Essai Victory Hammer S

Essai Victory Hammer S

Par Jean-Michel Lainé le .

Victory est une marque jeune mais non moins dynamique avec des Tourer étonnant mais aussi des Cruiser dont ce Power Cruiser, la Hammer S. La version sportive du Hammer 8-Ball change de robe, gagne quelques équipements et une conduite plus dynamique.

Si les Victory partagent toutes le moteur et le même cadre, elles ne partagent pas toutes la même philosophie. Des Tourer ou des Bagger sont proposés comme la Cross Country remise à jour en 2013, mais aussi des Cruiser parmi lesquels on trouve ce Power Cruiser, le Hammer S. La motorisation et la ligne sont identiques au Hammer 8 Ball, la différence se niche dans l'équipement et la finition aux coloris inspirés des Muscle Car américaines. La Victory Hammer S propose une conduite plus vive et un style plus sportif que la 8 Ball dans les pages du catalogue comme dans la réalité. En route !

Entre les deux Hammer, 8 Ball et S, il y a d'abord le coloris même si la ligne est strictement identique. La 8 Ball est noire comme la boule de billard éponyme, la S est blanche avec deux grosses bandes rouges sur toute la longueur de la machine, d'un garde-boue à l'autre en passant par le large réservoir, un rouge qu'on retrouve sur le stripe présent sur les jantes. Aucun accessoire ne diffère d'une machine à l'autre. L'équipement est par contre différent pour répondre à la vocation plus sportive de la S. L'amortisseur a un débattement plus important qui passe à 100 mm (+24 mm), une garde au sol et une hauteur de selle en hausse de 13 mm pour atteindre respectivement 148 et 673 mm. Enfin, le freinage avant s'offre un second disque flottant de 300 mm avec un étrier à 4 piston pour un freinage plus offensif. A l'usage, on utilise toujours beaucoup le frein arrière comme sur tous les customs, en profitant du poids (305 kg à vide) qui assoit la moto pour limiter les transfère de masse vers l'avant dans la plupart des situations. Il faut toutefois modérer son ardeur sur le levier lorsque le revêtement a une adhérence incertaine car l'ABS n'est pas présent et le frein est bien plus mordant que ce qu'on trouve généralement. Enfin, sur cette machine qui semble très longue avec 2.36 mètres et son empattement de 167 cm, la largeur du réservoir et du garde-boue arrière qui couvre l'imposant pneu Dunlop Elite 3 de 250 mm, donnent au Hammer un style qu'on attend au guidon d'un Power Cruiser qui se doit d'occuper l'asphalte comme une Muscle Car. Le tour du propriétaire se termine par les côtés pratiques absents à l'exception de deux choses : le capot de selle d'origine qui laisse facilement la place à une selle passager, et un tableau de bord complet et lisible avec l'heure, le rapport engagé, etc.

Action ! Au coeur du Hammer S, et de la gamme Victory dans son ensemble, on trouve le V-Twin Freedom 106 ci (1731 cm3) à 50°, 4 soupapes par cylindre et refroidissement air/huile, accompagné de sa boîte de vitesses à 6 rapports et d'une courroie pour la transmission finale. La sonorité du gros V-Twin est malgré tout très discrète, un peu sourde mais pas réellement marquée même si elle donne un peu plus de voix sur les grosses accélérations à mi-régime. Les commandes sont entre les médianes et les avancées pour une position naturelle des jambes légèrement en appui, et les bras bien posés sur le large guidon pour un maximum de force pour faire virer cette machine avec ses pneus de 130 à l'avant et 250 à l'arrière. On retrouve au guidon le confort des suspensions des Victory qui gomme la plupart des irrégularités de la route et assurent à la fois une excellente stabilité à bonne allure en ligne droite et une belle régularité en courbe. La contrarié en virage ne vient que très rarement d'un louvoiement en raison d'une compression non anticipée, un effet rapidement compensé par les appuis sur le guidon et un petit coup de frein arrière, mais plutôt par le cadre arrière et les échappements qui viennent lécher le bitume à droite. Il y a plus de marge lorsqu'on vire à gauche. Le lot de tous les customs ou presque.

