Essai Royal Enfield Classic 650

La nostalgie est sans doute l'expertise de la marque indienne mais Royal Enfield sait évoluer. Alors en complément du mono 350, elle propose une nouvelle Classic 650 avec une motorisation moderne, le bicylindre parallèle qu'on trouve sur d'autres modèles.

Nombreux sont ceux qui associent encore Royal Enfield à la Bullet 500 mais elle est sortie du catalogue il y a quelques années et depuis la marque indienne multiplie les modèles et même les moteurs. C'est comme ça qu'on a vu arriver un monocylindre de 350 cm³ et un twin parallèle de 650 cm3. Pour cette année 2025, deux modèles arrivent avec ce moteur, le scrambler Bear 650 et notre Classic 650 qui reste dans les canons esthétiques de Royal Enfield.

Un twin aux multiples facettes

Ce bicylindre parallèle de 650 cm³ anime plusieurs motos : le cafe racer Continental GT et le roadster Meteor depuis quelques années, puis la Shotgun et la Super Meteor sur laquelle se base cette Classic 650. C'est un cruiser pour se balader. Sur la Classic, le moteur se différencie avec un couple assez bas à un régime un peu plus élevé. C'est une machine très souple avec un moteur tout en rondeur et sans surprise qui nous emmène, ce sont les mêmes performances que la Super Meteor qui est un custom même s'il n'est pas américain mais indien. La Classic 650 est plus dynamique que la 350 évidemment, mais on ne retrouve pas le dynamisme de la Bear lancée cette année aussi. Ce sont deux machines très différentes.

On retrouve pas mal de traits de caractères propres à un custom au guidon de la Classic 650. On est assis comme sur une chaise même si on n'a pas les pieds en avant, le dos droit et les bras écartés. On freine principalement avec le frein arrière et la suspension est ferme comme souvent sur les customs. Il suffit de relever cette moto de la béquille pour se rendre compte du poids qu'elle fait même si elle n'est pas très grosse. On retrouve cette pédale de frein propre à Royal Enfield qui a une forme peu pratique et une course réduite. Comme le sélecteur sur cette boîte ferme, la pédale de frein demande aussi de prendre le coup.

Entre modernité et nostalgie

Ce n'est pas facile de faire évoluer une telle icône alors la Classic évolue en douceur pour ne pas casser les codes. On retrouve le cadre qu'on connait bien avec le tube en arc de cercle sous la selle, les garde-boues en métal comme tout l'habillage de la fourche et bien sûr les pots saucissons. Toutes ces pièces en acier font que même si cette petite moto n'a pas de carénage ni d'équipements superflus, elle pèse tout de même 250 kg tous pleins faits.

Au guidon, on ne trouve pas un écran comme sur la Bear, mais un tableau de bord tout rond tout de même puisqu'il faut respecter la tradition. Le tachymètre est à aiguille et en-dessous, on a un petit écran LCD pour afficher quelques informations telles que la jauge, l'heure et même le rapport engagé. C'est sympa d'avoir ces informations mais il faut reconnaitre que c'est peu lisible tellement c'est petit. On trouve de part et d'autre, le contacteur à clé à gauche et le triper digital à droite dans un habillage qui n'a pas changé, ou peu, depuis des années. L'intégration est parfaite mais ce n'est pas très facile d'utiliser le triper qui nous indique virage après virage la route à suivre. Cela peut dépanner, mais le plus simple est de brancher un vrai GPS ou son téléphone avec la prise USB-C disponible de série sous le commodo.

Le reste de l'équipement est conforme à ce qu'on connait sur la Royal Enfield Classic : poignées ballons, bouchon de réservoir sur charnière, commodos à l'ancienne mais avec des fonctions modernes et pas en Bakélite non plus même si le coloris y fait penser, la casquette de phare du plus bel effet, un phare et un feu tout rond mais à LED (les clignotants ne sont pas à LED) et même la place pour le passager qui se démonte pour rouler en solo comme sur cet essai. Cette selle passager avec son support est livrée avec la moto et comprise dans le prix, ce n'est pas une option. Au guidon, on se retrouve plongé dans la passé emmené au son d'une sonorité mesurée mais typique d'une Royal Enfield, assis en toute décontraction pour regarder le paysage défiler à une allure régulière et sans excès. C'est tout un état d'esprit et même si le twin de 650 cm³ est plus volontaire que le 350, il ne dénature en rien les sensations qu'on connait sur une Classic. C'est une machine moderne, à l'ambiance d'antan, qu'on conduit à l'ancienne.

Bilan essai Royal Enfield Classic 650

En adoptant ce bicylindre de 650 cm³ on aurait pu attendre une moto dynamique au risque que la Classic soit dénaturée, mais ce n'est pas la cas. On retrouve tout ce qui fait le charme de cette Royal Enfield avec sa conduite à l'ancienne où on se laisse couler entre deux virages au son du twin. La suspension est ferme, la boîte aussi, mais on retrouve le charme de la Classic avec un moteur plus volontaire qui comble ce qui manquait avec le mono 350 sans trahir son âme. Assis bas, on tourne la poignée ballon pour se relancer tranquillement en sortie de courbe et freine avec l'arrière plus que l'avant pour préserver cette douceur de rouler à l'ancienne. Evidemment, on peut regretter l'instrumentation digital qui n'est pas lisible aisément ou encore le manque de confort sur un mauvais revêtement, mais choisir cette Royal Enfield Classic 650 est tout un état d'esprit que peu de machines peuvent nous donner pour un prix de 7090€ ou un peu plus, jusqu'à 7390€ selon le coloris ou la finition chrome. Ce 650 est bien plus proche de ce qu'on connaissait sur l'ancien 500 dans l'esprit que le 350 même si c'est un peu plus cher et lourd.

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