Essai Triumph Thruxton
Twin vertical, café racer, bracelets, commandes reculées, Thruxton... autant de noms qui laissent rêveurs nombres de nostalgiques
Après la Bonneville dans le pur style "old school", Triumph propose la Thruxton avec un dessin Café Racer très anglais forcément et la motorisation de sa devancière, la Bonneville T100.
Moteur et boîte
Le bi-cylindre vertical de 865cm3 refroidi par air est alimenté par deux carburateurs. Il sait reprendre en souplesse dès 1500tr/min mais c'est au delà de 3000tr/min qu'on l'utilisera pleinement sans nécessairement atteindre la zone rouge à 7500tr/min.
Avec 90db à 3600tr/min , la sonorité reste discrète. La linéarité du moteur favorise un pilotage coulé, un pilotage à "l'ancienne" en quelque sorte, où il est obligatoire de maintenir son allure pour éviter d'avoir à relancer la monture. Dans cet exercice, la machine excelle, sa souplesse permet d'ajuster au plus près sa conduite, on maintient son élan au fur et à mesure que la route défile.
La sélection est facile et précise comme sur la Bonneville. S'il faut de la reprise, on descend un rapport, la montée en régime sera alors rapide et linéaire, de quoi relancer le pilote et sa monture en souplesse vers les prochains méandres de la route.
Fourche et suspension
En dehors de la précontrainte de l'amortisseur, ces éléments ne sont pas réglables. Le pilotage dicté par la Thruxton n'en souffre pas : Assis au fond de la selle les bras bien en appui sur les guidons bracelets, on travaille ses appuis et son placement pour passer en finesse sans brutalité.
Ces éléments absorbent correctement les imperfections de la route et le pilotage évite toute brutalité sur la machine. L'amortisseur peut être durci si on transporte un passager en modifiant la précharge.
Freinage
Le freinage est assuré à l'avant par un seul disque flottant de 320mm avec un étrier 2 pistons. Simple d'usage, il peut assurer un bon freinage avec une bonne poigne et permet un dosage très facile de la puissance transmise, la position favorisant naturellement les appuis sur l'avant.
Le frein arrière est lui aussi facile à utiliser et s'est montré très efficace à l'usage en complément du frein avant pour permettre d'accroître l'efficacité de l'ensemble tout en offrant un confort à l'équipage pas trop poussé en avant avec cet usage combiné.
Duo
Le passager a à sa disposition une large selle, une fois le dosseret enlevé bien entendu, et des repose-pieds pas trop haut malgré la position des échappements. Seul le manque d'endroits pour se tenir pourra le freiner à partager votre route : le réservoir est assez loin de lui tout comme le pilote bien penché en avant.
Confort
Le poids de la Thruxton se fait sentir à l'arrêt. Un sentiment renforcé par les bracelets qui ne facilitent pas les manoeuvres à faible allure. La large selle qui convient bien à la position droite que l'on a sur la Bonneville est moins idéale avec cette position "sportive" où les genoux viennent s'appuyer sur les petites grilles de protection fixées sur le cylindre du moteur.
La position "sympa" correspond parfaitement au style "old school" de la Triumph : les fesses bien calées tout au fond de la selle contre le dosseret, les genoux qui serrent la naissance du réservoir et les bras presque tendus bien appuyés sur les bracelets. Nous voilà revenus des années en arrière avec une position que l'on peut encore voir sur les photographies d'ancien GP. Un position pas vraiment GT mais franchement amusante à la longue.
Roulage
Pas facile de s'équiper à coté de cette Thruxton sans qu'un inconnu vienne vous en toucher deux mots. Entre le nostalgique qui en avait une comme celle-ci dans sa jeunesse, celui qui craque pour le coté Café Racer plutôt bien réussi et celui qui est à la recherche d'une machine peu commune procurant d'autres sensations, on passe de longues minutes à papoter avant de partir.
Après les évolutions à faible allure et autres petits trajets en ville, on gagne rapidement les routes appropriées à une conduite à l'ancienne avec si possible un joli décor pour y faire évoluer les lignes soignées de notre Café Racer.
Bien installé sur la Thruxton avec des images d'anciens pilotes prestigieux plein les yeux, des pilotes que l'on peut croiser aujourd'hui sur les grands événements "d'anciennes", nous voilà dans l'ambiance des temps anciens, en train d'enrouler en pleine campagne sur des routes qui auraient pu servir de circuit du temps où les GP se déroulaient encore sur des routes ouvertes. Il faut reconnaître qu'en portant le nom d'un célèbre circuit d'outre manche, les évocations ne manquent pas.
On se cale sur le bon rapport et on enchaîne les virages et les petits bouts droits tout en souplesse à une vitesse plus que raisonnable. Seule une sonorité plus marquée serait un réel plus pour nous plonger dans l'ambiance. La linéarité du moteur nous fait évoluer en douceur, sans excès et de longs moments car la Thruxton, en proposant une conduite propice à la nostalgie, consomme peu.
Les longues heures de roulage nez au vent sont finies, il faut la rendre, et là encore un inconnu vient à la rencontre de la machine. Quand on ne passe pas du temps à rouler avec, on passe du temps à en parler...
Bilan essai Triumph Thruxton
Avec sa ligne de Café Racer et tous les détails apportés à sa conception, la Thruxton ne sait pas passer inaperçue dès que l'on stationne quelque part. Au guidon, en dehors de la sonorité, on plonge dans l'ambiance des temps anciens bien calé au fond de la selle et penché, le nez dans les compteurs "comme avant".
Pour les amateurs de machines "old school" qui souhaitent avoir la fiabilité d'aujourd'hui en plus et un look plus sport que la Bonneville, la Thruxton est là. A noter, de nombreux accessoires permettent de la personnaliser un peu selon son idée pour se singulariser encore un peu plus.
Prix public conseillé : 8990€ (juillet 2005)