Bultaco reviendra avec une moto électrique en 2016 mais lance cette année le Brinco, un engin entre le VAE et la moto électrique qui ne manque ni d'intérêt ni de qualité pour proposer une nouvelle façon de rouler pour le plaisir en électrique ou presque.
Bultaco Brinco, ce nom ne vous dit rien dans le riche passé de la marque espagnole ? C'est normal, c'est nouveau. Le Brinco est un moto-bike, un engin d'une nouvelle catégorie à mi chemin entre le VAE et la moto électrique. 2015 est l'année du Brinco avant la véritable moto. Bultaco fait partie des marques espagnoles les plus connues. Elle s'est notamment forgée une excellente réputation dans le milieu du tout-terrain en récoltant quelques titres mondiaux avant de disparaître face aux maques japonaises notamment. Bultaco est toujours vivace en Espagne mais aussi dans le monde, et signera cette année son retour sur la scène mondiale avec un produit qui combine la propulsion électrique et la force du mollet, c'est tout simplement étonnant.
Bultaco fait table rase du passé avec le Brinco
En dehors d'un aspect tout-terrain très prononcé et du nom de la marque, rien ne fait le lien entre le Brinco 2015 et le glorieux passé de la marque ibérique. Le Brinco est un motobike, c'est-à-dire un véhicule qui se place entre le vélo à assistance électrique (VAE) et la moto électrique. D'ailleurs il sera proposé en version homologuée ou non, comme on peut avoir une motocross (non homologuée) et une moto d'enduro (homologuée avec assurance obligatoire). La version non homologuée est annoncée avec une vitesse maximale proche de 60 km/h, l'autre sera bridée à 45 km/h et placée dans la catégorie des scooters 50 cm3. Le moteur électrique placé dans la roue arrière délivre 60 Nm de couple et jusqu'à 2 kW de puissance en mode Sport. Un mode Tour et un autre Eco sont proposés selon ce qu'on fait de son Brinco.
L'architecture est avant tout celle d'un VTT de descente avec des suspensions à gros débattements, des gros pneus à crampons pas trop gonflés, des freins à disque avant / arrière, un cadre robuste en aluminium et une hauteur de selle qui interdira malheureusement aux petits gabarits de monter dessus même si elle se règle précisément. On retrouve également une cassette à l'arrière avec neuf vitesses mais un unique plateau à l'avant. Une tige au centre du pédalier peut être déplacée d'un coup de pied pour donner accès à des rapports courts. C'est assez pratique une fois le coup (de pied) bien assimilé. La nouveauté du motobike est donc d'avoir ajouter un moteur électrique indépendant du pédalier et une batterie. Elle se démonte facilement pour la recharger dans un appartement par exemple. Sans la batterie, on peut utiliser le Brinco comme un VTT classique.
A gauche un vélo, à droite une moto
Lorsqu'on s'installe sur la haute selle et prend le guidon en main, on relève plus concrètement les spécificités de ce Bultaco Brinco. La poignée gauche est celle d'un VTT avec une poignée qu'on tourne pour sélectionner le rapport souhaité. La poignée droite est celle d'une moto qu'on tourne aussi mais pour accélérer. Les freins sont au guidon mais comme un scooter avec l'avant à droite et l'arrière à gauche. Les deux boutons rouges sont pour le moteur électrique. Celui de droite l'éteint ou l'allume. Lorsqu'il est éteint, tourner la poignée de l'accélérateur n'a aucun effet. Le bouton à gauche est un régulateur de puissance, c'est à dire que le Brinco maintient une puissance régulière et que votre vitesse varie en fonction du relief du terrain.
La prise en mains se fait en deux temps : le premier sur un parking avec quelques aménagements types bicross avec banking, table, etc. un second sur un terrain de cross qu'on ne parcourra que dans le sens de la descente. On y reviendra. La propulsion n'est pas une assistance électrique car le pédalier et le moteur électrique ne sont sont pas couplés, ils n'ont d'ailleurs aucune liaison physique. On peut pédaler ou tourner la poignée, ou faire les deux mais on pédale dans le vide lorsqu'on approche de la vitesse maximale. C'est uniquement au pilote que revient la charge de gérer la combinaison des deux modes de propulsions disponibles.
La conduite ne manque pas de surprendre
Moteur électrique coupé, le pédalage demande pas mal d'énergie pour emmener les presque 40 kg (dont 8 de batteries) du vélo freinés par les importants débattements des suspensions. Finalement, on s'en sert sur le plat et en montée comme d'une moto, en tournant la poignée. La réponse ne manque pas d'étonner les amateurs de moto. A l'ouverture, la réactivité est lente et la prise d'élan très linéaire. Inutile d'espérer se relancer vivement en sortie de virage, c'est impossible et la vitesse de pointe de 60 km/h est très longue à atteindre, on ne fera que de l'approcher dans cet espace réduit. Les reprises sont peu dynamiques également mais constantes. Le mieux est de s'aider de quelques tours de pédales pour changer d'allure rapidement. Lorsqu'on coupe, il y a un temps de latence de presque 2 secondes avant que le moteur électrique arrête de nous propulser et il n'y a absolument aucun frein moteur puisqu'on est en roue-libre. Le pilotage réclame donc un bon temps d'adaptation qu'on soit habitué à la moto ou au VAE. Avec ce comportement, on sollicite beaucoup les freins qui brillent par leurs performances. Seuls les gros pneus sont contrariants sur l'asphalte pour un guidage précis lors d'un freinage appuyé.