Quoi qu'il en soit, notre Hammer S porte bien son nom car rares sont les customs capables de tenir un rythme correct à l'assaut des cols des Hautes Alpes, non à cause des performances du moteur toutefois assez linéaire, mais par la qualité de sa partie cycle dans la catégorie. Le V-Twin ne pèche finalement que par le manque de profondeur de sa sonorité et par la quasi absence de vibration. La Hammer S allie avec réussite le style d'un custom puissant et racé, à une conduite qui permet de s'offrir quelques instants plus dynamiques de temps en temps sans trop se poser de question à chaque entrée de virage. Il suffit de se caler sur le rapport adéquat et de soigner ses trajectoires pour se faire plaisir, la méthode est des plus simples pour se faire plaisir au guidon. L'impression est toutefois très différente lorsque la pluie s'invite au voyage : la balade bucolique qui l'est tout de suite moins. Le large pneu arrière fait un peu d'aquaplaning et patine facilement sur un filet de gaz, que ce soit en courbe ou pas. On roule sur des oeufs sous la pluie. Attendez donc le soleil pour profiter pleinement de cette chouette moto !

Bilan essai Victory Hammer S
Bilan essai Victory Hammer S

Bilan essai Victory Hammer S

Victory est une marque jeune, issue du groupe américain Polaris bien connu pour ses quads, jetskis et motoneiges. Mais ne dit-on pas que la valeur n'attend pas le nombre des années ? C'est le cas à nouveau avec cette Hammer S qui allie avec réussite un style très remarqué à une étonnante dynamique de conduite dans la catégorie. Entre le roadster sportif et le custom pépère, il y a un gouffre que comble aisément l'Hammer S. Le confort des suspensions, la rigueur de sa partie cycle et le dynamisme de la motorisation même si elle est un peu trop linéaire, font sans aucun doute de ce custom un des plus dynamiques à la conduite dans l'offre actuelle. Bien entendu, on retrouve au guidon les principaux défauts et qualités de cette catégorie, mais les premiers sont nettement estompés voire totalement gommés pour ne se concentrer que sur le plaisir de conduite sans redouter tous les virages. La recette fonctionne pas mal du tout. On regrette malgré tout l'important écart de prix pour passer d'un Hammer 8 Ball à un Hammer S. 14790 euros pour le premier contre 17290 pour le second, soit 2500 euros en plus, justifiés par l'ajout d'un second disque, l'amortisseur au débattement plus important, la peinture bi-ton et donc la possibilité d'une conduite plus vive.

On aime bien

  • Dynamique de conduite
  • Freinage plus puissant
  • Dessin tout en puissance

On aime moins

  • Pas de freinage ABS
  • Garde au sol à droite
  • Prix par rapport au 8-Ball

Notre avis

Quotidien⭐⭐
Voyage⭐⭐
Loisir⭐⭐⭐⭐⭐
Sport⭐⭐
Duo⭐⭐⭐⭐
On vous regarde⭐⭐⭐⭐⭐
On la détaille⭐⭐⭐⭐⭐
On l'écoute⭐⭐⭐

Photos essai Victory Hammer S

Ecouter le son

Fiche technique Victory Hammer S

Tarif (juillet 2013)17290€
Puissance92 chevaux
Couple140 Nm
Frein avantDeux disques de 300 mm, étrier 4 pistons
Frein arrièreDisque de 300 mm, étrier 2 pistons
Roue avant130/70 18 pouces
Roue arrière250/40 18 pouces
Hauteur de selle673 mm
Poids (constructeur)305 kg a vide
Réservoir/Conso relevée17 L / 6L aux 100 km

Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.

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