Essai Buell XB9SX City Cross
La petite Buell se paye un nouveau look avec des protège-mains, une grille de phares, de nouveaux pneus, une selle plus haute et un habillage translucide
La plus petite des Buell se paye un nouveau look avec des protège-mains, une petite grille sur les phares, de nouveaux pneus, une selle plus haute et un habillage translucide bleu. Le reste, animé par un moteur de base Harley-Davidson, est toujours aussi original de conception avec des solutions techniques rares qui en font une machine très compacte.
Moteur et boîte
La sonorité du V-twin de 984cm3 refroidi par air est omniprésente. Avec 97db à 3700tr/min , difficile de l'oublier et difficile aussi de ne pas en profiter pour conduire à l'oreille sans prêter attention au compte-tours. Une fois le moteur libéré de son rodage après quelques milliers de kilomètres, celui-ci s'exprime pleinement de 3500 à 6000 tr/min, la zone rouge étant fixée à 7500tr/min.
Les montées en régime sont rapides et offrent un lot de vibrations qui font partager la vie du moteur en nous catapultant d'un virage à l'autre pour peu que l'on sache garder le rythme. Les décélérations plus lentes nous aident dans cette quête et permettent d'entrer dans les courbes sur le couple sans toucher aux freins tout en conservant une vitesse moyenne très correcte. En sortie de virage, on ouvre franchement pour tout relancer, bien accroché au large guidon. Le mode d'emploi est simple à appréhender et l'appliquer procure de bonnes sensations à chaque tortillon de bitume.
La boîte de vitesse peut permettre des changements de rapports rapides avec un peu d'habitude, même si cette boîte n'est pas celle d'une sportive. On change de toutes les façons rarement de vitesse en raison du couple offert par la XB9SX. Une fois le bon rapport sélectionné, on exploite le couple pour passer d'un virage à l'autre.
Fourche et suspension
La machine à empattement très court offre une bonne vivacité surtout avec ce large guidon qui permet des appuis francs et convaincus pour dicter à la Buell la trajectoire à suivre.
La fourche inversée est totalement réglable en compression, détente et pré-charge. Il en est de même pour l'amortisseur dont la bonbonne dissociée est placée sous la selle.
Au regard de la géométrie de la moto, de son gabarit ainsi que de celui du pilote, le moindre réglage se fait ressentir, il est important de prendre le temps d'y consacrer un peu de temps justement.
Freinage
Le disque de 375mm fixé à la jante et l'étrier 6 pistons qui le pince offrent un très bon freinage avec une attaque parfaitement gérable et surtout un ressenti assez rare. Que l'on ralentisse un peu ou que l'on freine franchement, il est facile de doser sa manoeuvre avec ce système.
Pour le frein arrière, rien à signaler, cela freine suffisamment dans les différents cas de figure envisagés. Il apporte un petit complément au frein avant lors d'un ralentissement si le couple moteur venait à manquer, ce qui est rarement le cas.
Confort
C'est la grosse surprise sur cette CityCross. Si les autres Buell restent confortables quand les balades s'éternisent, celle-ci propose une selle plus haute que ses soeurs uniquement par son rembourrage : résultat, une sensation de moelleux qui ne s'estompe jamais et offre un grand confort dans la durée. A prendre en considération également, la forme arrondie de la selle qui permet de mettre ses pieds bien à plat juste à coté de la machine. Du coup, cela rend la XB9SX accessible même si on n'est pas particulièrement grand puisqu'il n'est pas nécessaire d'éloigner les pieds pour bien les poser.
Originalité sur cette machine, des protège-mains sont montés d'origine comme on a l'habitude d'en trouver sur des machines de supermotard par exemple. Outre le fait de protéger les leviers en cas de petite chute, cela évite d'avoir les gants couverts d'insectes l'été ou même mouillés par une petite averse.
Le compteur est simple mais parfaitement lisible, un témoin de réserve indique qu'il est temps de passer à la pompe et un partiel se déclenche pour compter le nombre de kilomètres qu'on a parcouru depuis son passage.
L'aspect pratique est comme pour ses consoeurs inexistant, impossible de caser quelque chose sous la selle, ni dans un autre recoin.
Coté entretien, on appréciera la courroie que l'on retrouve sur toute la gamme, qui outre le fait d'avoir un entretien quasi inexistant et un remplacement très rare, permet d'éviter les projections de graisse et bien entendu d'en transporter pour les longs week-end sportifs.
Contre le vent, un petit saute-vent de la même matière que le réservoir est là pour dévier un peu l'air. Bien couché sur le réservoir, il fera passer le courant d'air au-dessus de la tête.
Roulage
Au départ les manoeuvres à vitesse lente demandent un peu de concentration en raison du poids et de la hauteur de la machine mais surtout du rayon de braquage faible. Pour oublier ces évolutions lentes, on quitte la ville et évite soigneusement les grands axes qui ne présentent pas un grand intérêt sur ce genre de moto.
Nous voici donc sur de petites routes pas toujours régulières mais offrant une multitude de virages et un relief varié. Le plus bluffant est certainement la polyvalence de cette Buell sur un revêtement parfois en fin de vie : la qualité des suspensions et le confort de la selle font qu'on semble évoluer sur un tapis au son sourd du V-Twin.
Bien en appui sur les poignées du large guidon et les repose-pieds assez hauts, le placement de la machine est simple. A l'approche des virages, on exploite le couple du moteur pour y entrer rapidement sans trop toucher au frein et surtout pour en ressortir d'un coup avec une franche accélération si on prend soin de ne pas perdre le régime moteur : les montées en régime étant bien plus rapides que les descentes, on arrive en quelques kilomètres à trouver un rythme dont la cadence est dictée par le moteur.
Sans trop toucher à la sélection, on s'applique sur ses trajectoires, on profite du couple pour bondir vers le virage suivant, on effleure les freins ou on les empoigne avec force si besoin, le tout au son du V-Twin qui nous accompagne.
Comme toujours sur les Buell, la consommation très raisonnable sur un roulage varié permet d'envisager de bonnes étapes, de quoi faire une pause entre deux grosses rations de virages.
Bilan essai Buell XB9SX City Cross
La XB9SX est la seule petite Buell présente au catalogue cette année. Les petites touches esthétiques apportées cette année et les plastiques bleus translucides lui donnent un air de jouet. Un jouet qu'on prendra plaisir à promener dans la campagne ou sur les routes de nos montagnes.
Avec ces solutions techniques originales (huile dans le bras oscillant, essence dans le cadre, frein avant périmétrique, etc..), un comportement qu'il nous faudra dompter et un son toujours aussi présent, cette CityCross apparaît comme une machine inscrite dans l'esprit freeride que l'on retrouve dans bon nombre de sports urbains et que les grands enfants pourront exploiter au quotidien avec cette Buell.
Prix public conseillé : 9750 euros (été 2005)