Essai Harley-Davidson Street 750

Jamais un moteur Revolution n'avait aussi bien porté son nom. Refroidissement liquide, 750 cm3, boîte 6, etc. sans oublier le châssis qui l'accueille ! Cette nouvelle Harley-Davidson Street 750 est surprenante à plus d'un titre surtout à la conduite

Qui aurait parié il y a quelques années sur le lancement d'une Harley-Davidson de 750 cm3 avec un moteur à refroidissement liquide ? Pas grand monde. Pourtant en 2014, Harley lance sa Street 750, une machine qui était au départ prévue pour les pays émergeant mais qui arrivera finalement sur nos routes au mois de septembre. Cette Street 750 marque à elle seule un véritable tournant dans la gamme Harley-Davidson, car en dehors de la très performante gamme VRSC, la Street 750 est la première Harley-Davidson mue par un moteur à refroidissement liquide, de surcroit de petite cylindrée.

Sur cette nouvelle Harley-Davidson Street 750, on retrouve quelques traits typiques des machines américaines mais aussi des choses plus étonnantes. On trouve sur l'avant le célèbre petit saute-vent derrière lequel se cache un tachymètre tout rond. Un petit afficheur ne propose que des totalisateurs. Il n'y a malheureusement pas d'horloge. Le guidon qui lève légèrement les mains sans être un Ape-hanger pour autant, reçoit des comodos qu'on ne trouvent sur aucune autre HD. C'est également le cas du neiman intégré au contacteur à clé. Le réservoir à la forme singulière est assez long mais surtout large et contrairement à ceux des Sportster (hors 1200 CA), il est doté de série d'un bouchon qui ferme à clé. La selle avec ses surpiqures noires est très basse et assez confortable pour le pilote, mais rikiki et inclinée vers l'arrière pour le passager. La poupe accueille un feu à LED et des clignotants classiques. Les repose-pieds repliables et les commandes sont dans les standards Harley. Au coeur de notre Street 750 bât le V-Twin Revolution X à refroidissement liquide de 750 cm3 accompagné d'une boite à 6 rapports. Un radiateur tout en hauteur et des ventilateurs se logent à l'avant du tout nouveau cadre. Une révolution esthétique autant que conceptuelle chez Harley-Davidson contrairement aux deux amortisseurs et à la fourche avec ses soufflets. Enfin chose rare, il n'y a qu'un unique silencieux qui de loin, pourrait faire hésiter sur l'origine de cette moto. De près, on relève déci delà des fils et des connecteurs très apparents, c'est dommage. En tout cas, 750 ou pas, moteur liquide ou pas, les gens la regardent.

Destinée à un usage urbain, on est assis très bas avec les mains un peu en hauteur et les genoux écartés. A basse vitesse, la direction engage un peu mais le large guidon procure une certaine facilité dans les manoeuvres. L'embrayage est assez souple et la sélection facile à la montée comme à la descente. On trouve aisément ses marques au guidon, qu'on connaisse ou non Harley-Davidson mais on peut aussi être surpris avec le V-Twin par sa rondeur et sa sonorité car on est assez loin de ce qu'on connait chez Harley-Davidson à part peut-être lors qu'on reprend à très bas régimes. La Street s'avère assez vive sur les relances et offre une bonne vivacité pour se faufiler, mais même si elle est destinée à un usage urbain, c'est sur les petites routes qu'on découvre une toute autre facette à cette machine. Malgré un amortisseur peut-être un peu ferme selon les goûts, le confort est au-rendez-vous sur cette Street avec une position de conduite décontractée. Le nouveau châssis permet des trajectoires précises, certes souvent contrariées par le peu de garde au sol, mais les passages d'un angle à l'autre sont rapides et surtout sans effort. Si on peut regretter de ne pas retrouver les spécificités de la motorisation du 883 et d'une certaine façon la signature HD, on ne peut par contre qu'apprécier la facilité et la précision de ce guidage dans les enchainements. Inutile de faire des efforts pour garder une conduite fluide et la réactivité dans ces conditions où la disponibilité du moteur se montre à son avantage. Le freinage est par contre beaucoup plus mitigé. Comme la très grande majorité des customs, il faut largement usé de la pédale. L'usage du frein arrière est obligatoire en complément du frein avant qui manque cruellement de mordant. Dommage parce qu'avec ce moteur un peu joueur, la Street l'aurait sans doute été encore un peu plus avec un freinage plus convaincant. Enfin, cette machine urbaine et principalement destinée aux nouveaux permis A2 n'est pas dotée de l'ABS. Cet équipement de sécurité et bientôt obligatoire n'est pas même proposé en option alors que depuis cette année, il est de série sur les Sportster dont le 883.

Bilan essai Harley-Davidson Street 750

2014 est une année particulière pour Harley-Davidson avec l'arrivée de cette Street 750 initialement réservée aux marchés émergeants. Une petite cylindrée avec une boîte 6, un moteur à refroidissement liquide, une absence remarquée de l'ABS et une finition bien moins soignée sont les principales caractéristiques de cette Street au design à part même si on reconnaît aisément le style H-D. Mais le plus surprenant pour les amateurs de V-Twin américain sera sans aucun doute le moteur par son comportement et surtout sa sonorité. Dès lors on pourra se poser la question au moment de passer à la caisse face à une 883 Iron à 800 euros de plus. La Street 750 étant annoncée en septembre un peu en deçà de 8000 euros dans l'hexagone, l'écart de prix n'est donc pas si important contrairement à la sensation distillée par ces deux-machines, tant à l'arrêt qu'à la conduite. Reste que comme il se doit, le catalogue pour la personnaliser sera conséquent contrairement à la concurrence, alors à vous de faire la vôtre.

# mots clés