites routes. Cette selle solo ne s'avère pas aussi efficace que celle de ses congénères dans le temps mais est toutefois correcte à condition de ne pas se reculer de trop car la seconde moitié de la selle n'est pas rembourrée donc pas utilisable. En revanche, elle n'entrave pas les mouvements et facilite les changements de positions d'un virage à l'autre.
Le plus étonnant reste une nouvelle fois la consommation qui oscille autour de cinq litres et demi aux cents kilomètres quels que soient l'utilisation et le rythme adopté. L'essence étant contenue dans le cadre, le châssis long apporte un gain de contenance de deux litres et demi pour arriver à un total de 16,5 litres de carburant. Avec cette consommation plus que réduite au regard de la cylindrée, on atteint très facilement une distance de 250km entre deux passages à la station-service.
Petit détail sympathique, la sortie de l'échappement situé sous le moteur se fait vers l'arrière, ce qui évite de souffler le chaud sur le pied gauche à l'arrêt. Pour rester dans le registre de la soufflerie, on ne peut pas échapper au ventilateur qui tourne sans discontinuer ou presque pendant toute la durée du roulage avec un bruit assez important.
Cette Buell est sans doute celle qui dégage le plus un esprit sportif, c'est d'ailleurs celle qui a été choisie par Emmanuel Siaux pour s'aligner au départ du championnat de France des rallyes routiers avec au final de cette saison 2007, une victoire en catégorie Top Sport et une deuxième place au classement général.
Il faut avouer que ce n'est pas au bord des terrasses de cafés qu'elle se montre le plus à son avantage, ce test mettant en évidence le fait qu'elle n'incite pas non plus le quidam à l'admirer. Par contre à l'assaut des virages de nos campagnes, elle s'impose avec une belle efficacité en offrant à son pilote de façon totalement égoïste puisqu'un passager n'est pas prévu, des sensations et un plaisir renouvelé à chaque rotation de la poignée.
Ces petits plaisirs d'accélérations et de décélérations s'ajoutent à la recherche de la qualité de trajectoire qui devient vite le passe temps favori une fois en selle. Avec l'autonomie que propose la STT, on ne s'en lasse d'ailleurs pas.
Bilan essai Buell XB12 STT
Alors, pourquoi cette Buell XB12 Super TT plutôt qu'une autre XB12 ? en dehors de sa ligne sportive plus affirmée avec son petit coté Supermoto, peut-être que la proposition de personnalisation qu'elle offre pourrait donner des envies à son propriétaire pour rouler encore plus différent.
En plus d'affirmer son identité en chevauchant une Buell, il pourra également se différencier en roulant sur SA Buell. En effet, le saute vent, le cache réservoir
et les plaques latérales sont sujettes à porter d'autres couleurs mais aussi des créations totalement libres comme certaines totalement Fashion que propose l'importateur transalpin. De là à en être la victime, il n'y a qu'un pas.
Disponible en blanc à 11295€ (modèle 2007)