Essai BMW C 600 Sport
BMW s'attaque aux maxi-scooters avec deux modèles d'un coup, un GT et un sportif comme ce C 600 Sport. Très véloce et accompagné d'une partie cycle rigoureuse, s'il lui manque quelques petites choses, il affiche de sérieux arguments face au T-Max 530
BMW revient dans le monde du scooter par la grande porte avec deux maxi-scooters premiums d'un coup, le C 600 Sport qui a pour cible désignée l'indétrônable T-Max et le C 650 GT qui vient chasser sur les terres des Honda SW-T 600 et du Suzuki Burgman 650 Executive, des maxiscooters GT pratiques mais beaucoup moins sportifs. La marque allemande applique la même démarche industrielle que pour ses K 1600 GT et K 1600 GTL lancées l'année dernière, à savoir une architecture commune pour la partie cycle et la motorisation mais deux véhicules très différents sur l'usage et la conduite. Cette fois-ci, même le dessin et les fonctionnalités diffèrent très nettement entre ces deux produits bavarois. En attendant de se pencher sur l'étonnant GT, prenons en main ce BMW C 600 Sport désigné pour aller troubler la domination commerciale du Yamaha T-Max sans concurrent sérieux depuis plus d'une décennie ! Pour une efficacité maximale, BMW s'inspire de la conception d'une moto avec un cadre périmétrique en tubes d'acier et une partie en aluminium coulé vers le bras oscillant, associés à un tout nouveau moteur bicylindre en ligne de 647 cm3 incliné à 70 degrés vers l'avant. Mais les atouts de cette production d'outre Rhin ne sont pas uniquement sur ses prestations dynamiques. Face à son concurrent, le Sport affiche aussi un équipement complet et des aspects pratiques appréciables.
Au coeur des deux BMW, bat un tout nouveau bicylindre en ligne spécialement conçu pour ces maxiscooters. Ce moteur d'une cylindrée de 647 cm3 malgré la dénomination commerciale de 600 sur le Sport, est associé à une transmission CVT classique et une chaîne à bain d'huile pour entraîner la roue en limitant l'entretien. Pour ce faire, cette chaîne est disposée de façon coaxiale avec l'axe de bras oscillant ce qui assure une tension constante et une moindre usure quelles que soient les oscillations. La particularité de ce bloc est d'avoir les manetons du vilebrequin décalés de 90 degrés et deux arbres d'équilibrage un peu plus bas que le vilebrequin, entrainés par des pignons droits. Par cette conception, la réduction des vibrations autorise le montage du moteur dans le cadre sans silentbloc pour accentuer la rigidité de l'ensemble. Sur le papier les performances affichées sont de 60 chevaux à 7500 tr/min, soit 1000 tr/min sous le régime maximal, et un couple maxi de 66 Nm à 6000 tr/min. Tout se passe donc assez haut dans les tours, une caractéristique qui se confirme au démarrage où le moteur doit s'élancer franchement. Une fois la vitesse de croisière atteinte, les relances se montrent toutefois énergiques. En comparaison avec le TMax, cela ne semble pas être la performance maximale qui change radicalement mais plutôt la façon d'y parvenir. Ce C 600 Sport n'a pas le côté canaille de ce dernier ni la réponse directe du moteur à la poignée de gaz. La sonorité sèche et métallique de l'échappement ne participe pas non plus à un ressenti très sportif même s'il est difficile sans mesure ni confrontation directe de dire laquelle des deux machines est la plus véloce. Peut-être que l'échappement Akrapovic proposé en option gommerait ce ressenti à performances équivalentes.
