Essai BSA Gold Star 650

La célèbre marque anglaise qui créait sa première moto il y a 100 ans disparaissait du paysage en 1973. 50 ans plus tard, la marque revient avec un nom emblématique, la Gold Star, animée par un moteur monocylindre 650 dans le pur esprit vintage. Essai.

La marque n'est plus anglaise puisque c'est le groupe Classic Legends détenu à 60% par Mahindra Group en Inde qui est désormais propriétaire de la marque. La Gold Star qu'on alignait le week-end aux départs des courses de vitesse, de motocross et de trial après être allé au travail toute la semaine n'est plus. Ces sports ont évidemment évolué depuis 100 ans contrairement aux bases de la BSA, mais l'esprit demeure à défaut de l'usage. Un gros monocylindre, une conduite décontractée et un esprit vintage dédié à la balade sont au programme de cet essai de la BSA Gold Star 650 modèle 2023.

Moderne mais avant tout vintage

BSA présente une Gold Star qui reprend les traits et les lignes, de façon assez proche, de la première du nom. On retrouve ça avec les caches latéraux, la forme du garde-boue, les poignées, le réservoir évidemment, etc. L'idée est d'avoir une vieille moto mais neuve. Le cadre est un double berceau, la fourche est télescopique mais évidemment pas inversée, les jantes sont à rayons, et l'amortisseur double qui peut être réglé en précharge. Le changement visuel est à mettre au compte des freins puisqu'on trouve des freins à disque et non pas des tambours avec des étriers flottants Brembo et l'ABS. Les pneus ne sont pas trop larges puisqu'on a un 100/90 sur une jante de 18 à l'avant et un 150/70 sur une jante de 17 à l'arrière. Il faut reconnaitre que d'un point de vue esthétique, l'esprit de la Gold Star n'est pas perdu d'autant plus si on opte pour la finition Legacy Edition avec ses chromes et son liseré de selle du plus bel effet.

Le moteur est la pièce centrale de cette BSA. C'est un gros monocylindre 4 temps double arbre à cames en tête qu'on a bien connu il y a une bonne vingtaine d'année chez Rotax et qui équipait certaines BMW ou Aprilia. Il n'est pas de la première jeunesse dans sa conception mais est bien sûr modernisé pour répondre à la norme Euro 5. Ce mono de 652 cm³ à 4 soupapes possède un double allumage et un refroidissement liquide. Il développe 45 ch à 6500 tr/min, c'est assez haut, et un couple de 55 Nm à 4000 tr/min pour une consommation annoncée de 4 litres aux 100 kilomètres. C'est assez loin des performances d'un mono de cette cylindrée qu'on peut trouver actuellement, mais l'idée première n'est pas la performance. Le principal est de permettre une balade dans un état d'esprit, et c'est la raison de cet essai de la Gold Star 650.

Un gros mono pour la Gold Star 2023

50 années se sont passées depuis que le rideau est tombé sur BSA, mais en 2023, la marque de Birmingham revient avec l'idée d'une machine terriblement vintage portée par un nom emblématique dans l'univers de la moto. Si la Gold Star était synonyme de performances quand elle est sortie, en reprenant les codes d'antan dans un monde qui a beaucoup changé, on a maintenant entre les mains une machine ancienne mais neuve. On appuie sur le bouton pour démarrer le monocylindre de 650 cm³ et c'est parti pour une balade sous le soleil printanier pour faire un rapide essai de la BSA Gold Star 2023.

La première surprise quand on appuie sur le bouton, c'est que ce gros mono ne vibre quasiment pas et ne fait pas un bruit de gros mono. Ce n'est pas très sourd et plus proche d'un 300 ou 400 cm3. Malgré son refroidissement liquide, ses 4 soupapes et son double arbre à cames en tête, on n'a pas la sensation d'avoir un gros mono entre les mains. Une fois en route, on trouve tout de même un couple bien présent assez bas pour se relancer. Il est capable de reprendre assez bas sans cogner, et pom pom pom, on se relance mais sans gros coups de pistons. Le mono aussi gros soit-il est assez souple avec un soupçon d'inertie. Inutile de monter dans les tours, il fallait naviguer entre 4000 et 5000 tr/min pour avoir les bonnes sensations sur cet essai. Il est secondé par une boîte 5 assez ferme mais agréable à utiliser tout de même. A vrai dire, même si les performances qu'on s'attendait à trouver sont là, on est un peu déçu par les sensations que distille ce gros mono.

