Essai Yamaha R1
Avec son nouveau calage moteur Big Bang, la nouvelle Yamaha R1 2009 se distingue indiscutablement de ses concurrentes nippones
Non conviés à la présentation officielle de la R1 2009, c'est à l'occasion de la présentation des derniers Bridgestone BT-003 RS que nous avons eu l'opportunité de découvrir cette nouvelle mouture. En attendant l'essai complet prévu dans les semaines à venir, voici donc un bref récapitulatif de nos sensations au guidon du nouveau fer de lance Yamaha.
Le meilleur est à l'intérieur !
La première chose qui vient à l'esprit à la découverte de la nouvelle R1, c'est d'abord un sentiment mitigé quant à son esthétique. En effet, la dernière sportive de la firme aux trois diapasons déçoit un peu. Son regard élargit et ses optiques rondes manquent d'un soupçon d'agressivité tandis que son gabarit est plus imposant que ses semblables japonaises. Le constat est particulièrement criant au niveau de la coque arrière où les deux silencieux d'échappement triangulaires augmentent considérablement la largeur. L'équipement (sportif !) est en revanche revu à la hausse. Le Shift light et l'amortisseur de direction déjà connus sur l'ancien millésime sont ici complétés par un système de courbe d'allumage variable (D-Mode) autorisant trois modes de conduite, ainsi que l'ajout d'un témoin de rapport engagé. Mais le gros du travail a surtout porté sur le moteur et la partie-cycle. Cette dernière reçoit un cadre en alu redessiné, permettant d'avancer le moteur et de l'incliner davantage vers l'avant. Le bras oscillant est rallongé pour favoriser la motricité. Enfin, la nouvelle R1 accueille une fourche inversée à réglages dissociés (compression sur le fourreau gauche et détente sur le droit) et un amortisseur arrière à double réglage de compression (basse et haute vitesse). C'est surtout le nouveau quatre cylindres en ligne qui marque le renouveau de la R1. En plus des technologies YCC-I (cornets d'admission variables) et YCC-T (accélérateur à assistance électronique), le bloc opte désormais pour un calage de vilebrequin cross plane
(chaque piston monte et descend selon son propre timing et non plus par paire comme sur les habituels quatre cylindres en ligne), configuration reprise des MotoGP de la marque. Au final, la R1 2009 revendique une puissance de 182 chevaux (+2ch) pour un poids de 206 kg tous pleins faits. Mais plus que ces chiffres, c'est surtout son caractère moteur inédit qui fait toute la différence.
Concentré de Moto GP
En effet, le son qui émane du quatre-cylindres suffit à lui seul à illustrer le changement. Rude et trépidant, il ne ressemble à aucune autre tonalité, sauf peut être à celle d'une M1, avec un peu plus d'inertie et d'étouffement. En action, le quatre-cylindre profite ainsi d'une distribution de la puissance totalement différente des quatre cylindres en ligne habituels. Un peu moins souple à bas-régimes, le bloc bénéficie en revanche d'un remplissage ahurissant. En gros, ça tire franchement sur les bras dès 3000tr/min et l'accélération se renforce à tous les paliers pour virer au brutal entre 8000 et 13000tr/min. Heureusement, la linéarité facilite grandement l'exploitation de la R1 sur piste. Reste que face aux autres sportives dotées de la même architecture moteur, la R1 fera principalement la différence à mi-régime, en offrant une réactivité et une puissance redoutable. Le châssis est pour sa part un modèle de compromis entre vivacité et stabilité en courbe. Facile à inscrire en virage, mais aussi très stable et rassurant, la sportive japonaise met vraiment en confiance sur piste. En revanche, l'ergonomie reste typée. Malgré une distance selle/guidon raccourcie, le pilote devra s'accommoder de demi-guidons très écartés et d'un gros réservoir.
Un statut à part
Bilan essai Yamaha R1
Au terme de ce contact, il faut reconnaître que malgré l'impression de lourdeur qu'elle dégage visuellement (d'origine), cette nouvelle R1 est un monstre d'efficacité et de caractère une fois en selle. Sa sonorité étonnante plonge dans une atmosphère GP
qui ne peut laisser personne indifférent. Ce petit supplément d'âme devrait sans doute lui offrir un statut à part, même si la très attendue RSV4 pourrait lui voler la vedette en cours d'année. Malgré tout, la R1 pourra compter sur son moteur rageur dès les plus bas régime pour rivaliser avec les sportives les plus véloces du moment. Enfin, son châssis moins nerveux que certaines concurrentes en fait une moto plutôt facile à prendre en main malgré son statut d'hypersportive. Que du plus donc, y compris au niveau du prix puisque la Yam' franchit désormais la barre symbolique des 15000€.
On aime bien
- Remplissage moteur
- Sonorité inédite
- compromis vivacité/stabilité
On aime moins
- Look / gabarit
- Prix élevé
- Aspect pratique
Notre avis
Quotidien | ⭐⭐⭐ |
Voyage | ⭐⭐ |
Loisir | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Sport | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Duo | ⭐⭐ |
On vous regarde | ⭐⭐⭐⭐ |
On la détaille | ⭐⭐⭐⭐ |
On l'écoute | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Photos essai Yamaha R1
Fiche technique Yamaha R1
Tarif mars 2009) | 15 290 |
Puissance | 182 ch à 12500 tr/min (VF 106 à 10 000 tr/min) |
Couple | 11,7 à 10000 tr/min (VF 9,2 mkg à 7000 tr/min) |
Frein AV | double disque 310mm, étriers radiaux 6 pistons opposés |
Frein AR | simple disque 220mm, étrier simple piston |
Hauteur de selle | 835mm |
Poids (constructeur) | 206kg tous pleins faits |
Réservoir/Conso | 18L / n.c |
Kilométrage au dÈpart | 1500 km |
Conditions mÈtÈos | soleil/vent (10/15° C) |
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.