Atelier des pionniers, visite du musée moto de 1897 à 1930

L'Atelier des Pionniers organisait l'année dernière une exposition sur le thème Les Origines. C'était au pied d'un ancien hangar de la SNCF à Pont sous Gallardon qui abrite un musée sur les origines de la moto depuis 1897 jusqu'aux motos d'avant guerre.

Avant 1900, les balbutiements des 2 roues motorisés

La plus ancienne moto exposée au musée de l'Atelier des Pionniers avec un moteur à explosion est sans doute la Moto Damas moteur Sphinx monocylindre 4 temps de 1899. Avant il y a eu notamment une moto à vapeur de Louis Guillaume Perreaux de 1871 et un célèbre tricycle.

Ce tricycle est celui de Clément de Dion Bouton de 1897 lui aussi exposé. Il est animé par un monocylindre 4 temps à admission automatique et échappement commandé de 185 cm3 qui développe 0,75 chevaux pour atteindre 35 km/h. Il pèse 76 kg. Il est équipé d'un allumage par brûleur et tube incandescent ou encore d'un carburateur à léchage.

Les motos d'avant guerre au musée de l'Atelier des Pionniers

Herdtlé et Bruneau à Paris, lançait en 1904 la type L05 avec un moteur bicylindre 4 temps à refroidissement liquide (eau) de 300 cm3. Admission latérale automatique, commande des soupapes par culbuteur, etc. pour cette moto qui selon la brochure n'est autre que la transformation d'une bicyclette en motocyclette pour la somme de 370 francs. Le moteur de 5 kilos était à 140 francs, l'allumage pas accumulateur à 575 francs et par magnéto 650 francs.

A l'entrée du musée, une sortie de grange nous attend. C'est une Motosacoche de 1905. Cette moto fabriquée en Suisse à Genève rue des Acacias est animée par un moteur monocylindre de 290 cm3 4 temps à admission automatique qui développe 1,75 chevaux. C'était avant qu'ils ne s'appellent MAG pour Motosacoche Acacias Genève. Le cadre est signé Armand et Henri Dufaux. Vous remarquez la courroie torsadée en cuir.

FN (Fabrique Nationale d'armes de guerre à Herstal lez Liège) proposait en 1906 un 4 cylindre en ligne, 4 temps à admission automatique avec l'échappement latéral. Le vilebrequin possède 5 paliers et une transmission par arbre dans l'axe ce qui évite les courroies en cuir. Il n'y avait pas de vitesses mais un pédalier pour aider le moteur dans les côtes et rétropédaler pour freiner. Ce moteur sera utilisé dans certaines camionnettes de l'armée belge lors de la première guerre mondiale.

Peugeot Paris Nice, un bicylindre à soupapes latérales de 350 cm3, 6 ch, 60 kg et 60 km/h qui remporta le Paris Nice en 1913. La transmission est par courroie, on a 2 freins arrière poulie-jante et un carburateur automatique Claudel. La suspension avant est dee type roue poussée Truffault.

Motocyclette Bernasse de 1914 avec un mono 4 temps à soupapes latérales de 2 chevaux. Elle était vendue avec un allumage par magnéto Bosch blindée au prix de 735 francs si on en croit la publicité d'époque. On remarque son cadre de bicyclette et l'assise  cycliste  au-dessus de l'axe de roue arrière. Fourche élastique et selle suspendue pour le confort, 35 à 40 km/h annoncés. Une GT de l'époque.

Il y avait encore plus étonnant. A l'époque où on équipait les vélos de tout et n'importe quel motorisation auxiliaire qui entrainait parfois la roue avant comme sur le très célèbre Solex, un inventeur a eu l'idée d'un vélo à hélice. C'était en 1919. Pour faire tourner l'hélice, il fit confiance à Labinal avec un moteur de 80 cm3, une marque qui proposait des moteurs auxiliaires justement. Vous remarquerez le réservoir d'essence au sommet de l'hélice. L'histoire ne dit pas quelles étaient les performances.

Les plus grosses cylindrées avant la seconde guerre mondiale

Harley-Davidson Stayer 1000 cm3 de 1930, c'est un bicylindre 4 temps à soupapes latérales qui était utilisé pour les courses cyclistes de demi-fond, sur le vélodrome en bois notamment. Celui-ci aurait poursuivi sa carrière en RFA à Berlin jusque dans la année 60.

En 1932, Jonghi TJ4 C est une moto avec un moteur monocylindre culbuté 4 temps de 350 cm3 qui a la particularité d'avoir un bloc moteur + boîte de vitesses. Elle peut atteindre 140 km/h avec ses 17 chevaux. Cette machine a été créée par Giuseppe Remondini et Tito Jonghi en région parisienne. Elle a remportée le Grand-Prix de Rome, le bol d'or de 1932 avec une moyenne de 116,78 km/h durant 24 heures, nous sommes en 1932.