Rencontre, Stéphane Haddagj boss de National Motos
Vous aimez les histoires de passion ? Moi aussi, et Stéphane Haddagj le patron de National Motos baigne dans la moto en général et Honda en particulier depuis tout petit. L'histoire de National Motos, ses victoires en Endurance, il nous raconte tout ça.
Stéphane Haddagj : Alors moi j'ai eu la chance d'y naitre, National Motos a ouvert avant que je sois né grâce à mes parents, donc j'ai grandi dans le milieu de la moto, dans la compétition et le commerce puisque c'était un magasin de deux-roues. Après j'ai fait mes études et je voulais pas forcément venir travailler dans la moto et c'est au début des années 90 où mon père ma demandé si je pouvais venir travailler. Du coup j'ai commencé par magasinier, ensuite accessoiriste, ensuite mécanicien et puis pour finir vendeur. J'ai commencé tranquillement tout penaud à ma façon, mon père a eu la délicatesse de me laisser faire mes erreurs pour progresser et apprendre. Après cela a fonctionné comme ça pendant de très nombreuses années. Il a pu grâce à la complicité qu'on avait et surtout le soutien qu'il avait envers moi et la confiance faire les travaux de la concession, il a racheté le café d'à côté, reconstruit une nouvelle concession et c'est devenu celle-ci. La maladie l'ayant rattrapé, j'ai prise les rênes de la concession début des années 2000, il a essayé de me transmettre jusqu'au bout tout ce qu'il a pu pour pouvoir faire progresser.
Le Team National Motos, c'est une longue histoire
Stéphane Haddagj : La compétition est une longue aventure qu'on essaye de faire perdurer, qui est remise en cause tous les ans, parce que encore une fois, il n'y a rien d'acquis, aussi bien l'engagement en compétition que le budget est renégocié tous les ans. Après c'est beaucoup de sacrifices parce que c'est beaucoup d'investissements personnel, de temps, d'argent, mais on a appris à y prendre goût. Au départ encore une fois c'est mon père qui a toujours géré le team, et puis la maladie l'a obligé à ne plus forcément venir sur les compétitions donc on s'est engagé pour lui faire plaisir, et puis après on y a pris goût, on a fait les efforts pour et on essaye de faire durer cette histoire puisqu'elle dure depuis plus de 48 ans maintenant et que pour nous c'est un vrai plaisir à chaque fois de s'engager, d'essayer d'apporter du résultat et de vivre quelque chose avec tous les bénévoles parce qu'il ne faut pas oublier que notre team est un team de bénévoles pour certains qui sont avec nous depuis 30 ans et notre seule façon de les remercier c'est d'essayer d'apporter du résultat et de vivre cette semaine ensemble. C'est ce qu'on essaie de continuer à faire, d'intégrer des jeunes dans le milieu de la moto pour leurs apprendre à aimer la moto par le biais de la compétition et encore une fois d'être formateur et c'est vrai que c'est pour ça qu'on a la force de continuer parce que c'est beaucoup d'efforts. Dans l'équipe, même ceux qui ne viennent pas suivent ça et font en sorte de soutenir, même nos clients. Le retour du Mans au mois d'avril cette année m'a beaucoup surpris car beaucoup de nos clients nous ont félicité pour notre résultat alors qu'ils roulent en 125 scooter et qu'ils ne sont pas du tout concernés par le suivi des courses d'endurance. Mais grâce à Eurosport et la médiatisation aujourd'hui de l'endurance, c'est pas du tout ce qu'on avait il y a 5 ans, les gens sont contents que les mécaniciens et les collaborateurs qu'ils côtoient sont ceux aussi qui travaillent pour le team endurance.
Quelle Honda achète-t-on à Paris La Défense ?
Stéphane Haddagj : Ici, chez National Motos, on vend à peu près 50% de scooters et 50% de motos. On arrive à maintenir cet équilibre ce qui est assez difficile pour être franc, maintenant les gens viennent chercher une mobilité en premier lieu faut être honnête. Après on la justifie auprès de sa femme comme une mobilité et on se fait plaisir en achetant une moto (rires) mais en tout état de cause, la première raison est la mobilité avec les difficultés de circulation, maintenant on a beaucoup de clients qui commencent par une 125 qui viennent acheter une moto après, quel que soit leur âge. On a eu un trou d'air comme le marché au début des années 2010 parce que la formation 125 et le nouveau permis A2 de l'époque a vraiment freiné le marché, mais on voit bien que le marché aujourd'hui repart, depuis 2 3 ans tout doucement, le marché est là et encore une fois les gens cherchent une mobilité, une praticité et se font plaisir en même temps parce que c'est encore quelque part des signaux de liberté qu'on peut arriver à entrapercevoir. On a une gamme qui s'est totalement renouvelée chez Honda depuis 2015, on a une des plus belles gammes du marché, du 125 à la Goldwing avec des modèles qui se renouvellent régulièrement tous les ans qui en plus sont quasiment des bestsellers, avec la satisfaction de vendre des produits qui sont d'une fiabilité extraordinaire, on ne se pose pas de questions, on vend les motos, on accueille les clients, on s'occupe de l'entretien et tout se passe bien. La marque réussit ça malgré sa volumétrie mondiale à faire des produits de qualité, c'est assez exceptionnel.
Et il y a votre petit musée ouvert il y a 1 an 1/2
On a gardé quelques exemplaires de nos plus de 45 ans d'endurance avec ce musée National Motos, on essaie de faire partager notre passion à nos clients et ils apprécient énormément, on essaie de donner vie à notre concession on n'est pas simplement un concessionnaire qui vend des motos, on est un concessionnaire qui aime la moto et qui veut montrer son engament et en compétition et dans l'histoire de la moto, c'est aussi cet échange avec les clients qui rendent les relations pas uniquement mercantiles mais aussi passionnées et plaisir, c'est le propre de la moto. C'est peu de mètres carrés mais au pied de La Défense c'est beaucoup (rires).
Enfin, je voulais en profiter pour remercier les équipes, ils sont tous dévoués pour les clients, et ils essayent en plus malgré les difficultés de s'adapter à l'évolution de nos clients, s'adapter à la rapidité, nos clients sont impatients et sont pressés. C'est pas évident. Les équipes sont vraiment dévouées et c'est ça le plus important pour moi.