Moteur BMW Big Boxer R18 décortiqué et expliqué
La BMW R18 a été dévoilée au concours d'élégance de la Villa d'Este en mai 2019. Avec elle, est apparu le moteur BMW Big Boxer de 1800 cm3 avec plus gros flat twin de l'histoire BMW en 2020. Le voici décortiqué avec les explications et tous les détails.
BMW Big Boxer pour quoi en 2020 ?
Dans la foulée de la BMW R18 qu'on a vu chez Moto Sud 34 lors de l'inauguration de la concession en septembre dernier, on a découvert en image la BMW R18/2 au salon de Milan en vidéo. Les deux concepts puisqu'ils n'en sont qu'à ce stade pour cette fin d'année vont se concrétiser par une vraie moto, la R18, qui arrivera sur nos routes à la rentrée des classes 2020. Au coeur du châssis, on trouve le moteur Big Boxer de 1800 cm3 avec comme il se doit, ses deux cylindres à plat en opposition.
Ce moteur et cette R18 sont une sorte d'hommage à un riche passé car il s'en est passé des choses dans l'histoire de BMW Motorrad depuis 1923, année de la première moto de la firme de Munich. Actuellement le flat twin 1250 qui équipe la gamme R, GS et RT en tête, s'est doté d'un refroidissement moderne et d'une admission variable avec le Shiftcam. Mais ce moteur Big Boxer né en interprétant le passé n'a rien de tout ça. Il répondra pourtant à la norme Euro5 lorsque la BMW R18 arrivera sur nos routes.
Moteur Big Boxer pour de hautes performances
Pour le rappel du passé et surtout les performances, BMW mise sur un moteur culbuté super carré avec un alésage un peu plus grand que la course : 107.1 mm d'alésage pour une course de 100 mm. Ce choix peut sembler étrange mais il permet d'allier au mieux le riche passé technologique de BMW avec les exigences de modernité. Avec une puissance de 91 chevaux (67 kW) ce n'est pas le plus puissant des flat twin puisque le 1250 d'une R1250GS par exemple affiche 136 chevaux. Le régime maximal du Big Boxer est fixé à 5750 tr/min, le ralenti à 950.
Mais côté couple, le bicylindre de 1800 cm3 met tout le monde d'accord avec 158 Nm à 3000 tr/min, et 150 Nm dès 2000 tr/min, là où le 1250 annonce 143 Nm hauts perchés à 6250 tr/min. A titre de comparaison le moteur Harley-Davidson 114 ci (1868 cm3) longue course offre 160 Nm à 3500 Nm et le moteur Indian Thunder Store 111 ci (1811 cm3) super carré offre de son côté 151 Nm à 3000 tr/min. Le couple du Big Boxer est donc de tout premier ordre avec 150 Nm dès 2000 tr/min.
Big Boxer 1800 entre passé et futur
Ce moteur de 110.8 kg sur la balance avec la transmission et l'admission est divisé verticalement comme on le voit nettement sur les photos. Le Big Boxer en aluminium est refroidi par air/huile avec des nervures sur les cylindres et les culasses, un carter humide et une pompe à huile à 2 niveaux pour la lubrification et le refroidissement.
Le vilebrequin forgé en acier trempé nous dit BMW possède la particularité d'avoir 3 paliers lisses. 2 extérieurs qui reçoivent les bielles forgées et un central dont l'unique fonction est de réduire les vibrations de torsion du vilo. Pour la petite histoire, les pistons font le diamètre de la base d'un Mass, une chope de bière d'un litre en Allemagne. Ils sont en aluminium avec 3 segments (les pistons, pas les Mass) et ont une jupe courte (les pistons, pas les serveuses de l'Oktoberfest).
Comme dans les moteurs des BMW R5 d'avant guerre et R5 1/2 d'après guerre, la distribution du Big Boxer se fait par deux arbres à cames. Il y en a un pour chaque cylindre, au-dessus du vilebrequin. Ils sont animés par une chaine à douilles qui dessine un triangle en redescendant jusqu'au vilebrequin. Sur ce moteur culbuté, des poussoirs à rouleaux actionnent les culbuteurs à fourche qui appuient sur les queues de soupapes par des pieds d'éléphants. La remontée se fait par des ressorts. Côté modernité, on trouve bien entendu dans ces culasses les 4 soupapes (41.2 mm à l'admission, 35 mm à l'échappement) et le double allumage. Le jeu de soupape se règle par des vis et contre-écrous comme avant.
La transmission elle aussi mêle le passé au présent avec l'alignement du vilebrequin, du volant d'inertie, de l'embrayage à sec monodisque avec un amortisseur de couple et l'arbre primaire. La boîte de vitesses à crabots a 4 arbres et 6 rapports. L'arbre de sortie inverse le sens de rotation avant d'entrainer le cardan qui est apparent sur la R18 avec une finition nickelée brillante. C'est à partir de 1956 que le cardan s'est fermé et que l'arbre n'était plus visible. Enfin comme sur les K16, on pourra avec une marche arrière en option avec un engrenage intermédiaire et un moteur électrique à commande manuelle.