Essai Kawasaki Z1000
Dotée d'un moteur plus expressif à bas et moyen régimes, la Z1000 2008 a une côte d'enfer grâce à sa plastique agressive
Depuis quelques années maintenant, les sisters Z sévissent sur le segment des gros roadsters avec une réussite insolente. Reste qu'après 4 ans de bons et loyaux services et l'arrivée de nouveaux roadsters taillés à la mesure des Kawas, les deux soeurs se devaient d'évoluer. Ce fut chose faite l'an dernier. Nous vous avions alors proposé l'essai de la nouvelle 750, de loin la plus appréciée dans l'hexagone. Cette fois-ci, nous avons essoré le modèle "Big Size" dont les changements sont encore plus marqués.
Elevée aux amphèt'
Comme sa populaire petite soeur, la Z1000 "nouveau millésime" nous offre une ligne ultra-moderne et très accrocheuse ! Encore plus ramassée que l'ancien modèle, elle hérite d'écopes latérales biseautées qui lui gonflent encore les épaules et accentuent sa silhouette d'athlète bodybuildé. Les arêtes du réservoir et du tête de fourche sont encore plus marquées tandis que la partie arrière opte pour une coque rectiligne associé à un magnifique feu à diodes taillé en pointe. Enfin, les quatre flûtes de l'ancienne version sont ici remplacées par deux silencieux ovales dédoublés. Dès le premier regard, on note que la finition s'est bonifiée. Les plastiques et les différents éléments d'habillage sont de meilleure qualité et mieux ajustés, à l'image du passage de roues directement intégré à la coque arrière. Comme par le passé, la Z1000 se distingue de sa soeur 750 par son deuxième silencieux d'échappement, mais aussi par de petites touches esthétiques comme les jantes à rebords polis ou encore le petit saute-vent fumé qui niche au-dessus de la tête de fourche. Ce dernier abrite un joli tableau de bord qui mélange compte-tour à aiguille et large écran digital (vitesse, heure, trip partiels...). Bref, la Z1000 reste fidèle à sa sulfureuse réputation. Plus tranchante que jamais, elle compte à nouveau parmi les roadsters les plus charismatiques de la planète moto.
Gros couple en perspective
Une fois en selle, la nouvelle mouture ne renie en rien ses racines. Comme l'ancien modèle, elle se présente comme une moto assez cossue. La largeur du bloc moteur et le réservoir volumineux accentuent cette impression, tout comme le poids en augmentation ou encore l'important diamètre de braquage. Fort heureusement, la position est un peu moins axée sur l'avant et épargne donc le pilote. Bien qu'un peu délicate à manier en ville, la Z n'est donc pas inconfortable pour autant, sauf au niveau de l'assise (conducteur et passager), aussi ferme que le pain d'un sandwich acheté sur une aire d'autoroute ! Mais rassurez-vous, le ronronnement viril du quatre-cylindre en ligne fait vite oublier ce petit désagrément. Il faut dire que le moteur a été revu en profondeur : masse du vilebrequin plus lourde, nouveau profil des cames, diamètres des conduits d'admission et des soupapes réduits, valve à l'échappement, rapport de boîte plus courts... La principale conséquence de ce remaniement est vite perceptible. Moins creuse à bas régime, la Kawa décolle et relance bien plus facilement que l'ancien modèle qui peinait à s'exprimer dans le bas du compte-tour. Ici et malgré une légère baisse de puissance (125 ch contre 127 auparavant), le bloc se montre plus rempli et répond bien mieux sur les rapports intermédiaires (3 ou 4ème) pour une utilisation quotidienne ou routière plus agréable . Si la boîte est logiquement moins sollicitée, on apprécie tout de même les progrès accomplis en termes de douceur et de précision. Enfin et toujours en matière d'agrément, les vibrations sont nettement mieux filtrées. Seul un léger grésillement typique des Kawas remonte jusqu'au pilote pour conserver une once de caractère. Évidemment et dans cette version française, les hauts régimes sont un peu mollassons et la montée en régime apparaît comme très linéaire. Malgré tout, la Kawa tracte convenablement jusqu'au rupteur et ne s'essouffle pas. Les versions Full devraient pour leur part en remettre une louche dans les tours pour le plus grand plaisir des sportifs.
