Essai Honda CB1100

Enfin du Vintage dans la gamme Honda ! Cette machine apparue depuis quelques années au Japon est enfin chez nous en mêlant du style Classic et de la modernité pour la sécurité notamment. Une vraie incitation à la balade dans le temps nez au vent.

S'il y a bien une Honda qui fait partie de la légende, c'est la CB 750 Four. Dévoilée lors du salon de Tokyo en 1968, c'était le premier 4 cylindres en ligne SOHC produit en grande série. On pouvait même trouver un frein à disque à l'avant, une révolution technologique pour une époque où le frein à tambour régnait sans partage. Toujours très prisée des collectionneurs, force est de constater que la tendance Vintage n'a, n'avait, que peu de place dans la gamme Honda jusqu'à aujourd'hui malgré un passé fort riche. En 2007, à nouveau au salon de Tokyo, Honda lançait sa CB1100F Concept qui continuait l'aventure avec la technologie à refroidissement par air et surtout nous plongeait dans le passé de la marque. Depuis, la CB 1100 était arrivée au Japon mais toujours pas en Europe malgré l'insistance des divers importateurs. C'est maintenant chose faite, la CB1100 débarque sur le vieux continent avec une grosse dose de Vintage et une dosette de modernité essentiellement pour la sécurité.

Le coeur de cette Honda, c'est son moteur qui est bien entendu à injection pour répondre aux normes anti-pollution. Honda ne voulait pas animer sa CB1100 par un moteur liquide qui aurait trahi à juste titre tous les rappels technologiques et esthétiques de cette motorisation. On s'attarde longuement sur le haut moteur et ses culasses particulièrement soignées, sur les petites ailettes de refroidissement ainsi que sur le collecteur doré pour ce bloc inspiré du CB 1300 tout aussi célèbre que la CB 750. On note toute de même l'absence des petites collerettes en sortie du 4 cylindres et bien entendu l'unique échappement 4 en 1 qui n'a rien de Classic dans son design. Celui-ci diffère de la version japonaise de la CB1100 par l'absence d'une valve à l'échappement. Le 4 cylindres est accompagné par une boite à 5 rapports et non 6 comme sur la quasi totalité de la production actuelle.

Esthétiquement, les détails sont nombreux tout comme les avis sur cette machine qui ne laisse personne indifférent. Hormis son moteur et l'unique échappement précédemment évoqués, ce qu'on remarque le plus est certainement le réservoir long et rectangulaire mais à la contenance de seulement 14.6 litres. Peu large, il participe certainement à cette impression de finesse lorsqu'on est au guidon de cette CB aux volumes finalement très proches de son illustre devancière. Derrière le moteur, les caches latéraux ont quelques angles et ne sont plus arrondis comme par le passé. La selle large et épaisse est ornée d'un marquage Honda en blanc sur l'arrière comme sur les anciennes. Celui-ci surplombe un feu et deux clignotants aux formes qui nous projettent immédiatement 40 ans plus tôt. Les garde-boues arrière et avant sont tous les deux chromés. Celui de l'avant reflète le grand phare rond qui n'est pas malheureusement totalement chromé, tout comme les deux compteurs du tableau de bord avec des coques en plastics noires. Les deux cadrans sont tout de même à aiguilles et on remarque l'élégant rappel au passé avec des fonds verts foncés comme on le faisait dans les années 70. Entre les deux, un petit afficheur numérique permet d'avoir l'heure, 2 totalisateurs journaliers et une jauge qui descend visiblement un peu vite.

Pour la sécurité, cette Honda CB 1100 est équipée du C-ABS (ABS combiné avant / arrière) dont l'installation gâche un peu le soin esthétique apporté à cette machine surtout à l'avant avec toute sa  tuyauterie  sur le garde-boue. Contrairement à la CB750, cette Honda possède deux freins à disque à l'avant et un à l'arrière pour freiner les deux roues de 18 pouces chaussées de petits pneus, 110 à l'avant et 140 à l'arrière. Deux ou trois détails d'ergonomie perturbent un peu le joli tableau où les aspects pratiques n'ont pourtant pas été oubliés. L'ergo de la béquille latérale est trop proche du repose-pied pour être facilement attrapé. La béquille centrale s'utilise aisément grâce à la poignée passager à la préemption parfaite pour cette manipulation. L'ouverture de la selle nécessite les deux mains puisqu'il faut à la fois ouvrir l'accroche-casque avec la clé et appuyer sur une manette juste derrière tout en soulevant la selle... Sous celle-ci, on peut y loger certains U sur l'arrière et y laisser ses gants au sec dans le petit compartiment sur l'avant.

La chose irréprochable au guidon avec un gabarit contenu et une selle basse, c'est l'extrême facilité de prise en main de cette moto. L'onctuosité du moteur à bas régimes y est pour beaucoup, seule la boîte de vitesses un peu ferme se fait remarquer. A une allure propice à la balade dominicale nez au vent, à la campagne ou à la ville, cette CB1100 se manie sans aucune appréhension. Il ne reste qu'à se laisser porter par les paysages et l'ambiance au guidon. Les changements d'angles se font sans aucune résistance, les petits pneus et le large guidon ne sont pas étrangers à ce ressenti des plus agréables pour une conduite d'antan. Jusqu'à 5000 tours par minute environ, le moteur est très doux et un peu plus vigoureux au-delà mais l'ensemble reste très linéaire. On perçoit tout de même quelques petites vibrations à l'accélération à certains régimes. Ce n'est pas un roadster mais une moto Classic et dans ce contexte, cette Honda répond totalement à ce qu'on en attend même si la sonorité du 4 en 1 n'est pas autant dans l'esprit d'époque qu'on l'aurait souhaité . Pour un rythme un peu plus soutenu, le confort des suspensions réclament un revêtement régulier surtout en courbe. Quoi qu'il en soit, on peut compter sur l'excellent freinage aussi sûr que facile à doser. Cette CB1100 est surtout une machine très agréable à emmener qu'on soit fan de Vintage ou non. Elle est parfaitement docile, aucune contrariété ne viendra perturber la balade.

Bilan essai Honda CB1100

Depuis son arrivée sur la marché japonais, les importateurs européens réclamaient à Honda au Japon l'importation en Europe de cette CB1100 qui permettrait à la marque japonaise d'agrémenter sa gamme d'une machine Vintage et d'exploiter l'image de son passé aussi riche que reconnu. C'est chose faite, la CB 1100 est là et surfe sur la vague de la nostalgie. Si les rappels esthétiques sont nombreux tout comme les détails apportés à la finition du moteur, la machine laisse de la place à la modernité avec un freinage ABS couplé très convaincant, un petit afficheur numérique pour l'heure et la jauge, ainsi que quelques aspects pratiques agréables à défaut d'être très ergonomiques. Le plus important est que l'ambiance au guidon soit là, et de ce côté-ci, on ne peut rien reprocher à cette Honda qui donne envie de se balader nez au vent sans aucune contrainte. Rien ne vient perturber la balade à part peut-être un boite un peu ferme, ni sa maniabilité, ni la souplesse de sa motorisation, ni son confort d'assise, ni rien tant que le rythme n'est pas trop élevé parce qu'aucune protection ne protège du vent au guidon de cette machine au gabarit contenu. Cette Honda CB1100 arrive en février au tarif de 10990 euros, en rouge comme sur les photos (Candy Glory Red), en blanc ou en noir, une teinte qui estompe toutefois pas mal ses formes mais met en exergue ses chromes.

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