Mélusine Mallender à l'Alpes Aventure Motofestival
Mélusine Mallender était la présidente du jury du film d'aventure à moto lors de l'Alpes Aventure Motofestival 2019 à Barcelonnette. Elle nous parle de son dernier voyage en Amérique latine, de sa fidèle Triumph Tiger 800 et des clés d'une belle aventure.
Mélusine Mallender : J'arrive du Mexique, je suis partie 8 mois et demi de Santiago du Chili jusqu'à la frontière mexicaine, un gros voyage dans je ne sais plus combien de pays en fait. J'étais déjà partie en Patagonie pendant 6 mois, sud sud vraiment la pointe, mais c'était la première fois que j'allais dans cette partie là de l'Amérique latine, j'ai vraiment adoré pour sa diversité, ses cultures, son accueil, les paysages. Vous allez en Colombie, en Bolivie, en Argentine, au Guatemala, on n'a pas du tout les mêmes accueils, les gens sont pas du tout les mêmes, c'est ça qui est chouette aussi, les histoires sont pas les mêmes, il y a vraiment une identité nationale qu'on ressent même s'il y a des différences ethniques. C'était vraiment bien, très joli, étonnant, il y avait plein d'ethnies en Colombie qui sont encore dans la forêt amazonienne, c'est mieux préservé que ce que je pensais. C'était une grande surprise, avec un patrimoine culturel qui est toujours là.
Quel accueil pour une femme à moto ?
Mélusine Mallender : Dès que j'arrive avec la moto, il y a un côté très convivial de la moto, c'est beaucoup de passionnés de moto, dans beaucoup d'endroits que ce soit au Chili, en Colombie, à part la Bolivie, il y a beaucoup de gens qui sont motards qui voyagent dans leur propre pays, qui adorent la moto. J'ai rencontré beaucoup de jeunes motards dans ces pays là, il y a un capital sympathie de la moto, alors oui ils sont machos mais c'est souvent des histoires qui se passent à la maison comme dans beaucoup d'endroits, mais pas avec l'étrangère qui vient. Le rapport va pas être le même. L'accueil ne change pas par rapport à moi, ce qui change c'est les histoires que les gens viennent me raconter. On vient d'avoir le 100e féminicide en France et on est en septembre, on était à 130 au 30 janvier au Mexique. Le rapport aux femmes est très difficile, mais moi quand j'arrive, l'accueil est bon, les gens sont sympathiques, ce ne sont pas des choses qu'on décryptes tout de suite, c'est parce qu'on pose des questions qu'on se rend compte qu'il y a des choses qui ne vont pas.
Qu'a-t-elle de particulier ta Triumph Tiger 800 ?
Mélusine Mallender : J'ai fait des petites choses parce que tout ce qui est sabot, protections, elle l'a, j'ai ajouté la protection de réservoir au-dessus qui n'est pas sur le modèle d'origine, un patin en plus à la béquille pour pouvoir m'arrêter où je veux, c'est primordial. Globalement, je ne pars pas avec une moto extrêmement préparée parce que l'idée que je me fais est qu'on doit pouvoir partir clés en main. Et je souhaite qu'elle reste le plus proche de l'origine. Par contre j'ai une selle rabaissée, je ne suis pas petite mais c'est pour que ce soit le plus confortable possible. C'est le souci du trail, on est toujours sur des motos hautes. Les pneus à tétines, tu prends 1 cm de plus, donc il faut toujours redescendre (rires).
Chargée, ça redescend aussi, je pense que j'ai environ 70 kg de chargement, j'ai beaucoup de matériel pour filmer puisque c'est mon travail de faire des documentaires, une dizaine de kilos juste pour ça, caméra, gopro, chargeurs, ordinateur, disques durs, etc. tout ça fait énormément de poids et de l'encombrement parce que c'est fragile du coup il faut bien le protéger. Les gens me disent que je suis toujours hyper chargée, mais quand on est seule ça demande beaucoup de matériel. Après j'ai la tente, je suis autonome, j'ai mon réchaud, le matériel pour pouvoir réparer la moto, démonter un pneu, en tout cas le minimum vital pour tous les terrains. Niveau déco, il y a l'Amérique latine et un peu de tout, des pompons qui viennent d'Asie, c'est une moto particulière. Elle a une vraie histoire, une petite âme, c'est un personnage de l'aventure.
Que dire à quelqu'un qui veut se lancer dans l'aventure ?
Mélusine Mallender : La bonne humeur, le plus important c'est d'être très malléable, très adaptatif, être prêt à plein plein de choses, se préparer à la galère, que ça va pas se passer comme prévu. De toutes les façons je crois que si on décide de partir à l'aventure, on doit se le dire, sinon c'est des vacances.