Essai KTM RC 390

A la suite logique de la 125 arrive la 390. KTM offre à sa RC une version 390 qui partage avec la Duke sa motorisation mais pas ses caractéristiques techniques. La RC 390 est une machine différente ce la Duke 390 comme le sont les deux 125. Essai.

En 2011, KTM associé à Bajaj en Inde pour produire des petites cylindrées pour la route depuis 3 ans, lançait la Duke 125 rapidement suivie de la 390. Malgré le succès, il a fallu attendre 3 ans pour qu'une nouvelle machine arrive avec la nouvelle RC. La RC 125 il y a 3 semaines puis maintenant la RC 390 en appliquant les mêmes recettes.

Un style osé et affirmé

En dehors de la cylindrée du moteur, rien ne différencie une RC 125 d'une RC 390 en revanche une RC n'est pas une Duke avec un carénage. Bien entendu de nombreuses choses sont communes entre le roadster et la sportive à commencer pour le moteur et la boîte mais la garde au sol est augmentée, l'angle de la colonne est plus fermé de 1.5 degré, l'empattement est plus court (-27 mm) et les suspensions plus fermes en hydraulique. Esthétiquement, on retrouve le très distinctif cadre treillis orange et le joli bras oscillant en alliage. Le dessin dynamique du carénage est largement porté sur l'avant. La grande bulle est surtout très large en bas pour couvrir le carénage et servir de déflecteur pour les mains. Les deux optiques rondes sont soulignées par des feux diurnes à LED alors que les clignotants sont intégrés aux supports de rétroviseurs. Le réservoir anguleux contient 1 litre de moins que sur la Duke, soit 10 total. L'arrière de la RC n'est pas négligé avec le treillis nettement apparent. La selle du pilote est fine et pas confortable du tout. La place en-dessous est comptée. Celle du passager donne l'illusion très réussie d'avoir un capot de selle juste au-dessus des jolis feux à LED longitudinaux.

L'équipement est riche

En dehors des LED déjà mentionnées pour le style, la RC390 est bien équipée. La fourche est une WP inversée de 43 mm avec le support radial pour l'unique étrier de frein puisqu'il n'y a qu'un disque. Cette RC 390 est dotée de freins Bybre et du freinage ABS de série mais déconnectable en appuyant sur un bouton caché en bas à gauche du tableau de bord. Celui-ci est complet avec beaucoup d'informations visibles en permanence comme la jauge de carburant, l'indicateur de rapport engagé, l'heure et le compte-tours tout en haut sous la Shift Light. D'autres informations peuvent défiler comme le temps de roulage ou la consommation moyenne. Au guidon, le détail qui est immanquable, c'est le rétroéclairage des commodos pratique la nuit lorsqu'on débute.

Plus sportive, moins urbaine

Face à ses concurrentes, la KTM RC à l'avantage du confort de la position. La selle est ferme mais il n'y a pas trop d'appuis sur les poignets, l'écartement des bras est agréable et les jambes ne sont pas trop pliées. On est bien en selle de la RC 390, au départ au moins, après la selle est bien moins agréable. C'est dommage car la suspension n'est pas sèche et ne maltraite donc pas les lombaires même si on aurait souhaité plus de rigueur avec le gain de cylindrée et un usage annoncé moins urbain. Du coup avec un rythme forcément plus élevé qu'avec la RC 125, la précision manque un peu dans les grandes courbes irrégulières et dans les changements d'angles. Malgré tout, l'angle de la direction plus fermé et l'empattement plus court offre à la RC une belle réactivité sans devoir forcer. Identique à la 125, la protection n'est pas mal si on se couche sur le réservoir, la seule position qui permet de voir correctement dans les rétros.

Le monocylindre de 375 cm3 annonce 32 kW (44 ch) et non pas 35 kW car la moto trop légère ne serait pas entrée dans la catégorie A2 avec les 35 autorisés. Aux bas régimes, ce moteur est souple, disponible et assez sonore . En conduite en ville ou à allure modérée, c'est très agréable. Pour avoir un rythme plus enjoué, il faut rester au-delà des 7000 tr/min, un peu moins sur les premiers rapports. C'est là que le mono est bien plus convaincant. On peut compter sur une sélection rapide et très facile à la montée comme à la descente même sans l'embrayage. Les rapports s'enchainent sans objection pour maintenir le bon régime moteur. La 390 est joueuse et met en confiance mais elle est aussi bien plus lourde et véloce que la 125, et souffre donc davantage de cet étrange ressenti à la prise du frein avant. Le levier est spongieux et même si au final la RC390 freine bien en combinant les freins avant et arrière, certainement que plus de mordant n'aurait pas nui sur cette machine plus dynamique par nature.

Bilan essai KTM RC 390

KTM s'est offert un joli succès avec la Duke 125 surtout et 390 dans une moindre mesure. La RC également faite avec Bajaj part sur les mêmes bases. Facile à prendre en main et amusante à piloter avec ce mono volontaire, la RC 390 est aussi à l'aise à la ville qu'à la campagne. En dehors de la selle trop ferme, le confort de la position de conduite ne fait jamais défaut. Avec un équipement complet et un dessin singulier, cette nouvelle RC se retrouve face à une concurrence japonaise bien établie avec la Kawasaki Ninja 300 ou la Honda CBR 300 R. L'autrichienne a l'avantage d'un tarif bien placé à 5790 euros avec l'ABS de série pour les titulaires du permis A ou A2.

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