Essai Yamaha XJR 1300 Racer

Non la XJR 1300 n'est pas sortie du catalogue et même mieux, elle est remise au goût du jour ! Yamaha a en effet fait le choix de travailler sur son ancestrale XJR pour en changer quelques attributs et la proposer en deux versions refroidies par air.

Il y a 20 ans arrivait la Yamaha XJR, une moto qui aurait pu prendre une retraite paisible, mais Yamaha en a décidé autrement. La XJR 1300 se décline en Café Racer et s'offre une seconde jeunesse en 2015.

En plein dans l'esprit neo-retro, la nouvelle Yamaha XJR 1300 Racer affirme sa différence. Ce n'est pas une création mais une ré-interprétation de ce modèle emblématique dans sa version standard (en bleu sur les photos) et en version Cafe Racer. Au fil des ans, cette Yamaha dégageait une certaine prestance, une sorte de sérénité qu'on retrouvait à la conduite avec un réservoir volumineux, une large selle moelleuses et un moteur plein comme un oeuf. En 2015, Yamaha change toute la philosophie de cette machine, sauf celle du moteur.

Le Cafe Racer est avant tout une affaire de style soigné

La désormais célèbre enseigne  Deus Ex Machina  à Sydney avait créé la XJR 1300 Eau Rouge, du nom du célèbre virage du circuit de Spa en Belgique. Une création qui n'était pas passée inaperçue et qui donnait à Yamaha l'impulsion nécessaire pour lancer son propre Cafe Racer. Les deux XJR 1300 modèles 2015 partagent tout de même de très nombreux éléments, mais esthétiquement la Racer offre tout ce qu'on attend sur un Café Racer.

A l'exception du couvre culasse sur le moteur et de quelques pièces sur cette XJR, tous les éléments même le bras oscillant et la ligne d'échappement depuis le collecteur jusqu'au silencieux, sont noirs. On remarque au passage qu'il n'y a pas la double sortie d'échappement présente sur les premières XJR. Cette XJR 2015 est toujours équipée d'un 4 en 1 qui reprend un peu le style de ce qu'on trouvait sur les sportives il y a deux décennies sauf qu'il est bien plus fin. La seule touche de couleur est pour le réservoir qui perd au passage quelques litres. Il s'affine pour le confort du pilote et un style plus allégé.

La XJR Racer affirme son appartenance

Comme tous les Cafe Racer, l'inspiration sportive est présente à travers divers éléments. Par exemple la fausse plaque numéro avec les trois petites aérations ou encore les deux amortisseurs comme autrefois. Ces éléments Ohlins n'ont en revanche rien de Vintage et sont tout ce qu'il y a de plus moderne. Comme la fourche, et comme le proposait la XJR SP, ils peuvent se régler.

Yamaha a taillé dans le vif sur l'arrière au sens propre puisque le cadre a été raccourci de 10 cm et qu'une partie en-dessous a été purement supprimée tout comme l'habillage arrière et la poignée passager. La selle  à l'ancienne  est soulignée par une double surpiqure rouge qui contraste avec le coloris de la machine. Elle est couverte par un capot de selle en carbone jusqu'au petit feu stylisé. Le silencieux Akrapovic avec son embout noir, n'a aucun collier de support. Dommage tout de même que les fixations de la béquille centrale, qui n'est plus là, dépassent sur une machine où le principal intérêt est le style.

L'avant est totalement revu aussi avec un garde-boue en carbone et une petite tête de fourche du même matériaux au-dessus du phare qui passe de 215 à 180 mm. La partie en plexi est petite et fumée pour s'accorder avec cet ensemble. Elle abrite un tableau de bord à aiguilles et un petit afficheur avec l'heure et la jauge. On est heureusement loin des imposantes têtes de fourche qui affublaient les Cafe Racer d'antan. L'ensemble est soigné mais sa petitesse limite grandement son efficacité. On retrouve également les incontournables guidons bracelets toutefois placés assez en hauteur, comme sur les anciens Cafe Racer.

La conduite est une question d'ambiance

Les possesseurs de la précédente génération de XJR ne seront pas trop dépaysés sauf par la position de conduite. Malgré la disparition de la béquille centrale et de 6 litres de carburant, la XJR est toujours une machine lourde et cela fait partie de son charme à l'ancienne tout comme le 4 cylindres refroidi par air associé à la boite de vitesses à 5 rapports. Le moteur délicieusement désuet reprend en souplesse dès 1500 tr/min avec une rondeur et une douceur exemplaire. Le 4 cylindres répond avec force et conviction au souhait du pilote. Pour une conduite coulée, il suffit de tourner la poignée pour varier son allure, sans même solliciter la boite.

On soigne ses trajectoires et profite de l'onctuosité du moteur pour faire le plein de sensations. Au guidon c'est l'ambiance qui compte, on se concentre sur le plaisir de voir défiler les kilomètres dans une carte postale. Les performances importent peu et ça tombe bien d'un côté car même si les suspensions se règlent, la fourche est molle et la moto se dandine dans les virages irréguliers. Tout est à l'ancienne, même l'absence d'ABS sur le freinage mais ça a un certain charme comme celui de faire tourner les têtes sur son passage.

Entre la XJR standard et la Racer, seul le guidon diffère pour la position mais ça change tout. Les bracelets placés en-dessous du T supérieur ne sont pas très bas mais la machine est très longue et même en mesurant 1,83 m, le buste est très nettement penché sur l'avant. On a la sensation d'être couché sur la moto même si ce n'est pas réellement le cas. Bien sûr la maniabilité de cette machine longue comme un jour sans pain n'est pas très aisée avec les jambes pliées et son embonpoint, mais l'ambiance délicieusement rétro est quasiment sans concurrence à l'heure actuelle sur une machine neuve.

Bilan essai Yamaha XJR 1300 Racer

Yamaha a osé renouveler cette XJR canonique à l'heure où les principales concurrentes sont poussées vers la sortie. Il faut reconnaître que le résultat est là même si bien sûr, on n'achètera pas la XJR 1300 Racer pour ses performances. Car pour une fois, un Cafe Racer n'est pas le résultat hasardeux d'un bricoleur mais une véritable machine de série avec tout le sérieux et les garanties que cela implique de la part d'un constructeur.

Les modifications apportées allègent un peu la machine mais fort heureusement conserve le principal à savoir toutes les caractéristiques du 4 cylindres. Sobre et toujours très rond, il est toujours enchanteur sur le réseau secondaire pour se balader nez au vent. Si la position de cette Racer (11999 euros) sachez que la version standard (10999 euros) est aussi disponible, les deux ne se distinguent que par le style mais la position de conduite change pas mal l'ambiance au guidon tout comme la maniabilité, c'est indéniable. La Racer est plus exigeante à emmener, mais le ressenti est tout autre. Chacun ses petits bonheurs.

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