Essai de la Yamaha R7, la petite sportive pour tous. Même si elle partage beaucoup de choses avec la MT 07, la marque ne s'est pas contentée d'ajouter un carénage, les transformations sont plus importantes et forcément, le pilotage diffère aussi.
La marche était haute entre la R3 et la R1 depuis que la R6 a quitté la route pour se consacrer exclusivement à la piste. Plutôt que de s'évertuer, voire s'épuiser à homologuer une supersport dans cette cylindrée intermédiaire, la Yamaha R7 reprend le flambeau mais avec une toute autre orientation. Ce qui est évident est qu'elle partage beaucoup de choses avec la MT 07 mais ce qui l'est moins est qu'elle est très différente dans son comportement comme dans son pilotage. En complément du premier essai vidéo de cette Yamaha R7, voici toutes les précisions sur cette nouveauté 2022.
Une base de MT 07 pour la R7
Tracer 700, XSR, Ténéré, MT bien sûr et maintenant R7, le moins qu'on puisse dire est que Yamaha décline sa plateforme et ce sympathique petit moteur à toutes les sauces, et force est de constater que la sauce semble prendre à tous les coups. C'est cette fois-ci une sportive qui profite de ce package avec pas mal de modifications pour ne pas se contenter de mettre un carénage pour proposer cette Yamaha R7. La base commune de cette sportive avec le roadster est sur la bras oscillant, la cadre et le moteur CP2. La boucle arrière est spécifique ainsi que tout le train avant, c'est-à-dire la fourche et le freinage.
En chiffre, on a un empattement réduit de 5 mm à 1395 mm avec un angle de colonne un peu plus fermé à 23,7 degrés, une fourche inversée de 41 mm avec les éléments internes comparables à ceux de la R6, un freinage avec un étrier à montage radial, une modification de la fixation de l'amortisseur qui rehausse un peu l'arrière de la moto et donc de la selle. La selle de la R7 est 3 cm plus haute à 835 mm mais assez étroite à l'avant pour pouvoir correctement poser les pieds au sol même si on n'est pas trop grand. Sur la fourche de notre Yamaha R7, on a une paire de bracelets qui offrent pas mal d'appuis sur les poignets. Quand on regarde le triangle repose-pieds, selle et guidon, on est très proche de ce qu'on a sur une R6 avec ici le guidon à peine plus haut. On n'est clairement sur la géométrie d'une moto sportive, pas du tout au guidon d'une Sport GT.
L'équipement essentiel de la R7
On s'est habitué au fil des années et des nouveaux modèles à voir arriver tout un tas de technologies sur les motos avec l'électronique. On pense au tableau de bord TFT couleurs, au shifter, à l'ABS en courbe, aux modes de conduite, au régulateur de vitesse, bref tout un tas de choses qu'on trouve assez couramment. Il n'y a rien de toute cette électronique sur la Yamaha R7. Seul le shifter peut être installé mais ce n'est pas de série et il ne fonctionne qu'à la montée. Le tableau de bord LCD n'est pas très grand mais il est surtout très bas et peu contrasté. Sa lecture n'est pas très facile. Tout ça, c'est un peu dommage mais ça permet aussi de mettre le prix de la Yamaha R7 à 9499 €.
D'un autre côté, on trouve des choses très bien vues sur cette sportive de moyenne cylindrée. La première des choses est le design de ce carénage très affuté qui donne à la R7 un style très sportif avant même de partir pour son essai. On retrouve notamment à l'arrière le dessin ajouré sous la selle du passager qu'on avait découvert sur la R1 alors qu'à l'avant les feux diurnes à LED rappellent la famille MT. Le carénage est étroit, même plus étroit que celui d'une R3, c'est dire la finesse de cette Yamaha. La bulle n'est pas très grande non plus et tout ceci protège peu objectivement. Par contre le coup de crayon est très remarqué.
Essai de la Yamaha R7, la sportive pour tous
Il suffit de se mettre en selle pour comprendre qu'on n'est pas du tout sur une MT 07 déguisée. Avec les demi guidons bracelet et la selle relevée de 3 cm, on est bien penché sur l'avant, en appui sur les poignets avec les jambes bien pliées. Pour se balader, ce n'est clairement pas la position idéale. Le levier d'embrayage ne se règle pas contrairement à celui du frein. Pour se cacher derrière la bulle pas très haute, il faut bien se reculer sur la selle, il y a de la place, et se coucher. Là encore, ça rappelle ce qu'on peut trouver sur une R6.
Ce qui est moins sportif, ce sont les suspensions. Bien que la fourche soit bien mieux tant au niveau du guidage que de l'amortissement, l'ensemble n'est pas aussi incisif que sur une R6, loin de là. De ce fait, on profite d'un comportement agréable sur la route. Si la position est exigeante, ce n'est pas le cas du pilotage de cette R7 qui pardonne bien des choses. Avec ce train avant plus vif que sur la MT, la R7 est agile et facile à placer. Pas trop incisive ni trop vive comme peut l'être une réelle sportive. L'arrière est comparable à la MT, ce n'est pas là que ce fait la différence.
Une atout majeur de cette R7 sur cet essai qui mixait route et circuit est à mettre sur le compte du frein avant. Il est puissant, fin et très facile à doser. Le ressenti est parfait. Le frein arrière n'est pas inutile pour sa part. En arrivant fort sur les freins, il faut trouver le mode d'emploi pour l'inscrire dans la courbe d'autant qu'elle a tendance à se relever lorsqu'on relâche la pince. Les réactions ne surprennent pas, mais une véritable sportive est bien plus agile et précise sur ces actions. La fourche se règle en précharge, compression et détente, l'amortisseur en précharge et détente, vous pourrez donc passer un peu de temps pour ajuster les réglages à votre morphologie et votre pilotage.
