Essai Yamaha MT 10
Euro 5 n'a pas eu la peau de cette moto explosive. Force est de constater avec cet essai de la Yamaha MT 10 modèle 2022 qu'on ne peut que applaudir des deux mains la marque d'avoir fait ce qu'il faut pour maintenir cette moto au catalogue de cette année.
On la croyait disparue, il n'en est rien. La Yamaha MT 10 revient au catalogue de la marque japonaise plus affûtée que jamais. La première grosse MT était la MT 01 avec le gros V twin en 2005. L'eau à coulé sous les ponts depuis et on a totalement changé de registre. On va voir avec cet essai de la Yamaha MT10, qu'elle peaufine pas mal de choses et apporte des nouveautés qui lui permettent d'être bien plus moderne dans cette catégorie qui ne fait pas de gros volume mais est toujours aussi explosive.
Le CP4 au coeur de la MT 10
Toute l'attention s'est évidemment portée sur le bouillonnant 4 cylindres en ligne CP4 de notre Yamaha MT 10 d'abord dans le but de lui faire passer la norme Euro 5. Il en profite pour en ajouter un peu au chapitre des performances, avec une puissance portée à 165,9 chevaux et un couple de 112 Nm. C'est 1 Nm de plus et presque 8 chevaux de plus, ce n'est pas ça qui va changer la donne au guidon mais on ne va pas s'en plaindre. Le truc sympa est surtout à trouver autour du moteur avec la commande des gaz électronique qui va permettre de profiter de différents modes ou avec la présence d'un shifter de série pour enchainer les rapports fissa.
On peut se dire que ce n'est jamais qu'une R1 sans son carénage mais non. Les courbes du moteur ne sont pas les mêmes. Outre la puissance et le couple qui ne sont pas comparables, la MT 10 profite aussi d'un supplément sous la barre des 8000 tr/min comme on le constate sur cet essai. Inutile d'aller chercher tout en haut du régime moteur, c'est en bas que ça se passe pour en profiter pleinement sur la route. Le but n'est évidemment pas d'amener cette machine que le piste. A ce titre, Yamaha a travaillé sur la sonorité de la boîte à air. On en reparle, mais c'est très sympa.
Une partie cycle aux petits oignons
Ce qui est intéressant, c'est que si la puissance et la cylindrée sont supérieures à celles de la MT 09, la MT 10 ne semble pas plus lourde au guidon même si elle affiche tout de même 23 kilos de plus sur la balance. Il y a plusieurs raisons à ça, on peut citer l'empattement qui est plus court de 25 mm mais aussi le travail réalisé sur les suspensions qui sont réglables ou encore la géométrie. Les repose-pieds sont plus en arrière et on a un peu plus d'appuis sur les poignets que sur le 3 cylindres. La Yamaha MT 10 offre une position plus à l'attaque.
Il faut ajouter à ça la centrale inertielle qui va permettre de disposer tout un tas de petites choses comme l'ABS en courbe, le contrôle de traction et l'anti wheeling. Tout ceci se règle par les boutons au commodo et s'affiche sur l'écran TFT de 4,2 pouces. Il y a de quoi y passer un long moment dans tous les réglages que propose cette moto en 2022.
L'âme de la MT 10 est sur cet essai
Ce qu'on retrouve instantanément lors dès premiers mètres de cet essai, c'est l'âme de la MT 10. Certes Euro 5 est censé restreindre sur pas mal de points, mais on est obligé de se rendre compte que ce n'est pas du tout le cas quel que soit le rythme et davantage encore dès que le rythme s'accélère. Difficile de voir un écart avec la précédente génération, l'écart est faible, mais une chose est certaine, c'est toujours magique. Sous les 8000 tr/min, ça reprend et tracte sans mollir, en plus on a le bruit incroyable de cette boîte à air qui nous accompagne. On n'entend pas l'échappement forcément, ou très peu, mais ce bruit d'admission est parfait. Avec le shifter, on peut enchainer les rapports sans couper, c'est un pur bonheur dans les grandes enchaînements en montagne.
Avec l'arrivée de la commande des gaz électronique, on voit arriver des modes de conduite. On roule la plupart du temps avec le mode B tout simplement parce que le moteur est plus facile à exploiter acec ce mode là. Le mode A est violent, hyper réactif voire trop. Difficile de tenir un filet de gaz en courbe avec une poignée aussi sensible au moindre mouvement du poignet. Difficile aussi de garder la roue avant au sol quand on ouvre en grand en sortie de courbe. Le mode A est très démonstratif mais pas le plus efficace du tout. C'est avec le mode B qu'on arrive à tenir le meilleur rythme au guidon de la MT 10 2022.
La partie cycle n'est pas en reste avec une extraordinaire précision et une agilité très réussie. Le seul truc pénible si vous chaussez du 44 comme moi, ou plus évidemment, c'est d'avoir le talon de la botte qui vient toucher le repose-pied passager dans certains cas. Le confort n'est pas non plus le point fort de notre Yamaha MT 10 sur cet essai. C'est ferme, précis et facile mais ferme. Evidemment on peut régler des trucs, mais bon. En revanche, avec une position pas aussi droite que sur la MT 09, la MT10 est un poil plus sportive à la conduite sans être inconfortable pour autant, c'est parfait dès qu'on roule un peu. Ce n'est clairement pas pour se balader nez au vent qu'elle est la meilleure. On apprécie aussi le freinage qui s'accord parfaitement aux suspensions. C'est fin et très puissant sans jamais être violent à la prise du levier. Sans doute que le nouveau maire cylindre radial n'y est pas étranger, quoi qu'il en soit, c'est une réussite aussi sur ce plan là avec un train avant très convaincant.
Bilan essai Yamaha MT 10
Il est clair que ce n'est pas la révolution comme l'a été la précédente génération mais la nouvelle Yamaha MT 10 modèle 2022 apporte pas mal d'évolutions qui font évoluer le ressenti sur cet essai. Plus que le moteur en lui-même, c'est la disponibilité du CP4 et la sonorité de l'admission qui sont les plus agréables dès qu'on hausse le rythme. La précision améliorée du train avant est excellente. Evidemment on peut lui reprocher des suspensions fermes, mais la partie-cycle reste une réussite : c'est précis, agile et facile. Du côté de l'électronique, on a plein de réglages qui sont différents et fonctionnent bien. Le mode de conduite A est trop violent pour être efficace, le B l'est bien plus. Et puis comme sur la R1, vous pouvez tout régler finement si vous voulez. On regrette que l'écran TFT soit si petit, même le T max en offre un plus grand. En passant à la norme Euro 5, la MT10 2022 n'a rien perdu bien au contraire. Yamaha ne s'est pas contenter d'un simple passage à la norme, il y a des évolutions qui sont agréables et convaincantes. Et puis qu'est qu'il reste comme moto dans la catégorie ? Pas beaucoup. Merci à Yamaha de faire perdurer cette pompe à feu du quotidien.
On aime bien
- Moteur CP4 qui n'a rien perdu
- La précision du train avant
- Réglages électroniques efficaces
On aime moins
- Ecran TFT sympa mais petit
- Ergonomie des repose-pieds
- Mauvaise visibilité dans les rétros
Notre avis
Quotidien | ⭐⭐ |
Voyage | ⭐⭐⭐ |
Loisir | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Sport | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Duo | ⭐⭐ |
On vous regarde | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
On le détaille | ⭐⭐⭐⭐ |
On l'écoute | ⭐⭐⭐⭐ |