Rouler à l'ancienne avec une moto moderne

Les performances et les sensations de ce gros mono de 650 cm³ ne sont pas dans l'air du temps mais sont parfaitement alignées avec l'esprit vintage que nous donne le coup de crayon de cette BSA Gold Star. Il ne faut pas tout imputer au moteur non plus. Si le châssis s'est montré globalement convaincant sur ce parcours, l'accord de suspensions peut surprendre. L'arrière est ferme et l'avant souple plonge sur les freinage. On n'est pourtant pas dans un pilotage de super motard, mais force est de constater qu'il faut anticiper d'autant que le frein avant manque de mordant. Le frein arrière fait le travail correctement et si on conduit à l'ancienne, car en sollicitant suffisamment l'arrière pour freiner ce n'est pas si mal. On regrette davantage le choix des pneus Pirelli Phantom Sportcomp qui manquent de grip quand le revêtement n'est pas idéal. C'est dommage d'avoir un peu d'appréhension sur une machine classique avec des performances très raisonnables. Vous me direz qu'un pneu, ça se change, c'est vrai.

Là où la Gold Star joue sa meilleure carte, c'est pour les balades en dilettante. Avec ses 213 kg en ordre de marche, sa selle à 780 mm, sa finesse de réservoir et son large guidon, cette machine se manie sans y penser. Elle est très facile d'accès même si on n'a pas d'expérience. On ne roule pas vite mais on roule longtemps nez au vent pour flâner sous le soleil. Si vous êtes adepte des balades bucoliques ou de sillonner les villes sans stress, cette Gold Star devrait vous faire de l'oeil. En dehors de l'ABS, il n'y a pas d'électronique sur cette BSA. Juste deux petits afficheurs dans les cadrans à aiguille. Celui de gauche affiche un totalisateur, celui de droite une jauge. C'est tout petit et à peine lisible, mais c'est là. En revanche, ces cadrans avec les aiguilles qui bougent de droite à gauche vers le bas est vraiment sympa à regarder. C'est sans doute la moto moderne la plus vintage du moment.

Bilan essai BSA Gold Star 650

Après une pause de 50 années, sur 100 ans de production de motos tout de même, BSA revient avec son modèle iconique Gold Star. En 2023, elle est animée par un monocylindre moderne de 650 cm³ qui développe 45 chevaux. C'est loin des monos les plus performants du moment, mais on est au guidon d'une machine vintage. Alors ce ne sont pas les performances qu'on regrette mais les sensations distillées qui manquent de quelque chose. Ça vibre peu, ça tracte un peu mais sans excès, on peut dire que le caractère gros mono n'est pas vraiment au rendez-vous. C'est dommage parce que même si on peut lui reprocher un freinage qui manque de mordant à l'avant et un amortissement assez ferme pour notre séant, cette BSA Gold Star 650 est sans doute la machine neuve la plus vintage du moment pour se balader nez au vent. Il y a des détails de style intéressants, surtout avec la version chromée, une mécanique bien connue mais modernisée, un équipement suffisant pour le plaisir le week-end venu, bref c'est une machine homogène pour ce qu'elle fait de mieux : nous promener. On peut mettre en face une Royal Enfield 650 mais c'est un bicylindre ou une Triumph Bonneville mais c'est beaucoup plus cher (et un bi aussi), c'est vrai mais cela reste éloigné de l'esprit qu'on trouve au guidon de la Gold Star. Certes, la machine est perfectible mais force est de constater qu'elle offre un truc bien à elle qu'on ne retrouve sur aucune autre. On aime ou pas, mais BSA se démarque pour cette première machine de sa nouvelle ère. C'est à essayer.

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