Essai Triumph Rocket III Touring
La Rocket III s'est déclinée en Classic avec ses repose-pieds plateaux et son large guidon, la Touring s'équipe pour le voyage
La Rocket III s'est déclinée en Classic avec ses repose-pieds plateaux et son large guidon, elle s'équipe maintenant pour le voyage dans sa version Touring. Contrairement à la Classic, elle ne fait pas que de s'affubler de quelques accessoires pour revendiquer sa différence. La Touring possède un nouveau cadre en acier tubulaire à arête double, un empattement qui perd quelques millimètres, un pneu arrière qui passe à 180 contre 240 pour ses soeurs alors que l'avant reste en 150 mais sur une jante de 16 pouces. On ajoute à tout ceci une nouvelle instrumentation sur le réservoir, un large pare-brise, un unique phare classique et des sacoches rigides et nous voici partis pour un voyage !
Avec un peu plus de 21mkg à 2250tr/min, la Rocket Touring reste une Rocket qui a toujours du répondant à la moindre sollicitation de la poignée droite. En revanche la nouvelle cartographie plus linéaire dédiée à cette nouvelle vocation touristique l'assagit très nettement. Si les accélérations sont toujours importantes, elles ont perdu de leur superbe et la perception qu'on en tire est moins démonstrative. L'avantage est que pour voyager, on y gagne beaucoup en confort en pouvant adopter un rythme plus coulé laissant de coté la brutalité au profit de la régularité. Seul ou avec un passager, avec ou sans bagage, les 2300cm3 du trois cylindres ne faiblissent pas et le plaisir de rouler reste intact.
D'ailleurs, Triumph a fortement travaillé sur la prise en main de sa nouvelle Rocket III Touring. L'empattement légèrement réduit et la dimension du pneu arrière rapportée à 180 au lieu de 240, confèrent à cette anglaise une maniabilité insoupçonnée sur les Rocket précédentes, surtout sur un sol mouillé. Là où la conduite de ce colossal roadster à la position de custom demandait de l'application et de la détermination pour en tirer le meilleur en conduite sportive, la Touring fait preuve d'une belle facilité pour la mettre et la maintenir sur l'angle sans véritable effort, et, cerise sur le gâteau, saute d'un angle à l'autre plus facilement. Sans doute qu'en réduisant également la largeur du pneu avant, on aurait encore gagné en vivacité et précision sous la pluie. De leur coté, les suspensions combinées de l'arrière réglables en précontrainte et la fourche inversée travaillent correctement de concert pour maintenir un cap précis dans les courbes passées à bonne allure.
Les repose-pieds voire même leurs fixations, viennent racler le bitume en limitant rapidement les vitesses de passage en courbe. Cette Touring ne s'en tire toutefois pas trop mal car les repose-pieds un peu plus haut et leur forme biseautée sur l'arrière font gagner de précieux degrés d'angle qu'on peut donc utiliser facilement avec les améliorations apportées à la partie-cycle. Profitant du couple important du moteur, on se met sur le cinquième et dernier rapport, et enchaîne les virages avec au final une belle vitesse moyenne au guidon de ce cheval d'acier de 362kg à sec. On se laisse bercer par la sonorité du 3 pattes ( 88db à 2700tr), juste ponctué de temps à autre par des bruits de frottements dans les virages un peu plus (trop) serrés.
Le freinage est du même acabit que chez ses devancières. Très efficace, il demande juste de s'habituer pour celui qui ne l'est pas au freinage d'une machine avec cette architecture, c'est-à-dire que la pédale doit être très sollicitée pour compenser le manque de transfert de masse sur l'avant qui limite du même coup son rôle. En combinant l'avant, l'arrière et le couple important, l'équipage même bien chargé comme un baudet s'arrête sans la moindre difficulté. Il ne manque que l'ABS pour cibler les grands voyageurs.
Qui dit Touring, dit voyage et sur ce point force est de constater que Triumph s'est appliqué à fournir le nécessaire de voyage. On s'attarde sur le large pare-brise de belle qualité qui s'enlève et se remet en un tour de main grâce à deux manettes de chaque coté de celui-ci. La protection est correcte même si quelques centimètres de plus en hauteur auraient été les bienvenus. Le pilote est accueilli par de larges repose-pieds, un sélecteur double branche, un très large guidon et une selle réellement confortable. Un point commun partagé avec le passager qui ne devrait pas souffrir de l'assise moelleuse au fil des kilomètres, seul un petit dossier en complément pourrait sans doute parfaire son confort. Pour lui éviter le sac à dos, la Rocket III Touring est équipé de sacoches rigides de bonne taille mais pas assez larges pour y laisser son casque. Parfaitement étanches et fermant à clé, on regrette juste que le mécanisme de fermeture prenne autant de place dans le couvercle qui du coup n'est pas utilisable dans toute sa longueur : pour rapporter un saucisson du terroir ou une bouteille de vin, il ne faudra donc pas compter le tasser au-dessus de ses petites affaires... Ce point assimilé, la capacité de chargement reste tout à fait correcte pour partir en week-end en couple en s'affranchissant d'un sac à dos et en étant certain de protéger ses affaires des intempéries.
Bilan essai Triumph Rocket III Touring
Au final, Triumph propose un cruiser musclé qui tranche avec la concurrence sur le créneau, par la précision de sa partie cycle et les performances affichées de son moteur. Même si celui-ci reste moins explosif que sur les deux autres Rocket et que le style de la famille y perd notamment avec ses deux yeux remplacés par un seul, l'esprit "Rocket" est sauvegardé. De son côté, le réservoir aussi y perd en capacité pour passer à 22.3 litres, un volume qui demande de passer à la pompe presque tous les 200km. Rassurez-vous, la Rocket III Touring en plus de vous promener à un bon rythme et de vous gratifier d'accélérations convaincues, reste une machine qu'on regarde et qui procure des sensations uniques. Pour cruiser sans passer inaperçu, c'est sans aucun doute une des meilleures valeurs du marché actuel !
Disponible en coloris Eclipse Blue/Azure Blue (photos), Jet Black, Jet Black/New England White et Jet Black/Sunset Red au tarif de 19290€.
On aime bien
- la maniabilité en roulant
- le confort général
- le pare-brise pratique
On aime moins
- le moteur plus linéaire
- la fermeture des sacoches
- le pneu avant trop gros
Notre avis
Quotidien | ⭐⭐ |
Voyage | ⭐⭐⭐⭐ |
Loisir | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Sport | ⭐ |
Duo | ⭐⭐⭐⭐ |
On vous regarde | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
On la détaille | ⭐⭐⭐ |
On l'écoute | ⭐⭐⭐⭐ |
Photos essai Triumph Rocket III Touring
Ecouter le son
Fiche technique Triumph Rocket III Touring
Tarif (juillet 2008) | 19290 |
Puissance | 102ch à 5250tr/mn |
Couple | 21.25mkg à 2250tr/mn |
Frein AV | Double disques flottants 320mm étriers 4 pistons |
Frein AR | Disque 316mm étrier 2 pistons |
Hauteur de selle | 736mm |
Poids (constructeur) | 362kg à sec |
Réservoir/Conso | 22.3L / 9L aux 100km |
Kilométrage au départ | 8000km |
Conditions météos | soleil, pluie (20°C) |
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.