Tout d'abord bravo pour vos article sur cette belle marque dont on parle si peu.
Concernant la x40 il me semble devoir préciser que la première livraison a eu lieu en avril 1942.
Seules 50 machines furent fournies cette année là pour la garde personnelle du chef de l'état. Numéros 121003 à 121052, plus la moto de pré série ramenée par la route par le chef du peloton motocycliste.
Celle du musée safran, numéro 121075, n'en fait pas partie et résulte d'une production ultérieure, ce qui n'enlève rien à son intérêt.
Gnome et Rhône 100 ans : flat twin des années 1930
Après les bicylindres ABC puis les monocylindres 2 et 4 temps signés Gnome et Rhône dans les années 1920, les années 1930 sont marquées par la production de flat twin. On commence par une V2 500 cm3 de 1930 avec son side-car Bernardet jusqu'à la 750 X.
Rapidement après l'exploitation de la licence de la marque anglaise ABC Motors en France, Gnome et Rhône lançait la 500 B sa première moto en 1921 qui était animée par un monocylindre 4 temps.
Sidecar Bernardet Avion Gnome et Rhône 500 V2 de 1930
La V2 présentée en 1930 délaisse le monocylindre pour le bicylindre à plat avec les 2 cylindres en opposition. Ce n'est pas la seule nouveauté puisque c'est la première moto de Gnome et Rhône avec un cadre en tôle. Il est assemblé par des rivets et des soudures. C'est un moteur 4 temps carré (68x68 mm), alimenté par un carburateur Solex de 30 mm, la transmission primaire est directe, la secondaire est par arbre et couple spiroconique. La fourche est à parallélogramme et les freins à tambours de 200 mm. Elle pèse 150 kg et peut atteindre 110 km/h.
La Gnome et Rhône V2 s'illustra, en solo sans son panier, dans de nombreux raids dès 1932 comme on en faisait à l'époque : Paris Madrid en 45 heures, l'aller retour Paris Maroc en 114 heures ou encore 3509 km pour faire le tour des capitales européennes à 52 km/h de moyenne.
Gnome et Rhône 500 CV2 de 1933
La CV2 prend la suite de la V2 lancée 3 ans plus tôt en 1930. La 500 V2 était à soupapes latérales, alors que la CV2 est à soupapes culbutées. A sa sortie en 1932, elle est considérée comme une moto très haute de gamme. Une seconde version arrive en 1936 avec une boite à 4 rapports. Celle-ci de première génération n'en possède que 3. Le souci de la CV2 a son arrivée n'est pas le nombre de rapports mais la 2e vitesse avec des pignons droits à engagement direct qui n'apprécient pas le rétrogradage sans double embrayage. La boite à 4 rapports qui arrive avec la CV2 de 1936 n'a plus ce problème. D'un point de vue technique c'est un bicylindre à plat super carré (72x60 mm) 4 temps culbuté alimenté par un carburateur Solex. Comme la V2, la CV2 a une transmission primaire directe, et une secondaire par arbre et couple spiroconique. Le cadre est en tôle emboutie, la suspension avant à parallélogramme, les freins à tambours de 200 mm et les roues de 19 pouces. Elle pèse 160 kilos (10kg de plus) et est capable d'atteindre 130 km/h (20 de plus que la V2).
Les records pour la 750 X qui succède à la CV2
La 750X Gnome et Rhône arrive en 1937. C'est toujours un flat twin culbuté 4 temps super carré (80x72 mm) mais de 750 cm3. Il développe 33 chevaux à 5500 tr/min alimenté par ses 2 carburateurs Amac. L'embrayage est monodisque et le changement de vitesse à la main. Il est proposé au pied en option, ce qui est encore rare. La boite a 4 rapports. La transmission finale se fait par arbre et couple spiroconique. La fourche est à parallélogramme et le cadre coque en tôle. Comme les précédentes, elle est équipée de frein à tambours de 200mm et de roues de 19 pouces. Elle pèse 180 kg et atteindre 140 km/h en solo, 100 avec son side-car. Elle est équipée d'une dynamo et batterie bobine. Rapide et fiable, la 750 X enchaine les records. 20 pour la seule année 1937 dont les 24 heures à une moyenne de 136,56 km/h. Ce seront 24 de plus en 1939 dont un impressionnant 50000 km (il y a bien 4 zéros) en 19 jours à 109.4 km/h de moyenne. A l'aube de la seconde guerre mondiale, une version militaire sera développée avec une puissance moindre de 21 chevaux (-12). Sur cette photo, elle est équipée d'un side-car Bernardet Avion.
Gnome et Rhône 750 X40 Escorte de 1941
En pleine occupation allemande, ces motos 750 X40 sont construites pour remplacer les René Gillet de l'escorte du maréchal Pétain. Une centaine auront été construites avant de finir leur carrière à la gendarmerie. Après la guerre, elles escorteront le président Vincent Auriol puis le général Charles de Gaulle. Mais l'originalité technique n'est pas là. Elle réside dans son assemblage puisque c'est le haut moteur d'une 750 X, le bas moteur de la 800 AX2 et la partie cycle de la 750 XA2. Elle affiche les mêmes performances que la 750 X. La boite à 4 rapports est en prise directe sur le moteur, l'embrayage est monodisque et le sélecteur au pied. On ne change plus les vitesses à la main.