Là où le C 600 Sport se hisse sans hésitation au niveau du meilleur, c'est sur la tenue de route et la maniabilité. Avec son empattement de 1591 mm, son cadre périmétrique inspiré de la moto et une partie en aluminium coulé sous pression pour fixer le bras oscillant, l'ensemble se montre particulièrement rigide et stable à haute vitesse tout en sachant rester vif en ville et sécurisant dans les enchaînements de virages. Les changements d'angles sont rapides et les trajectoires en courbe aussi précises que tendues, seul le freinage manque d'attaque franche pour une conduite très sportive, par contre pour le quotidien on apprécie la présence de l'ABS de série. Ce BMW se distingue également par un confort de suspension inconnu sur un scooter et sans doute légèrement au-dessus du T-Max 530. Là où le C 600 Sport le surclasse sans hésitation, c'est sur l'équipement de série, les aspects pratiques et le confort même si l'esprit sportif est respecté sur l'allemand. Le coffre est par exemple plus logeable pour une sacoche d'ordinateur ou un casque, et l'astucieux système de soufflet permet même de laisser un second casque intégral dans le coffre lorsqu'on est stationné ! Le confort de l'assise est bon tout comme la protection notamment avec ce pare-brise qui se règle à 3 hauteurs manuellement sans outil en quelques secondes et est très efficace sur la position la plus haute. Ceux qui pilotent avec les pieds à l'aplomb des fesses seront gênés à droite par un carter qui dépasse légèrement. Enfin dernier détail pratique, le frein de parking qui s'enclenche automatiquement lorsqu'on déplie la béquille latérale évitera quelques petits désagréments lorsqu'on stationne dans une pente ...
Bilan essai BMW C 600 Sport
Depuis le temps qu'on attendait un compétiteur sérieux au Yamaha TMax arrivé en 2001, c'est chose faite avec ce nouveau BMW C 600 Sport. En performance pure, difficile de les départager sans confrontation directe et mesurée. Le ressenti du BMW est sans doute moins canaille que le Yamaha, notamment sur les départs arrêtés et les relances à faibles allures, sans compter que la sonorité métallique du 600 Sport ne joue pas en sa faveur sur le registre des sensations. Le freinage manque un peu de mordant pour une conduite très sportive, mais l'ABS est compris dans la dotation de série. Le BMW apporte par contre un supplément de confort avec des suspensions parfaitement accordées même sur des revêtements irréguliers, une assise haute mais agréable et un pare-brise qui se règle manuellement sans outil à 3 hauteurs et sait être très protecteur si besoin. Les aspects pratiques sont un ton au-dessus de son concurrent direct avec un coffre plus logeable qui peut même accueillir un second casque intégral à l'arrêt avec un système de soufflet, un frein de parking automatique ou encore un tableau de bord très complet. Côté tarif, le BMW C 600 Sport se place à 11100€ face au Yamaha T-Max 530 ABS à 10999€. Un écart de 101 euros pour deux machines proches en termes de performances avec une tendance un peu plus sportive pour la japonaise et un peu plus pratique pour l'allemande. Le BMW peut recevoir en option le pack Highline à 895€ comprenant des feux diurnes à LED, des clignotants à LED, les deux selles chauffantes, les poignées chauffantes (à 3 niveaux d'intensité dont une automatique) et l'indicateur de pression des pneus au tableau de bord.
On aime bien
- La rigueur de la partie cycle
- L'équipement de série
- Le confort à bord
- La modularité du coffre
On aime moins
- La sonorité de l'échappement
- L'absence d'un côté canaille
- L'attaque du frein pour le sport
Notre avis
Quotidien | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Loisir | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Duo | ⭐⭐⭐⭐ |
On vous regarde | ⭐⭐⭐⭐ |
On le détaille | ⭐⭐⭐⭐ |
Photos essai BMW C 600 Sport
Fiche technique BMW C 600 Sport
Tarif (avril 2012) | 11 100 |
Puissance | 60 ch à 7500 tr/min |
Couple | 6,7 mkg à 6000tr/min |
Pneu avant | 120/70 - 15 pouces |
Pneu arrière | 160/60 - 15 pouces |
Frein avant | Double disque 270 mm étriers flottants 2 pistons |
Frein arrière | Simple disque 270 mm étriers flottants 2 pistons |
Hauteur de selle | 810 mm |
Poids (constructeur) | 249 kg à vide |
Réservoir/Conso | 16 L / 6 L aux 100km |
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.