Essai Kawasaki W800
Kawasaki donne à nouveau dans la nostalgie en réintroduisant sa fameuse W. La voici cette fois en W800 pour une nouvelle vie !
Kawasaki réintroduit sa W au catalogue 2011. La nouvelle W800 joue sur le même registre que la précédente W650 mais avec une cylindrée un peu plus importante et l'injection pour passer toutes les normes. Comme pour son aînée, le principal attrait de cette machine est d'ordre esthétique. Pour faire vibrer la fibre de la nostalgie, Kawasaki n'a pas hésité à affubler sa nouveauté de nombreux détails qu'on peut qualifier d'historique alors que l'originale britannique n'a pas hésité à laisser tout ceci au fond des cartons au profit d'une modernité omniprésente. En dehors du frein à disque à l'avant, la W800 a tout d'une ancienne toute neuve ! En premier lieu, inévitable et incontournable aux yeux des amateurs du genre, on peut admirer le bicylindre vertical avec la jolie tige d'entrainement de l'arbre à came qui met aussi en avant la culasse chromée. De l'autre côté du bloc, on remarque le carter ajouré souvent observé sur les anciennes. Ce ne sont pas les seuls détails, loin de là : les jantes ne sont pas à bâtons mais à rayons comme il se doit (19 pouces à l'avant, 18 à l'arrière), les sculptures des pneus sont à l'ancienne, le frein arrière est à tambour, les pads de chaque côté du réservoir sont là, la selle striée aussi même si le passepoil est trop discret, sans oublier les soufflets de fourche, les silencieux saucissons
, le gros phare ou encore le support du feu arrière sur le joli garde-boue chromé. Au guidon, le petit afficheur digital et les témoins lumineux trahissent toutefois la modernité de l'ensemble notamment le témoin de l'injection dans le compte-tours qui n'est pas vraiment discret.
En selle, on est assez rapidement plongé dans une ambiance rétro. La prise en main est instantanée, avec une posture assez droite sur ce guidon à l'ancienne et cette selle striée. Son étroitesse facilite la pose des pieds au sol pour les petites jambes, mais oblige à s'asseoir un peu plus loin du réservoir pour préserver le confort sur un plus long trajet. Le bicylindre vertical refroidi par air accompagné de sa boîte à 5 rapports incite à se laisser porter à un rythme sénatorial en profitant du paysage. Le moteur de 773cm3 de la W800 avec son simple ACT et ses 8 soupapes, s'utilise le plus souvent autour des 4000tr/min. Il n'y a de toutes les façons pas grand-chose à gagner en haut et cela ne correspond pas du tout à l'esprit de la machine. D'ailleurs, le twin est très loin d'atteindre la zone rouge sur le dernier rapport. En revanche, il est très souple et permet de flâner à sous régime porté par sa sonorité (trop) feutrée qu'on entend quasiment plus une fois en route. C'est avec le manque de vibrations, les seuls reproches qu'on peut faire à ce moteur qui manque un peu de vie pour coller parfaitement à l'esprit vintage qu'il dégage lorsqu'on le détaille. L'avantage de cette ambiance rétro, est que la consommation oscille autour des 5 litres aux 100km à un rythme varié.
Dynamiquement, on apprécie la très grande maniabilité de la Kawasaki avec son empattement de 1465mm et un bon équilibre général malgré ses 216kg avec les pleins. Les suspensions font la part belle au confort pour des balades bucoliques : la fourche comme les amortisseurs sont souples et confortables, ils préservent parfaitement le dos assez droit du pilote. En contre partie, si la machine est très stable en ligne droite, elle bouge en courbe lorsque le revêtement n'est pas régulier. Même si elle garde le cap en maintenant la pression sur le guidon, les repose-pieds viendront de toutes les façons rapidement frotter le bitume en guise d'alerte. C'est un peu contrariant parce que cela vient briser bruyamment l'ambiance très décontractée qu'on a au guidon lorsqu'on traverse la campagne et les petits villages de province alors qu'on évolue aux vitesses légales ou presque. Dans le même ordre d'idée d'une conduite à l'ancienne, il faut combiner l'usage des freins arrière et avant pour gagner en efficacité. Le frein arrière a un rôle important sur la W800.
Côté pratique, la Kawasaki W800 ne s'en sort pas si mal tout en restant dans les critères obligatoires dans cette catégorie des machines Classic. Les deux poignées passager permettent aussi d'attacher un sac, les valves coudées éviteront de se coincer les doigts dans les rayons pour ajuster la pression des pneus, le petit afficheur digital n'a qu'un trip mais propose l'heure, le témoin de réserve est parfaitement visible et le bouchon de réservoir ferme à clé. Le bémol vient des béquilles. La latérale demande un coup de main (de talon plus exactement) pour être facilement déployée lorsqu'on est encore en selle, et la béquille centrale est franchement difficile d'accès avec le point d'appuis bien trop proche de l'échappement, du coup on ne s'en sert pour ainsi dire pas.
Bilan essai Kawasaki W800
La nouvelle Kawasaki W800 apporte de toute évidence une certaine attention aux détails qu'on ne retrouve pas chez la concurrence bien trop modernisée aux yeux des nostalgiques. Sur cette W800 on apprécie en premier lieu le moteur refroidi par air, non pas par ses performances ou sa sonorité bien trop feutrée, mais par sa distribution et sa jolie culasse. Ce n'est pas la seule chose puisqu'on retrouve des roues à rayons avec des pneus aux sculptures d'antan, une selle striée, des soufflets de fourche, etc. Il y a bien quelques fils qui auraient pu se faire plus discrets, mais force est de constater qu'elle attire les regards des amateurs du genre qui ne manquent pas de la détailler. La conduite se veut aussi à l'ancienne en prenant garde à la suspension un peu trop souple ainsi qu'au freinage qui oblige à combiner l'avant et l'arrière pour être puissant. De toutes les façons, le moteur n'incite pas à une conduite engagée, et ce n'est pas le but. Si on met de côté le son étouffé de la machine, Kawasaki propose avec sa W800, une machine qui devrait combler celui qui cherche à se promener en toute quiétude pour profiter de la chaleur de l'été en rase campagne ou au coeur des villes. La facilité de prise en main est évidente et le coup d'oeil sur cette machine, toujours agréable qu'on soit en selle ou non. On ne restera pas non plus indifférent à la consommation faible de ce bicylindre vertical et à quelques détails pratiques comme le bouchon de réservoir qui ferme à clé.
On aime bien
- Les détails vintages
- La prise en main
- La conso réduite
On aime moins
- La manipulation des béquilles
- La sonorité étouffée
Notre avis
Quotidien | ⭐⭐ |
Voyage | ⭐⭐⭐ |
Loisir | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Sport | |
Duo | ⭐⭐⭐ |
On vous regarde | ⭐⭐⭐ |
On la détaille | ⭐⭐⭐⭐ |
On l'écoute | ⭐⭐ |
Photos essai Kawasaki W800
Fiche technique Kawasaki W800
Tarif (mai 2011) | 8 399 |
Puissance | 48cv à 6500tr/mn |
Couple | 6.1mkg à 2500tr/mn |
Frein avant | Simple disque de 300mm étrier double piston |
Frein arrière | Tambour de 160mm |
Hauteur de selle | 790mm |
Poids (constructeur) | 216kg avec les pleins |
Réservoir/Conso | 14L / 5L aux 100km |
Pneu avant | 100/90 19 pouces |
Pneu arrière | 130/80 18 pouces |
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.