Essai Buell XB9S
Essai de la Buell XB9S sur un très bel itinéraire même si il n'est pas très long. Des centaines de kilomètres à la découverte de ce roadster à la sauce américaine.
La XB9S devrait ressembler à sa soeur, la XB9R... c'est du moins ce que l'on pensait en prenant le guidon de ce roadster sportif à la sauce américaine. Si les points communs sont nombreux, les différences aussi !
Rapidement...
- Bicylindre en V à 45 degrés, 984cm3, injection
- Empattement 1320 mm, angle de chasse 21 degrés, chasse 83 mm
- Fourche inversée Showa réglable en compression, détente et précharge
- Amortisseur Showa réglable en compression, détente et précharge
- Frein avant : disque flottant 375 mm, étrier 6 pistons
- Frein arrière : disque 240 mm, étrier flottant monopiston
- Pneus Dunlop D207
- Réservoirs : huile dans le bras oscillant, essence dans le cadre
L'encombrement et la géométrie sont comparables à sa soeur. En revanche la position est différente pour deux principales raisons : un guidon droit prend la place des bracelets et des repose-pieds en forme de L permettent de déplier les jambes. La force des appuis sur les bras et les jambes sont plus importants, la maniabilité également. Avec cette position plus droite la moto semble encore plus minimaliste, plus ramassée autour de son moteur. En selle, les commandes bien en main, on démarre ( 97db).
Moteur et boîte
Le moteur délivre toute sa force au delà de 3500tr/min même si il reprend très facilement en dessous, c'est à partir de ce régime là qu'on l'exploite avec plaisir en enchaînant les virages rapidement et facilement en jouant sur le couple qu'il délivre. En roulage rapide, il monte facilement jusqu'à la zone rouge mais inutile de l'atteindre. Entre 4000 et 6000tr/min on glisse sur le bitume à bonne allure avec une sensation de facilité.
Comme pour la XB9R, la boîte de vitesse n'est pas celle d'une sportive mais cela n'entrave pas beaucoup le roulage sur nos routes de campagne, puisque qu'on ne change que très peu les rapports : la puissance et le couple du moteur se chargent facilement de nous ralentir en entrée de virage et de reprendre en sortie. Conduite "découverte" ou conduite "sport", les deux sont possibles.
Fourche et suspension
Cette machine très courte d'empattement propose tous les réglages possibles sur la fourche et la suspension. C'est sensible, mais aussi intéressant à régler en fonction de votre type de conduite et de votre poids pour profiter de la vivacité de la partie cycle. Même la pression des pneus doit être faite avec soin. L'accord de ces éléments est facilité par tout un tas de repères qui permettent de savoir où on en est d'un simple coup d'oeil.
Freinage
A l'avant, comme sur l'autre moto de la gamme XB9, on trouve un disque flottant 375mm fixé sur la jante et pincé par un étrier 6 pistons. Cet équipement se montre très puissant et parfaitement dosable en attaque et en appuis. On peut freiner avec autant de doigts que l'on veut, le freinage est exploitable avec seulement deux doigts. Le frein arrière est également efficace et dosable sur les différentes manoeuvres tentées.
La nuit
Les deux yeux éclairent très correctement. Lorsque l'on quitte le trafic pour se retrouver sur une route dégagée en pleine campagne, le feu de croisement laisse la place au puissant feu de route, les deux feux n'étant pas allumés en même temps.
A propos du confort
La position assez droite, la selle ferme (mais pas dure) et la position des membres n'est pas désagréable du tout à la longue. Au départ on pense tout de suite que tout ceci est efficace mais va vite se montrer fatiguant. Il n'en n'est rien, ce n'est pas un salon roulant mais on n'éprouve pas un manque de confort à son guidon même en roulant longtemps.
Pour le passager par contre, ce n'est pas très confortable. Il est vrai qu'on le remarque au premier coup d'oeil. Difficile de partager son bonheur de conduite avec son passager. Contrairement à la R, l'espace sous la selle manque pour y placer un bloc disque ou un petit pantalon de pluie.
Roulage
Cette machine ne demande qu'à tourner et tourner encore. Les changements d'angles sont rapides et d'une vivacité étonnante. Les courbes sont avalées toujours trop lentement dans les premiers kilomètres. Si les accélérations sont sympathiques en ville et dans les petits bouts droits, cette machine est de toute évidence née pour les routes sinueuses. La "petitesse" de la moto donne l'impression au pilote d'être directement sur la route. La XB9S se fait totalement oublier lorsque les kilomètres défilent puisqu'on voit très bien la route même juste devant la roue avant !
La consommation a tourné autour de 5.5 litres aux 100 kilomètres. Le réservoir dans le cadre possède une petite capacité mais sa contenance offre la possibilité de dépasser les 200 kilomètres d'autonomie même avec une allure rapide. Un témoin de réserve vous prévient qu'il va falloir passer à la pompe. Le petit truc pratique vient d'un compteur partiel qui s'affiche automatiquement dès le passage en réserve et qui indique le nombre de kilomètres parcourus depuis.
La S avec la position offerte et en l'absence de protection, vous délivrera un bon bol d'air. L'avantage en ces temps de répression est que l'on prend plaisir à jouer avec le couple et la légèreté de la machine plutôt que de chercher à atteindre une vitesse de pointe largement répréhensible.
Bilan essai Buell XB9S
Jouet est le mot qui revient souvent lorsque l'on évoque cette Buell XB9S. La position convient très bien à cette idée et permet de s'amuser à son guidon sans rouler nécessairement vite. Les amateurs de figures devraient apprécier sa maniabilité, son moteur et son freinage mordant. Une moto au design et à l'architecture unique réservée à tous ceux qui font avant tout rimer moto et plaisir.