Essai Yamaha YXZ1000R

SSV révolutionnaire : Un moteur 3 cylindres en ligne et une boite de vitesses séquentielle comme une moto pour un premier SSV ultra sportif signé par Yamaha. La comportement moteur est familier aux motards. Une vraie révolution pour les loisirs motorisés

Oubliez tout ce que vous savez sur les quads, les SSV et consorts. Yamaha lance le YXZ1000R le premier SSV avec un moteur 3 cylindres et une boite de vitesses séquentielle. Adieu le laborieux variateur. Appelez le kartcross, buggy, SSV, comme vous voulez mais gaz !

Jusqu'à présent, qu'il soit utilitaire ou sportif, le SSV s'appuyait sur les technologies utilisées dans le monde du quad. Les plus grosses cylindrées étaient des bicylindres, parfois suralimentés, mais la transmission était toujours confiée à un variateur qui facilite certes la conduite mais absorbe beaucoup de puissance et réclame pas mal d'entretien lors d'une intense utilisation sportive, sur un rallye-raid par exemple. Le Yamaha YXZ 1000 R ou 1000R pour les intimes, jette tout ça aux orties avec mémé, place aux jeunes et aux nouvelles idées mélangeant moto et motoneige.

Une conception mécanique éloignée d'un SSV

Le châssis tubulaire de ce Yamaha YXZ1000R est équipé de 2 barres anti-roulis, une à l'avant et une à l'arrière, et de bras double avec triangles superposés pour les 4 roues. Les jantes de 14 pouces en aluminium forgé sont des Beadlock sur cette série limitée 60e anniversaire pour éviter de déjanter lorsqu'on roule en basse pression comme ici dans le sable. Les pneus de 27 pouces Maxxis sont spécifiques au YXZ. Les suspensions sont du haut de gamme avec des Fox 2.5 Podium RC2 avec des débattements de 412 mm à l'avant et 432 mm à l'arrière pour une impressionnante garde au sol de 330 mm. Elles sont entièrement réglables en précharge, compression et détente.

Le moteur 3 cylindres en ligne de 998 cm3 placé longitudinalement derrière les sièges et assez bas. Ce moteur n'est pas emprunté à la Yamaha MT09 comme on l'imaginait en découvrant les teasers, mais aux technologies des motoneiges. Elle est largement modifiée pour ce nouveau moteur de SSV, délivre 115 chevaux et peut atteindre un régime de 10500 tr/min. Un volant d'inertie est juste à sa sortie et la boite, avec l'embrayage hydraulique multi-disques et le limiteur de couple, est placée sous les sièges au centre de la machine. L'entrée d'air est entre les dossiers des sièges pour ne pas avaler trop de sable avec 2 filtres successifs, mousse et papier, facilement accessibles pour les nettoyer régulièrement. Le passager est assis sur le réservoir d'essence de 34 litres.

L'intérieur est particulièrement qualitatif pour ce type de véhicule. Deux grandes portes permettent de prendre place sans souci dans des sièges très confortables qui n'entravent pas les mouvements pour autant. Aucun choc ne remonte dans le dos. Il se règle en profondeur mais malheureusement le dossier reste fixe. On regrette aussi que ce soit de simples ceintures 3 points et non pas un harnais qui nous tiennent. Le volant s'ajuste en hauteur en même temps que le tableau de bord qui est du coup tout le temps parfaitement lisible. Il rappelle l'univers de la moto en étant très proche de celui de l'ancienne R1. Le cockpit est complété par le levier de vitesses placé haut et deux boutons : un pour la transmission (2WD, 4WD et 4WD Lock) et un pour l'éclairage à LED à l'avant comme à l'arrière. On enclenche la marche arrière à l'aide d'une manette au volant, aucun risque d'enclenchement accidentel.

Une conduite proche d'une voiture de rallye-raid

A la mise en route, la sonorité caractéristique du 3 cylindres reste discrète. On enclenche la première en poussant, puis on monte les vitesses une à une en tirant. Le sens est idéal puisqu'on est naturellement poussé vers l'avant lorsqu'on ralenti et inversement. La boite est ferme et le verrouillage parfait mais bruyant, on n'est clairement pas en présence d'une boite de moto. Quoi qu'il en soit, les rapports s'enchainent avec précision et permettent de garder du moteur car il faut en effet impérativement rester au-delà de 3000 tr/min pour ne pas rester scotché et même 7000 tr/min pour maintenir un rythme sportif. Fort de ses 699kg et de ses 125 chevaux, on profite d'accélérations proches d'une petite auto sportive mais la boite permet surtout de tirer les rapports et de ne pas subir un variateur dans ces conditions. On coupe les gaz en haut de la dune et pas avant, avant c'est  godasse  ! Cet YXZ1000R est du sport et du plaisir, rien d'autre.

Le plus étonnant avec cette mécanique et cette répartition des masses est la facilité de pilotage. La prise en main est immédiate. On se sent instantanément en confiance pour profiter du jouet. En 4 roues motrices, il est quasiment impossible de faire passer l'arrière devant alors qu'en 2 roues motrices la glisse est très facile à gérer avec le volant. Les suspensions Fox absorbent tout sans aucune réaction surprenante et la garde au sol est parfaite lorsqu'on passe des crêtes de dunes. Avec la direction assistée très facile et précise à la fois, on ne subit aucun retour violent dans le volant même lorsqu'on plante une roue. Il ne reste qu'à soigner ses trajectoires dans le sable plus ou moins profond des dunes impériales de Glamis (Glamis Imperial Sand Dunes, Californie, USA). On est assis assez haut pour parfaitement voir ce qu'il se passe devant (à 2.6 m dit Yamaha). Les voies sont assez larges mais l'empattement est court sur ce buggy, alors si la conduite s'approche de celle d'une voiture de rallye-raid, sa stabilité n'est pas la même. Il faut une certaine expérience pour en profiter, mais le débutant ne sera pas déçu pour autant. Chaque public y trouve son compte. Dans les dunes, la trajectoire est précise et les appuis faciles à trouver avec un petit appel contre-appel. Il en va de même lorsqu'on commence à tourner autour des buissons toujours accompagné par le son du 3 cylindres.

Bilan essai Yamaha YXZ1000R

Il est clair que les concurrents que sont le Polaris RZR et la Can-Am Maverick ont pris un sacré coup de vieux face à ce Yamaha YXZ1000R. Yamaha réinvente le genre, ou a tout simplement osé aller au bout du concept de SSV sportif. On a entre les mains une véritable petite auto de rallye, qu'on peut piloter en 2 ou 4 roues motrices pour se faire plaisir en glisse ou assurer des passages plus techniques. Avec un comportement sain et prévisible, des suspensions parfaites, un moteur rageur et une boite séquentielle précise, ce Yamaha YXZ 1000 R est une machine à sensations incroyable qu'on soit seul ou à deux. Peut-être même que le plus incroyable est que cet engin soit à la portée de tous quel que soit son niveau. Un petit bagage est toutefois indispensable pour s'amuser davantage, mais le débutant ne sera pas frustré pour autant et pourra progresser rapidement. Reste que la version homologuée sera castrée à 20 chevaux en France comme tous les concurrents et que le tarif annoncé est proche des 25000 euros. Sachez enfin qu'un embrayage robotisé sera disponible en accessoire pour ne plus avoir à utiliser l'embrayage, il ne manquera que les palettes au volant ! Avec le YXZ1000R, Yamaha ouvre une nouvelle ère, ni plus ni moins.

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