Essai Kawasaki ER6n

Essai Kawasaki ER6n

Par Jean-Michel Lainé le .

Une machine accessible, facile, esthétiquement différente et pour un prix contenu sans pour autant être « cheap » est un défi de taille

La petite dernière de chez Kawasaki fait beaucoup parler d'elle, et pour cause : proposer une machine accessible, facile, esthétiquement différente et pour un prix contenu sans pour autant être cheap est un défi de taille de nos jours ! L'ER6 semble vouloir tous les relever d'un coup.

Moteur et boîte
Dès 3000 tours, le bicylindre vertical ronronne doucement avec une souplesse incroyable qui permet d'évoluer sur un filet de gaz sans aucune appréhension même à des vitesses très lentes.

Jusqu'à 7000tr/min, cette qualité perdure. Au-delà, la nervosité du moteur séduira les plus sportifs en proposant des reprises vives et une montée en régime sans faille jusqu'à la zone rouge à 11000tr/min. Il n'y a guère que sur les derniers rapports qu'un dénivelé viendra contrarier l'enthousiasme du pilote. Qu'importe, on tombe une ou deux vitesses et ça repart de plus belle. La boîte rapide et précise le permet, alors profitons-en.

Niveau sonorité, l'ER6 n'est pas en reste ( 94db à 4250tr/min). Discret au ralenti, le son du twin émis par le petit silencieux placé sous le moteur vous accompagne dans les hauts régimes ajoutant beaucoup à cette sensation de vivacité.

Fourche et suspension
Vivacité et sérénité. Voilà les deux mots qui nous viennent à l'esprit lorsqu'on descend de la petite Kawasaki après un petit bout de route. Innovante et efficace, la partie cycle met en confiance.

La vivacité sur les évolutions lentes est étonnante surtout qu'elle s'accompagne d'une bonne précision du placement qui contribue à une excellente maniabilité. Voilà le pilote propulsé expert du parcours lent et grand maître du gymkhana sur deux-roues. Elle se place au doigt et à l'oeil, sans effort et sans attention particulière.

Sérénité, pour le sentiment dégagé lorsque le rythme augmente. La trajectoire reste précise, les enfilades de virages s'avalent à un train d'enfer. Propulsé par un bouilleur volontaire, il ne reste plus au pilote qu'à soigner ses placements en entrée de virage. Si par hasard, une surprise s'y trouve cachée, le changement de cap se fait en moins de temps qu'il faut pour le dire, un petit mouvement sur les repose-pieds ou sur le guidon et tout rentre dans l'ordre.

Freinage
A ce rayon, il n'y a pas grand-chose à redire non plus. On peut freiner puissamment sans crainte, l'utilisation des freins est très facile et sans surprise que cela soit à l'avant ou à l'arrière.

Aidé du frein moteur et d'une partie cycle très correcte, les freinages deviennent vite convainquants. Expérimenté ou non, on attrape levier et pédale avec fermeté pour un freinage efficace dans toutes les situations que nous avons rencontrées lors de cet essai.

Duo
La selle et les poignées sont là pour l'accueil du passager. En dehors de la taille de la machine, l'ER6 se sort bien de cet exercice. Bien entendu, le moteur ne sera plus aussi vif, mais c'est le lot de toutes les machines de cette cylindrée.

Seule la petitesse de la moto limitera le confort du passager, le reste est dans les critères de la catégorie sans surprise.

Confort
Le truc qui saute au yeux : la machine est accessible même si on mesure moins d'un mètre soixante. Les pieds touchent parfaitement le sol et les commandes tombent sous la main. Certes, les plus grands auront l'impression de chevaucher une petite moto, mais pour une fois qu'une moto ne s'adresse pas aux géants, on ne va pas se plaindre !

L'étroitesse du réservoir et la forme de la selle donnent l'impression de s'inscrire parfaitement dans la machine quelle que soit sa taille : on ne fait qu'un avec cette moto, c'est tout simplement impossible de faire autrement.

Bémol à ce tableau idéal même si vous êtes un habitué des roadsters, il y a du vent, beaucoup de vent. Il n'y a en effet aucune protection et la finesse de l'ER6 ne protège guerre le bas du corps. Si votre truc, c'est de prendre un bol d'air en faisant un tour de moto, aucun souci, pour les autres que la moto séduit, la version carénée devrait remédier à cela.

Coté pratique, on note un tableau de bord complet malgré sa petite taille, une petite place sous la selle, des feux de détresse et une alerte lorsque la réserve d'essence est atteinte.

Roulage
Difficile de trouver un endroit où cette machine ne se sent pas à l'aise. En dehors de l'autoroute qui vous fera pleinement profiter du vent qui reste tout de même facilement supportable aux vitesses légales, le reste semble taillé pour cette Kawasaki.

En ville, on apprécie la maniabilité hors pair de l'ensemble lors de manoeuvres délicates et une vivacité qui permettra de s'extraire très facilement des bouchons si besoin.

Sur les petites routes, on se retrouve au guidon d'un jouet. Facile à dompter quelle que soit son expérience, on prendra vite confiance, peut être un peu trop vite diraient certains. Mais qu'importe, le plaisir de rouler est là.

On enchaîne les virages, le rythme augmente tout autant que la puissance des freinages et la vitesse de passage en courbe. On roule avec un grand sourire sous le casque sans pour autant affoler les radars, juste en améliorant ses trajectoires et en travaillant sur l'exploitation de ce petit moteur ludique.

Coté consommation, on peut tomber facilement à 5 litres au 100 kilomètres sur un itinéraire varié où l'on n'est pas tout le temps en train d'attaquer. Incontestablement un bon point pour les gros rouleurs.

Bilan essai Kawasaki ER6n

Cette ER6 forme un ensemble homogène où il est bien difficile de trouver un point faible. Tous les éléments vont bien ensemble et cela donne au final une machine évidente à piloter.

Facile, ludique et accessible aux pilotes de petite taille, on ne se lasse pas de faire défiler le bitume sous ses roues. Pour les citadins en mal de balades champêtres, elle saura se faire oublier au quotidien toute la semaine et offrir une bonne dose de plaisir le temps d'une virée dominicale : sympa.

Prix public conseillé : 5995€

Photos essai Kawasaki ER6n

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