Petite déception pour la partie-cycle
Côté châssis aussi, la Z1000 a largement évolué. Le cadre a été repensé avec l'adoption de déport latéraux pour repousser les points de fixation et réduire les vibrations. La géométrie évolue également avec un empattement et un angle de chasse supérieur. La colonne de direction est légèrement avancée tandis que le poids est reporté vers arrière. À l'usage, les modifications apportées suffisent à métamorphoser la Z1000, et pas forcément dans le bon sens à notre goût ! En effet, le nouveau millésime bascule d'une manière moins naturelle sur l'angle et distille quelques approximations qui ne mettent pas forcément en confiance en conduite soutenue. L'ancienne version semblait un peu plus vive et surtout plus précise dans ses placements. La conception n'est pas forcément à mettre en cause et le phénomène pourrait aussi s'expliquer par une monte pneumatique inadaptée (ici un Dunlop Qualifer) ou les réglages de suspensions... Il n'en reste pas moins que dans cette configuration, la partie cycle de la Z1000 ne nous a pas autant comblée que celle de sa devancière et c'est bien le seul point qui pêche sur ce nouveau millésime. Bon, pas d'affolement non plus, la belle conserve malgré tout ses velléités sportives et permet d'adopter un bon rythme sans souci. Elle conserve sa stabilité sur l'angle et profite de son gros couple pour s'extraire avec vigueur des courbes. Enfin, son freinage désormais confié à un ensemble "radial" à l'avant distille un mordant redoutable qui aide bien à la tâche, l'ABS optionnel (+ 500€) offrant un gage de sécurité sans rien gâcher au plaisir. Enfin, on apprécie aussi la présente du petit saute-vent sur voie rapide qui permet de se planquer tant bien que mal à vitesse élevée.
Bilan essai Kawasaki Z1000
Au final, le remaniement de cette Z1000 semble donc prometteur. Plus agressive et plus démonstrative en version française, la japonaise n'a pas perdu son âme et demeure l'un des roadster les plus aguicheur de sa catégorie. Affichée à 10 499€ (version standard), elle pourrait toutefois subir la concurrence de la récente Honda CB1000R, autre roadster japonais à fort tempérament, mais encore plus facile à vivre au quotidien et plus abordable côté finance. Encore que, Kawasaki offre avec la Z750 une bonne alternative à sa Z1000. La série Z n'a pas fini de faire parler d'elle !
En pratique
Au compteur : vitesse (digital), compte-tours à aiguille, 2 trips partiels, heure, température moteur, jauge à essence à segment, témoin alerte pression d'huile, voyant de défaut d'ABS, voyant d'alerte température d'eau, voyant d'alerte pression d'huile, témoin de clé codée.
Sur la moto : saute-vent, coupe-contact, feu de détresse appel de phare 'index), écartements du levier de frein avant réglable, freinage tout "radial", durites avia, suspensions réglables en précharge et détente, béquille latérale, repose-pieds arr repliables, 4 accroche-tendeurs, bouchon d'essence à clé sur charnière, petit espace de rangement sous la selle arr (1 bloc disque)
On aime bien
- Remplissage moteur
- Style superbe
- Freinage
On aime moins
- Précision de conduite
- Selles fermes
- Maniabilité
Notre avis
Quotidien | ⭐⭐⭐ |
Voyage | ⭐⭐ |
Loisir | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Sport | ⭐⭐⭐⭐ |
Duo | ⭐⭐⭐ |
On vous regarde | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
On la détaille | ⭐⭐⭐ |
On l'écoute | ⭐⭐⭐⭐ |
Photos essai Kawasaki Z1000
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Fiche technique Kawasaki Z1000
Tarif (mai 2008) | 10449 |
Puissance | 125ch à 10000tr/mn (106ch à 9000tr/mn) |
Couple | 10,2 mkg à 8200tr/mn (9,4 à 7700 tr/mn) |
Suspension AV | fourche inversée 41mm, réglable en précharge et détente, déb. 120mm |
Suspension AR | monoamortisseur réglable en précharge et détente, déb. 150mm |
Frein AV | double disque 300mm, étriers (radial) 4 pistons |
Frein AR | simple disque 250mm, étrier 2 pistons |
Hauteur de selle | 820mm |
Diamètre de braquage | 5845mm |
Poids (constructeur) | 205kg à sec (209 avec ABS) |
Réservoir/Conso | 18,5L / 7,9L aux 100km |
Kilométrage au départ | 600km |
Conditions météos | soleil (12°C) |
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.