Essai Honda CBF1000F ABS

Pas une révolution, mais une grosse évolution pour cette Honda CBF1000F : un peu plus fun, plus belle et aussi plus performante

Un peu plus fun, plus belle et plus performante : telle est la raison de cette nouvelle Honda CBF1000F. Tout un tas de changements donc afin de surpasser l'ancien modèle sans toutefois déboussoler les fidèles de cette moto. L'ancienne Honda CBF 1000 restera par ailleurs au catalogue 2010. Premier changement donc : rendre la Honda CBF1000F plus belle ! Afin de dynamiser son image, le gros roadster emprunte les optiques aux sportives de la marque. Ainsi les feux avant sont hérités de la Honda 600 CBR, tandis que le feu arrière à diode est tiré de la grosse hypersportive. Le tableau de bord fait également peau neuve, il se veut plus complet et très lisible. Il intègre notamment la conso instantanée et la distance à parcourir avant de devoir ravitailler à nouveau les 20 litres qu'accueille le proéminent réservoir. Second changement : la rendre plus performante ! S'il devient difficile de différencier par le nom toutes ces Honda entre la CB1000F, la CBF1000 et la CBF1000F, en ce qui concerne la motorisation, elle la partage avec la CB1000F. Le bloc prend place dans le nouveau cadre en aluminium qui permet d'alléger la bête de quelques kilos. Celle-ci passe de 251kg à 245kg tous pleins faits. La fourche peut maintenant mieux s'adapter au pilote puisqu'elle devient réglable en précontrainte.

Voyons cependant si l'essai route confirme ce gain de performance et surtout ce côté fun que cachait un peu trop bien l'ancien modèle... Le contact enclenché, la pression sur le démarreur effectuée et immédiatement l'échappement unique chante une mélodie relativement douce. Dès les premiers mètres on peut s'apercevoir de la légèreté des commandes. La boîte est très plaisante et les vitesses se passent sans effort et sans bruit. La position est agréable et naturelle, malgré des repose-pieds un peu hauts qui contraignent les genoux des grands gabarits. Ceci peut être compensé par la selle ajustable de plus ou moins 15mm par rapport à sa hauteur intermédiaire d'origine à 795mm.

Un moteur bien rempli

Dès 2000 tr/min le moteur, dans sa nouvelle robe noire, repart et offre une accélération constante jusqu'au rupteur fixé légèrement au dessus de 11 000tr/min. Cette accélération, qui n'est certes pas aussi impressionnante que celle d'une sportive a le mérite d'emmener les 245kg de la CBF à un train rapide sans jamais surprendre le pilote tant elle est progressive et dosable. Même bas dans les tours, la moto paraît d'une extrême douceur avant de monter en puissance pour tirer avec force dans les bras. On se sent immédiatement bien sur cette moto, qui invite à se détendre et se laisser aller.

Une partie cycle facile et polyvalente

La partie cycle très saine participe à développer le sentiment de confiance qui règne à son guidon. Les suspensions souples amortissent les défauts de la route sans mettre à mal le comportement de la moto, ni le confort du pilote. Celles-ci acceptent également volontiers d'être emmenées à bon rythme sur des routes très sinueuses. Les changements d'angle sont rapides, grâce notamment au pneu arrière de 160 qui lui confère suffisamment de vivacité pour sauter d'un virage à l'autre. Très rapidement, on se prend donc au jeu, et l'envie de s'arsouiller devient de plus en plus présente. A ce moment, les freins dotés de l'ABS combiné, remplissent parfaitement leur rôle avec mordant et puissance. Ceci même dans des conditions d'adhérence précaire où le pilote n'a plus à s'occuper de doser finement la poignée, et peut écraser celle-ci en faisant parfaitement confiance au système qui gère le blocage des roues. Un bémol tout de même : dans les enchaînements d'épingles sur les routes montagneuses, il faut monter sur le frein arrière pour vraiment ralentir la moto. Lorsque qu'on s'éloigne des contrées sinueuses et qu'on aborde une portion de ligne droite, le moteur exprime tout son potentiel et il faut garder l'oeil attentif au compte-tours digital si l'on souhaite que la vitesse ne dépasse pas de trop loin toutes les limitations de notre cher pays.
Sur autoroute, la moto se comporte très bien. Elle est stable quelle que soit la vitesse de croisière et les courbes rapides sont avalées avec une aisance surprenante. De plus la bulle réglable en quatre positions, sans outil et ce même en roulant à condition d'y mettre les deux mains, limite fortement les turbulences en laissant les cervicales et les bras au repos. Ainsi après avoir fait une virée sur route sinueuse et que l'on pense avoir suffisamment attaqué les repose-pieds, on peut rentrer par l'autoroute sans souffrir. Enfin, ce roadster gagne légèrement en consommation par rapport à l'ancien modèle grâce notamment à une démultiplication plus longue, qui ne pénalise pas les relances.

Bilan essai Honda CBF1000F ABS

Après ce premier essai, nul doute donc que la nouvelle Honda CBF1000F possède les qualités suffisantes pour remplacer sa devancière. Le pilote est en effet soigné sur cette moto qui fait attention à son confort sans toutefois rogner le plaisir de conduite. Légèrement plus fun, plus agréable physiquement et dynamiquement, la Honda CBF1000F a su conserver sa polyvalence et sa facilité de prise en main qui ont fait son succès depuis l'arrivée de la CBF1000 en 2006.

Pour ceux qui souhaitent augmenter davantage la polyvalence de cette machine et partir en voyage, Honda propose des kits complets de bagagerie rigide (sacoche et top case). Ils feront de cette Honda CBF1000F, qui possède déjà une selle et une bulle réglables, une jolie routière pour attaquer un long périple et se faire plaisir. Cependant affichée à 10590€, soit 1600€ de plus que la CBF1000 en promotion jusqu'au 31 mars à 8990€, et par les temps qui courent, ses atouts lui suffiront-ils ? Surtout, ces deux Honda sont-elles assez différentes pour avoir chacune leur place au catalogue ? A vous de choisir !

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