Essai KTM Duke 390
Après le succès de la Duke 125 (et 200 ailleurs dans le monde), KTM lance une machine mondiale capable de répondre à l'attente des motards européens. La Duke 390 est éligible au permis A2 mais pas rébarbative pour autant. Le fun est au rendez-vous !
En 1994 apparaissait la première Duke avec le mono LC4. C'était surtout la première fois depuis le renouveau de la marque, que KTM sortait du monde du tout-terrain pour s'aventurer sur la route même si l'héritage du Supermotard n'était pas loin. Petit à petit la machine a fait son chemin jusqu'à arriver à la Duke 690 qu'on connait actuellement en étant davantage roadster
. En 2011, la marque autrichienne s'est associée avec la marque indienne Bajaj pour produire la première Duke 125 suivie l'année suivante par la 200 et cette année par la nouvelle Duke 390. Cette première moto mondiale pour KTM répond au besoin du permis A2 en Europe, de l'Amérique du sud et de l'Asie. Conçue en Autriche, elle est produite en Inde. En selle, le fun est au rendez-vous !
Le châssis est identique à la 200, la seule différence réside dans le réglage des suspensions propres à cette 390 et dans l'adoption de pneus à profil plus sportif que sont les Metzeler M5. Le moteur associé à une boîte à 6 rapports est toujours un monocylindre, comme toutes les autres Duke. Avec ses 375 cm3, il délivre 44 chevaux (32 kW) à 9500 tr/min et un couple de 35 Nm à 7250 tr/min. Une version 30 kW est disponible pour répondre au rapport poids/puissance du permis A2 puisque la machine n'est pas assez lourde ! Avec les 36 kg du moteur, la Duke 390 n'accuse que 139 kg sur la balance (sans essence), soit un peu moins de 10 kg de plus que la 200 pour des performances bien supérieures sur le papier (+18 ch). Pour la freiner, on trouve à l'avant un unique disque de 300 mm pincé par un étrier 4 pistons à montage radial et à l'arrière un disque de 230 mm. L'ABS est déconnectable pour garder l'esprit fun de la marque si le coeur vous en dit.
Esthétiquement, la Duke 390 est comparable à la 200 en dehors du cadre treillis en acier qui est orange et non noir sur la 390. L'amortisseur central blanc le relie au joli bras oscillant. On remarque les jolies jantes à bâtons, et à l'avant, l'étrier à montage radial. Le moteur monocylindre est parfaitement visible et mis en valeur comme sur n'importe quel roadster. L'échappement est en-dessous pour abaisser le centre de gravité et alléger la ligne de la machine. L'avant paraît très compact avec la petite tête de fourche peu épaisse et un réservoir très sculpté dont les ouïes descendent assez bas en avançant vers les tubes de fourche. Le réservoir avec un dessin tout en angles comme sur toutes les KTM accueille un énorme sigle 390. Dans le prolongement, on retrouve une selle peu confortable mais qui n'entrave pas la conduite comme s'est généralement le cas sur les KTM. La selle passager est séparée et un peu plus haute avec deux poignées pour se tenir fermement. Sous celle-ci, une toute petite place peut accueillir un fin pantalon de pluie par exemple, mais pas plus. Au guidon, on apprécie le tableau de bord lisible et complet avec l'heure, l'indicateur de rapport engagé et, chose rare chez la marque autrichienne, une jauge de carburant.
A la mise en route, avec 44 chevaux pour seulement 139 kg, on s'attend à une machine relativement vive. La sonorité du monocylindre qui tend plus vers le 125 que vers le 690 déçoit un peu mais pour le reste, la Duke s'affirme comme une réelle KTM. Le petit mono s'avère assez souple à partir de 3000 tr/min pour rouler tranquillement en ville par exemple, sans trop changer de rapports. Pour un rythme plus élevé, il faut impérativement maintenir un régime moteur élevé c'est-à-dire au-delà de 7000 tr/min. Il faut donc soigner sa sélection avec une boîte rapide mais un peu ferme, si on ne veut pas manquer une relance en sortie de courbe serrée. La vivacité est au rendez-vous avec des bonnes montées en régimes et après quelques kilomètres, la Duke donne le sourire au guidon par sa facilité de prise en main. Le fun est là ! Elle se laisse balancer d'un angle à l'autre avec une facilité déconcertante, n'oppose aucune résistance lorsqu'on change un peu sa trajectoire même à vive allure, bref, elle se place comme on veut sans avoir besoin d'anticiper son virage longtemps à l'avance. Aucun mouvement parasite ne vient contrarier la trajectoire voulue, la Duke 390 est facile et précise. Le seul bémol est à mettre finalement sur le freinage avec un avant qui manque de mordant pour des freinages appuyés au regard du rythme qu'on peut tenir avec cette machine qui s'est toujours montrée assez confortable et efficace en suspensions. Il faut impérativement utiliser la pédale en complément du levier. La bonne surprise est que si cette machine est agréable en ville et très joueuse sur le réseau secondaire contrairement à la 200, sur autoroute elle permet de se maintenir à la vitesse légale sans forcer sur la mécanique, la Duke pouvant assez facilement atteindre 30 km/h de plus. La petite Duke n'a certes pas la pêche de la 690 mais elle donne le sourire facilement aussi.
Bilan essai KTM Duke 390
Entre la 200 et la 690, il faut désormais compter sur la 390. En dehors de sa sonorité et de son dessin très proche de la petite, le plaisir procuré au guidon est bien plus proche de la grande même si le moteur n'a pas la même vigueur. Avec la Duke 390, KTM a misé sur un gabarit très contenu qui fera le bonheur des personnes d'1m70 ou plus simplement des amateurs de petites motos. On n'est pas mal installé au guidon en faisant 1m80 mais la machine paraît simplement rikiki. Là où tout le monde se retrouve, c'est pour apprécier la vivacité et la rigueur de son châssis qui permet de se faire plaisir en sécurité avec un moteur toujours disponible et sans excès. Seul le frein avant mériterait plus de mordant en conduite sportive. Parfait pour se faire la main, KTM montre avec cette Duke qu'il est possible de faire une machine qui répond au besoin du permis A2 et qui soit amusante à conduire à la fois. Bravo, surtout qu'à 5090 euros, son tarif est bien placé en rapport prix/plaisir face à la concurrence.
On aime bien
- Le pilotage très sympa
- La gabarit de petite moto
- La vivacité de sa partie cycle
On aime moins
- La sonorité du moteur
- Le manque de mordant du frein avant
- Esthétique de la 125 et 200
Notre avis
Quotidien | ⭐⭐⭐⭐ |
Voyage | ⭐⭐ |
Loisir | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Sport | ⭐⭐⭐ |
Duo | ⭐⭐ |
On vous regarde | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
On la détaille | ⭐⭐⭐⭐ |
On l'écoute | ⭐ |
Photos essai KTM Duke 390
Ecouter le son
Fiche technique KTM Duke 390
Tarif (avril 2013) | 5090 |
Puissance | 44 ch à 9500 tr/min |
Couple | 35 Nm à 7250 tr/min |
Frein avant | 1 disque 300 mm, étriers 4 pistons |
Frein arrière | Simple disque 230 mm, étrier 1 piston |
Hauteur de selle | 800 mm |
Poids (constructeur) | 139 kg sans essence |
Réservoir/Conso | 11 L / environ 6 L aux 100 km |
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.