Essai Harley-Davidson Street Bob
Style minimaliste, selle monoplace, peinture noire mate, roues à rayons et guidon Ape Hanger, rien ne manque à ce Bobber
Nouveauté dans la gamme Dyna, la Street Bob débarque cette année au catalogue Harley-Davidson. Impossible de la manquer avec son style qui nous renvoie directement dans les années 60, une époque où les Bobbers préparés par des passionnés couraient les rues. Style minimaliste, selle monoplace, peinture noire mate, roues à rayons et guidon Ape Hanger, tout est là, seuls le V-Twin de 1450cm3 et la nouvelle boîte à 6 rapports nous rappellent que nous sommes bien en 2006.
Dès le démarrage du moteur, le ton est donné. La sonorité sèche et grave bat la mesure et nous accompagnera tout au long de la route. Les accélérations sont vives et d'une facilité déconcertante tout comme le ralentissement lorsqu'on coupe les gaz. Une fois en route, le rythme de croisière se stabilise par de légers mouvements du poignet droit, sans violence mais avec conviction.
Calé sur le sixième rapport, on croise à un bon rythme sans pour autant monter dans les tours et la consommation reste très basse pour cette cylindrée, aux alentours des 6.5 litres aux 100. La boîte à 6 rapports offre donc un agrément de conduite plutôt satisfaisant d'autant que la sélection est facile et précise.
On profite du couple moteur et de passer d'un virage à l'autre pour jouer franchement avec l'accélérateur. La machine tracte son pilote avec force et le son émis devient rapidement un réel plaisir (
92db à 2725tr/min).
Malgré l'inclinaison de la fourche et le guidon Ape Hanger, le maniement de la Street Bob se fait avec facilité. La tenue de route est correcte dans les grandes courbes si le revêtement l'est aussi, dommage que le support des pots d'échappement vienne rapidement contrarier notre enthousiasme dans les virages à droite, d'autant qu'il reste de la marge sur les pneus.
Pour en revenir à la maniabilité, les repose-pieds donnent une assise naturelle, on peut alors appuyer dessus facilement si le besoin s'en fait sentir à l'approche d'une courbe. En rythme de croisière, on regrette presque des commandes avancées, mais on est sur un Bobber.
La fourche de bon diamètre et l'amortisseur sont en parfait accord avec l'esprit de la machine : ni trop de souplesse ni trop de dureté. En fait, plus on roule moins on se préoccupe de l'état de la route, il n'y a que sur la route mouillée que ce n'est pas l'idéal, mais ceci est un caractère propre à cette catégorie de machines quelles que soient leurs nationalités d'origine.
Pour assurer le freinage, on retrouve à l'avant un simple disque qui procure un bon confort au freinage en combinaison avec le frein moteur toujours aussi efficace sur ce gros V-Twin. De son coté le frein arrière est puissant et facilement dosable. Attention tout de même à ne pas bloquer la roue arrière, on y parvient très facilement.
L'avantage du frein arrière, très utilisé au final sur ce Street Bob, c'est qu'il assoit parfaitement la machine sans que le pilote ne fasse un mouvement vers l'avant. La conduite devient ainsi très confortable, on freine avec le frein avant ou arrière selon l'envie et le rythme choisi, c'est seulement sur les freinages d'urgence qu'on combinera les deux.
Et le confort dans tout ça ? Tout d'abord, on va s'attarder sur l'assise. La selle est moelleuse et assez large pour que l'on soit bien installé au guidon. Le dos est droit, les pieds naturellement placés et les bras bien en avant avec le guidon Ape Hanger. C'est d'ailleurs la principale différence qui saute aux yeux avec les autres Dyna, hormis le Wide Glide, ce guidon donne une impression rare dont on vous parlera plus tard, patience. Celui-ci est fixé sur silent bloc, un système qui atténue beaucoup les vibrations, mais rassurez-vous, il en reste tout de même.
Pour l'instrumentation, on a d'un coté une petite barre de témoins claire mais pas simple à lire: placée sous le tachymètre, il faut réellement baisser la tête pour la voir. Dans le fond du bloc compteur, d'autres témoins sont là invisibles lorsqu'ils sont éteints, notamment le témoin de réserve qui complète une jauge éclairée qui est, elle, placée dans le faux bouchon gauche du réservoir. Enfin, deux partiels sont disponibles en plus du totalisateur.
Voici donc pour les détails de ce Street Bob, il est temps de s'attarder sur les sensations de conduite. Commençons par le début, le moment où l'on pose pour la première fois son séant sur la large selle et empoigne ce grand guidon. On enclenche la première et fait ses premiers tours de roues...
Le Ape Hanger (le guidon donc) et les pontets chromés tranchent littéralement avec la peinture mate du réservoir et le petit phare qui se fait remarquer par sa peinture brillante reflétant les nuages ou les arbres qui bordent la route. Le rythme de croisière finalement adopté se situe autour des 110km/h bien calé sur le sixième rapport avec le moteur au coeur gros comme ça qui bat la mesure et distille ses vibrations à chaque accélération. Même si ces vibrations sont atténuées par les silent bloc que l'ont trouve un peu partout, il en reste assez pour en profiter à chaque rotation de la poignée sans que cela soit désagréable en maintenant un rythme régulier : ni trop, ni trop peu en fin de compte, c'est bien.
Les bouts droits et les grandes courbes s'enchaînent, rien ne vient entraver notre regard si ce n'est nos poings. En effet, la position des bras très confortable à la longue car on est totalement porté par le vent, donne surtout le sentiment d'avancer sur la route les poings en avant comme un super héros qui part vers l'aventure. Un sentiment unique qui devient vite indispensable à la balade, on est même étonné en reprenant une autre machine de ne plus voir ses poings serrés dans le vent.
L'idéal est de trouver des petites routes avec pas trop de villages pour ralentir le rythme et de grandes courbes pour s'incliner, de prendre son rythme de croisière et de partir poings au vent. C'est un moment où l'on oublie tout, c'est garanti, on part à la poursuite d'un je ne sais quoi, peu importe en fait mais avec l'autonomie qu'on a, on n'est pas près de rentrer à la maison, c'est certain !
Bilan essai Harley-Davidson Street Bob
Finalement, pour qui ce Street Bob ? Les amateurs de machines dépouillées et sobres, les rêveurs qui roulent uniquement pour le plaisir sans but précis, les amoureux de machines rares et uniques dans leur genre... Peu importe en fait, cette machine attire l'oeil, il suffit de faire un plein pour s'en rendre compte et il y a fort à parier que si elle ne vous laisse pas indifférent au regard, un essai vous convaincra du bien fondé du concept.
Si le noir mat ne vous convient pas, cette Harley-Davidson est disponible en couleur : Vivid Black (noir brillant), Black Cherry (mauve) ou Deep Cobalt (bleu). Prix public conseillé : 13600 euros (mars 2006)