Là où la Yamaha R7 se distingue nettement, c'est sur son moteur. On aime ou pas mais c'est le seul dans le genre dans cette catégorie. Le CP2 est sympa sur la route notamment avec une réactivité agréable à bas régimes et un frein moteur qu'on utilise dans les enchainements. Mais avec ses 73 chevaux, il manque d'allonge sur les longs bouts droits d'un circuit notamment. La faute aussi à la démultiplication rallongée qui semble peu utile par rapport à celle de la MT 07. Une fois passer la 4e, la vitesse grimpe lentement en 5e pour accrocher difficilement un 194 km/h à la prise des freins au bout de la ligne droite. Notre R7 serait sans doute un chouia plus dynamique avec une démultiplication inchangée. Tout se passe bien du côté de la boîte de vitesse avec des rapports qui verrouillent bien, c'est sûr qu'on aurait aimé un shifter de série mais on a un embrayage anti-dribble qui fonctionne bien.
Bilan essai Yamaha R7
L'idée de la Yamaha R7 est de faire une sportive accessible pour tous, tant d'un point de vue pilotage comme on le voit sur cet essai qu'en terme de tarif. Du coup, pour la placer à 9499 € (et 9999 € en coloris 60e anniversaire GP) la marque à fait l'impasse sur un arsenal électronique. Seul le shifter est proposé en option. Aucun changement non plus sur le moteur qui n'est pas forcément à son avantage sur un circuit surtout avec la démultiplication un peu rallongée. En revanche, les modifications apportées sur le train avant tant sur la fourche que sur le freinage sont un vrai plus par rapport à la MT. La R7 est agile, freine bien avec finesse et sans surprise, son pilotage est très facile. On n'a pas le côté incisif d'une véritable sportive mais elle se place bien et elle apporte un certain confort sur la route. Les plus grands regretteront sans doute le manque de protection avec cette machine un peu plus étroite qu'une R3 et la petite bulle, mais l'accueil est d'un bon niveau dans cette catégorie. Cette R7 pose les bases d'une sportive de route face à une sportive de piste comme la R6, alors qu'on a presque oublié depuis quelques années qu'une sportive pouvait rouler sur la route. Yamaha vise de relancer ces sportives polyvalentes, pour le quotidien, les balades et pourquoi pas un peu de piste de temps à autre. Comme toujours chez Yamaha, la R7 est proposée avec deux kits, le Pack Style à 579 euros avec notamment le support de plaque plus fin et le pack Adrénaline à 2969 € avec l'échappement Akrapovic. La R7 arrive en novembre en full et un peu plus tard en A2.
On aime bien
Facilité de prise en mains
Ressenti du frein avant
Gabarit et finesse
On aime moins
Démultiplication en 5e et 6e
Aucune électronique
Tableau de bord peu lisible
Notre avis
Quotidien
⭐⭐⭐
Voyage
⭐⭐⭐
Loisir
⭐⭐⭐⭐⭐
Sport
⭐⭐⭐⭐
Duo
⭐⭐
On vous regarde
⭐⭐⭐⭐⭐
On la détaille
⭐⭐⭐⭐⭐
On l'écoute
⭐⭐⭐
Autres photos
Ecouter le son
Fiche technique Yamaha R7
Marque
Yamaha
Modèle
R7
Cylindrée
700 cm3
Année
2021
Tarif de
9499 €
Tarif à
9999 €
Conseillé au
27/09/2021
Moteur
Cylindres
2
Architecture
en ligne
Cycle
4 temps
Distribution
double arbre à cames
Soupapes par cylindre
4
Refroidissement
liquide
Cylindrée
689 cm3
Alésage
80 mm
Course
68,6 mm
Rapport volumétrique
11,5 :1
Lubrification
carter humide
Admission
injection
Allumage
électronique
Norme
Euro5
Démarreur
électrique
Electricité
Batterie
12 V
Performances
Puissance
54 kW
Puissance
73,37 ch
Disponible à
8750 tr/min
Couple
67 Nm
Couple
6,8 mkg
Disponible à
6500 tr/min
Transmission
Embrayage
multi disques à bain d’huile
Transmission
boîte
Rapports
6
Secondaire
chaine
Châssis
Cadre
diamant
Bras oscillant
double
Jantes
bâtons
Suspension avant
Type
fourche inversée
Marque
KYB
Diamètre
41 mm
Débattement
130 mm
Suspension arrière
Type
mono amortisseur
Débattement
130 mm
Frein avant
Type
2 disques
Diamètre
298 mm
Pistons
4
Frein arrière
Type
1 disque
Diamètre
245 mm
Pneu avant
Largeur
120 mm
Hauteur
70 mm
Diamètre
17 pouces
Pneu arrière
Largeur
180 mm
Hauteur
55 mm
Diamètre
17 pouces
Dimensions
Longueur
2070 mm
Largeur
705 mm
Hauteur
1160 mm
Empattement
1395 mm
Angle de chasse
23,4 °
Chasse
90 mm
Garde au sol
135 mm
Hauteur de selle
835 mm
Poids
Avec ABS
188 kg
Conditions
pleins faits
Capacité
Réservoir
13 L
Réserve
3 L
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.
Par Jean-Michel Lainé. Fondateur de Emoto et journaliste essayeur, passionné par la moto, l'auto et tout ce qui a un moteur en règle générale. J'ai commencé sur Internet en 1996 avant la presse écrite à partir de 2010, la télévision dès 2012 puis la radio en 2020.