Quadro s'est installé sur le marché des scooters 3-roues avec son système oélopneumatique HTS mais en 2015, la marque lance un scooter 4-roues, le Quadro4, une vraie révolution.
Si Piaggio avait pris tout le monde par surprise en lançant le MP3 avec le succès qu'on connait, on ne peut pas dire que la surprise soit totale avec le Quadro4, ce scooter 4-roues qu'on voit sur les salons depuis près de 10 ans. Mais il est maintenant là , en 2015, et si le principe HTS est repris, les nouveautés sont nombreuses et les sensations de conduites étonnantes.
Ce scooter 4-roues est un 3-roues Comme tous les scooters à trois roues, le Quadro4 est homologué dans la catégorie L5e des tricycles et non pas dans celle des quadricycles comme l'est un quad. Ceci permet au Quadro d'afficher une puissance supérieure à eux. La raison tient dans son train arrière avec des roues espacées de seulement 45 cm, donc moins que la limite légale fixée à 46. Au-delà c'est un quadricycle. L'espace entre les roues est comblé par le silencieux d'échappement ce qui permet à ce scooter d'être symétrique, chose courante sur une voiture mais très rare sur un deux-roues.
L'architecture du Quadro4 est unique. Son moteur de 346 cm3 est central comme sur une moto et non pas sur le bras oscillant comme sur la quasi totalité des scooters. Il s'accompagne d'un différentiel puisque les deux roues arrière entrainées par des courroies sont motrices . L'inclinaison et la stabilité naturelle à l'arrêt sont assurés par deux systèmes oléopneumatiques , un à l'avant qu'on connait déjà sur le S et un nouveau à l'arrière. Tout ceci permet d'avoir un centre de gravité bas en comparaison avec un MP3 ou un Metropolis. Le freinage combiné avec la pédale ou le levier gauche est assuré par 4 disques de 240 mm, un sur chaque roue, mais l'ABS n'est pas présent.
Un équipement complet mais un coffre petit Le tableau de bord est parfaitement lisible et affiche en simultané l'heure et la température ambiante, en plus des totalisateurs. Pour ranger ses petites affaires, il y a 2 vide-poches dont un avec une prise 12V pour recharger son téléphone par exemple. Celui du haut est le plus accessible et spacieux. On regrette que le coffre soit aussi peu fonctionnel . Il n'accueille qu'un seul casque, ici un intégral mais uniquement posé sur la calotte. Une sacoche d'ordinateur ne rentre malheureusement pas puisque l'emplacement est arrondi.
Ne possédant pas de béquille même latérale et sachant se tenir à la verticale sans aucun verrouillage mécanique ou électronique, le Quadro4 est équipé de deux freins de parking pour stationner sereinement . Le premier est dans le tablier et bloque l'inclinaison du scooter pour qu'il ne penche pas si un enfant monte dessus par exemple. Le second est sur le côté et ne peut être actionné que lorsqu'on tourne la clé de contact. Avec un petit ergot qui vient s'immiscer dans un cran du disque, il empêche de faire rouler le scooter. C'est astucieux et efficace.
Aucune sensation connue à la conduite Si l'argument des 2 roues motrices n'est pas très convaincant, celui de la stabilité avec les 4 roues même peu écartées, l'est totalement. Il n'est nullement besoin de mettre un pied au sol lorsqu'on est arrêté à un feu alors qu'il n'y a absolument rien à faire. On s'arrête et on tient tout simplement et sans forcer. Le revers de la médaille est que lorsqu'on s'apprête à négocier un premier virage, il faut nettement forcer le trait pour engager la manoeuvre . C'est le prix à payer pour avoir une stabilité toujours remarquable en ligne droite à vive allure comme en courbe. Il n'y a jamais de louvoiement comme sur un 3-roues.
Le passage d'irrégularités de la chaussée ne vient pas contrarier la stabilité de l'engin ni même son confort. La suspension arrière se montre très convaincante pour nous épargner les chocs, chose que ne sait que rarement faire un scooter 3-roues ou 2-roues. La protection du tablier est idéale pour les pieds et les jambes. Le buste est protégé par le large pare-brise fumé qui ne se règle pas et est trop bas pour bien protéger la tête , c'est le seul petit reproche qu'on peut faire au Quadro4 lorsqu'on parle de confort au guidon. Même le passager est correctement accueilli et profite de deux belles poignées pour se tenir fermement.
Une fois l'inertie des changements de caps assimilée, la prise est main est vraiment agréable et la conduite facile même dans les embouteillages avec son encombrement réduit. Le pot ne dépasse pas comme sur les autres scooters, on ne risque donc pas de l'accrocher ou de le rayer. Le moteur de 30 chevaux n'est pas le plus puissant de la catégorie mais il se révèle efficace et volontaire . C'est une belle surprise. Pour freiner son enthousiasme, le freinage combiné avec la pédale est puissant mais l'ABS n'est malheureusement pas disponible . Avec les leviers, on peut bloquer les roues arrière facilement, les roues avant moins, mais la combinaison avant / arrière est convaincante sur le sec.Bilan essai Quadro Quadro4
Bilan essai Quadro Quadro4 Voilà tellement longtemps qu'on l'attendait qu'on y croyait plus ! Et pourtant, Quadro lance enfin son scooter à 4 roues. Homologué comme un scooter 3-roues, il est accessible avec un permis auto et offre des performances largement convaincantes en usage urbain. On regrette finalement peu de choses, la principale étant sans doute la taille très réduite de son coffre pour un usage quotidien. Reste la question du prix. Ce Quadro4 avec ses 12490 euros qui comprend 3 ans de garantie et d'assistance, est nettement plus cher que son frère à 3 roues (Quadro S à 7290 euros) et même davantage qu'un Piaggio MP3 500 Sport ABS à 9899 euros. Ce dernier est plus puissant mais aussi bien plus lourd et encombrant. Si on en juge par l'intérêt des passants croisés lors de ce rapide essai en région parisienne, l'argument des 4-roues pour la sécurité devrait toutefois jouer en la faveur de Quadro. Une chose est certaine, ce véhicule est très sécurisant et rassurant à la conduite.
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.
. Fondateur de Emoto et journaliste essayeur, passionné par la moto, l'auto et tout ce qui a un moteur en règle générale. J'ai commencé sur Internet en 1996 avant la presse écrite à partir de 2010, la télévision dès 2012 puis la radio en 2020.