Exposition Bultaco au musée de la moto à Barcelone
On vous emmenait il y a peu de temps au coeur de la ville de Barcelone, à deux pas de Las Ramblas et des plages, pour vous faire découvrir un sympathique petit musée. Il accueille jusqu'à cet hiver une exposition éphémère sur la marque catalane Bultaco
La marque espagnole était passée aux oubliettes au début des années 80, soit il y a presque 30 ans. Au fil des ans, Bultaco n'avait pas survécu à l'arrivée de la concurrence japonaise lorsque la dictature avait pris fin mais cette marque est riche d'une production variée et d'un palmarès sportif non négligeable. Comme de nombreuses marques à cette époque, Bultaco a brillé sur tous les fronts en compétition que ce soit en vitesse notamment sur le célèbre anneau de Montlhéry, ou en tout-terrain en cross, enduro et trial, domaine auquel on associe aisément la marque ibérique. On ne saurait pourtant résumer celle-ci à cette seule discipline et c'est précisément l'objet de cette exposition éphémère au musée de la moto de Barcelone qui retrace toute la vie de Bultaco depuis sa création en 1958 et le lancement de la Tralla un an après, jusqu'aux dernières productions en trial lorsqu'il ne restait quasiment plus que ça.
Des motos Bultaco pour la route dès le départ
Bultaco est donc née en 1958 lorsque Paco Bulto quittait Montesa avec une poignée de fidèles pour lancer sa marque. Très rapidement, les deux marques catalanes sont devenues de grande rivales tant sur le plan commercial que sportif. C'est en mars 1959 qu'est arrivée la Tralla 101, une moto 125 cm3 sportive à l'époque qu'on aurait rangée dans la catégorie des roadsters aujourd'hui. Sa déclinaison TS (Tralla Sport) proposée la même année était une compé-client. Elle avait donc le réservoir rouge car si le gris était partagé avec toutes les motos, la deuxième couleur indiquait sa catégorie. La Bultaco 200 lancée en 1962 était une moto Touring
avec du noir sur le réservoir biton. Surnommée le Taxi pour sa robustesse en usage quotidien, cette 200 emmenait Paco Bulto travailler tous les jours. Le bleu marine était réservé aux moto Confort
telle la Gaviota 200 de 1970 avec son carénage pour se protéger des ondées. Les jeunes n'étaient pas oubliés avec des modèles tels que les 74 cm3 Junior GT2 ou Lobito MK6, en 1973 toutes les deux, la première étant remplacée par la Streaker 125 en 1978 avec son cadre treillis inspiré du travail du français Jean-Pierre Fournales.
Des motos pour la compétitions, vitesse et tout-terrain
Dès 1960, Paco Bulto s'attaqua aux records sur l'anneau de Montlhéry avec la Cazarécords animée par son moteur de 175 cm3, puis au tout-terrain avec la Sherpa S 200 de 1964 dérivée de la Tralla, au trial avec la Sherpa T de 1971 (250 cm3) au Flat Track américain avec l'Astro 360 de 1976 ou encore à la vitesse avec un titre de champion du monde 50 cm en 1976 avec la TSS MK2 pilotée par Angel Nieto. La jeune marque est sur tous les fronts. 1973 est l'année de la Matador MK5 SD de 250 cm3, la dernière évolution de ce trail qui se tournait de plus en plus vers l'enduro, SD signifiait d'ailleurs Six Days comme la plus ancienne course d'enduro (les ISDE). La Matador laissait la porte ouverte pour la Frontera 370 MK11 de 1979 (née en 1975) qui était dérivée des motos d'enduro. Narcis Casas a obtenu 7 titres avec cette machine. De 1961 à 1982, la marque rafla 28 titres de champion d'Espagne en vitesse et 2 victoires aux 24 heures de Montjuïc, de 1968 à 1979 ce fut 11 titres de champion d'Espagne et 4 européens en trial, ainsi que 5 titres mondiaux avec Lampkin, Vesterinen et Schreiber.
Après une première restructuration en 1979, l'usine ferme ses portes définitivement en 1983. En 2015, José Antonio Garvia et Gerald Poellmann, président co-fondateur Bultaco, relancent la marque avec des motorisations électriques. Le Brinco sort des chaines à Barcelone, un véhicule hybride entre la moto et le VTT avec une motorisation électrique.
Cette exposition se tient au Museu de la Moto de Barcelone à redécouvrir.