L'équipement est pour sa part remarquable avec des marques reconnues dans le domaine du cycle pour le freinage, la sélection et les suspensions qui sont réglables en tous points sur la fourche comme sur l'amortisseur. La qualité du Brinco est indéniable. Il se révèle réellement efficace sur le terrain de motocross qui jouxte le circuit de vitesse de Barcelone. Notre Bultaco est malgré tout pénalisé par des relances sans vigueur sur ce terrain qu'on ne parcourt du coup que dans le sens de la descente. C'est sans aucun doute le principal point faible de ce motobike qui offre pourtant une partie cycle rigoureuse et très sécurisante dans ces conditions. Le Brinco respire la performance et met en confiance, mais pour le plaisir on est plus proche d'un VTT de descente que d'une petite moto de cross malgré les caractéristiques annoncées du moteur électrique.
Bilan essai Bultaco Brinco
Bultaco revient sur la scène du deux-roues en 2015 avec un motobike, le Brinco, en attendant la moto Rapitan en 2016. Ces deux premiers véhicules sont propulsés par l'énergie électrique. Il n'est plus question de moteur thermique chez Bultaco. Le Brinco sera disponible avec une monte pneumatique destinée à la ville mais pour l'heure il était essayé avec une monte tout-terrain peu avantageuse sur le bitume. Quoi qu'il en soit, le Brinco est un VTT de descente avant tout. Costaud et lourd, on a du mal à emmener ses 39 kg à la force des mollets. Le moteur électrique est donc largement sollicité pour prendre le relais. Il manque cruellement de tonicité pour un pilotage dynamique, mais la qualité de la partie cycle permet de maintenir une bonne vitesse sur des terrains accidentés sans aucune crainte.
Le débattement des suspensions encaisse tout, le freinage est très efficace même d'un doigt en TT et le moteur agréable pour une bonne balade. Ce Brinco est très qualitatif mais n'est pas un véhicule radical insiste Bultaco. Force est de constater que c'est vrai surtout pour le moteur qui laisse sur notre faim. Nous n'avons malheureusement pas pu juger de l'autonomie offert par cette batterie amovible annoncée à 30 km en 100% électrique. Bultaco annonce 3 heures de charge sur un chargeur externe. Le Bultaco Brinco fleure bon la qualité de fabrication, d'assemblage et d'équipement. On est face à un très beau produit qui est très bien placé face à ses concurrents en tarif (Stealth par exemple) avec un premier prix à 4800 euros. La version homologuée disponible à la rentrée 2015 sera proposée à 5500 euros. L'entretien est proche de celui d'un VTT de descente. Les plaquettes de frein devraient s'user très rapidement au regard du poids de l'engin et de l'absence de frein moteur. Le nôtre en photos est dans une finition Bultaco is Back Limited Edition à 4800 euros.
On aime bien
La qualité de fabrication
L'efficacité de la partie cycle
L'usage en tout-terrain
On aime moins
Le moteur peu dynamique
La hauteur de selle exclusive
Les pneus TT sur le bitume
Notre avis
Quotidien
⭐
Voyage
Loisir
⭐⭐⭐⭐⭐
Sport
⭐⭐⭐⭐
Duo
On vous regarde
⭐⭐⭐⭐⭐
On la détaille
⭐⭐⭐⭐⭐
On l'écoute
Photos essai Bultaco Brinco
Fiche technique Bultaco Brinco
Marque
Bultaco
Modle
Brinco
Cylindre
50 cm3
Anne
2015
Tarif de
4800 €
Conseill au
24/06/15
Moteur
Architecture
lectrique
Dmarreur
lectrique
Electricit
Capacit
1300 Wh
Performances
Puissance
2 kW
Puissance
2,7 ch
Couple
60 Nm
Transmission
Rapports
9
Secondaire
chaine
Chssis
Cadre
mono poutre en aluminium
Suspension avant
Type
fourche inverse
Rglages
prcharge, dtente
Dbattement
180 mm
Suspension arrire
Type
mono amortisseur
Rglages
prcharge, dtente, compression
Dbattement
217 mm
Frein avant
Type
1 disque
Diamtre
203 mm
Pistons
4
Frein arrire
Type
1 disque
Diamtre
203 mm
Pneu avant
Diamtre
24 pouces
Pneu arrire
Diamtre
24 pouces
Dimensions
Hauteur de selle
rglable mm
Poids
Poids
39 kg
Conditions
avec batterie
Capacit
Batterie 100%
180 min
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.
Par Jean-Michel Lainé. Fondateur de Emoto et journaliste essayeur, passionné par la moto, l'auto et tout ce qui a un moteur en règle générale. J'ai commencé sur Internet en 1996 avant la presse écrite à partir de 2010, la télévision dès 2012 puis la radio en 2020.