Essai du BMW e Roadster, la futur S1000R 100% électrique
On connait le scooter électrique C Evolution, et bien voici la moto électrique BMW e Roadster en essai. Ce n'est pas un concept comme le Vision Next 100, c'est une moto qui roule et que j'ai pu essayer ... un rapide essai le temps de pourrir une S1000R.
Rappelez-vous du très futuriste Vision DC Concept 014 vu à EICMA et bien ce e-Roadster ne lui ressemble pas du tout. Là où le premier est aussi futuriste que irréel, notre roadster électrique est bien réel et fonctionnel au présent. On s'est même offert le luxe de la confronter à une S1000R le temps d'un 400 DA.
La moto électrique BMW pour quoi faire ?
Avec son e-Roadster, BMW vise un usage de loisir, pas encore celui du voyage pour les raisons qu'on connait, c'est pour cela qu'on ne parle pas de e-Tourer. Ce roadster électrique doit répondre aux mêmes usages qu'un roadster thermique avec le même plaisir. Même pour un essai, la principale contrainte de la motorisation électrique une fois la prise adéquat trouvée, est d'attendre parfois trèèèèèès longtemps que la batterie se recharge.
Cette moto électrique BMW Motorrad est compatible avec les super chargeurs en courant continu. CCS standard en Europe et aux USA. Avec une borne entre 40 et 50 kW, pour pouvez le recharger à 80% en 30 minutes. En norme WLTC, on gagne 6 kilomètres par minutes de charge donc 180 km en 30 minutes. Contrairement aux batteries généralement installées dans les autos électriques, ils n'y a pas besoin de refroidissement lors des recharges, la chaleur (environ 45 degrés en charge rapide) s'évacue dans l'air ambiant tout simplement.
Une BMW e Roadster sur la base d'une BMW Série 5
Ce prototype électrique est opérationnel puisque j'ai roulé avec pour un petit essai. C'est un puzzle avec des éléments piochés dans le groupe BMW. La batterie est celle d'une BMW Série 5, une BMW 530Le PHEV précisément. C'est une 530e hybride rechargeable en version longue qu'on trouve en Chine. Pourquoi cette batterie ? Parce qu'elle était la plus adaptée pour tenir dans le cadre d'une moto nous dit BMW. Sur la fiche technique chinoise, la batterie de la BMW 530Le a une capacité de 11,4 kWh, se recharge en 6,8 heures pour une autonomie de 58 kilomètres en tout électrique.
Et autour ? Le cadre est unique comme la moto. Il ne faut pas la faire tomber
nous dit BMW... La transmission par cardan est celle d'une RT. Vous remarquerez que cette machine a un empattement et un gabarit démesurés. Je mesure 1,83m, cela donne une idée des dimensions. Le reste se compose d'une tête de fourche de S1000R, d'un train avant de sportive avec fourche inversée et freinage radial, d'un tableau de bord de C 400 X et la poupe est celle du futur S1000R nous souffle-t-on. A part ça, on ne sait rien de la motorisation ni des performances.
Le e-Roadster éparpille la S1000R façon puzzle
BMW nous a convié à 400 DA face à une S1000R. Ce roadster électrique a quelques caractéristiques notoires. La première est qu'il n'a pas de boîte de vitesses, donc pas de sélecteur. Le levier gauche ? C'est le frein arrière comme sur un scooter. L'immense empattement interroge mais il n'y a aucun virage en dehors du demi tour au bout de la piste. Côté électronique, l'anti patinage et l'anti wheeling veillent au grain avec ce couple très important lorsqu'on titille la poignée. En face se trouve donc la BMW S1000R amenée pour perdre, c'est le but. Elle est forte de 165 chevaux à 11000 tr/min et 114 Nm de couple à 9250 tr/min. C'est très haut perché alors que le moteur électrique délivre son couple dès 0 tr/min, donc dès l'ouverture des gaz ou électrons devrions-nous dire.
Le combat du présent et du futur se joue sur une ligne droite pour un départ au drapeau comme dans un 400 DA vintage. Le drapeau s'abaisse, j'ouvre en grand pour libérer les électrons qui trépignent. La roue avant se déleste deux ou trois fois, l'électronique intervient comme prévu et on ne voit déjà plus la S1000R dans le rétro. On file au son du moteur électrique que vient supplanter celui du vent. On n'entend plus que lui. Le moteur pousse mais sans relâche ni irrégularité jusqu'à 160 km/h, c'est assez grisant. Arrive 166 km/h. Rupteur. Ce n'est pas le cas d'un point de vue mécanique, mais l'effet est le même. Je plafonne à 166 km/h lorsque la S1000R me passe moteur hurlant dans un ultime sursaut de bravoure avec son embrayage qui sent le brulé à 10 mètres à la ronde.
Bilan de cet essai BMW e Roadster
Cet essai est plus exactement une prise en main éclair d'un proto. Il est loin du modèle définitif et sert à valider la cinématique et la recharge d'une moto capable d'apporter du plaisir qui reste un critère d'achat important. Les routes de Bavière seront un excellent terrain de jeu pour BMW qui devra aussi réduire le gabarit de cette moto. Côté plaisir, hormis la position et les performances, on est au guidon d'un scooter avec ce côté tapis volant qu'on connait et apprécie en ville mais qui reste éloigné de l'idée qu'on a d'une moto. Peut-être pouvons nous rêver d'une boite de vitesses ne serait-ce qu'automatique en lieu et place d'un CVT ? Quoi qu'il en soit, le e-Roadster annonce la couleur : tout électrique qu'il est, il sera performant et ludique. Vivement le futur.