Essai Harley-Davidson Softail Custom
La marque américaine remet un véritable Chopper à sa gamme avec toutes les nouveautés 2007 dont le twin de 1584cm3
Harley-Davidson remet à son catalogue le Softail Custom, un modèle qui avait été retiré il y a quelques temps et qui revient aujourd'hui avec les dernières modifications apportées à la gamme de Milwaukee.
Posée sur sa béquille, ce Chopper attire les regards dans sa robe noire avec sa multitude de chromes qui brillent de tous feux au soleil. La finesse et la hauteur de l'avant s'oppose à l'arrière plus massif et plus bas alors qu'au milieu trône le nouveau V-Twin 96B (1584cm3) avec sa boîte de vitesses à 6 rapports, tous deux parés de nombreux chromes.
La large roue arrière de 17 pouces avec sa jante pleine en aluminium poli de 17 pouces et son pneu de 200 contraste avec la roue avant à rayons avec sa jante de 21 pouces chromée sans bordure et son pneu de 90 au bout d'une longue fourche surmontée par un guidon Ape Hanger.
Le V-Twin de 1584cm3 à injection, arbre d'équilibrage et refroidissement par air, fait preuve d'une souplesse et d'une allonge intéressantes. Une fois calé sur le sixième rapport, le moteur accepte de reprendre à partir de 60km/h et peut nous emmener bien au delà des vitesses autorisées sur autoroutes avec une sensation de traction étonnante. Les vibrations distillées sont présentes sans excès, juste ce qu'il faut pour en profiter et que ce ne soit pas gênant sur une longue route.
Pour la sonorité, Harley-Davidson a positionné directement sur l'échappement une valve pour le libérer automatiquement passé un certain régime moteur ( 93db à 2650tr/min). Ce système d'échappement actif est disponible sur la gamme 2007. En roulant doucement, la machine se fait discrète et le son est suffisamment présent pour se plonger dans l'ambiance. Dès le mirégime passé, le son se libère et chaque accélération franche est ponctuée par le grondement du gros bicylindre qui participe pleinement au plaisir de rouler.
La rigidité de l'ensemble a été améliorée et malgré une longueur de presque deux mètres cinquante, le comportement est correct même dans des grandes courbes passées à bonne allure. Le pneu arrière offre un bon grip et l'amortisseur dissimulé absorbe bien les défauts de la route. De son coté, la longue fourche plonge un peu sur les freinages appuyés mais travaille correctement pour le confort de conduite.
Le freinage est confié à un unique disque à l'avant comme à l'arrière. Le mordant léger de l'avant évite de trop bloquer la roue, c'est en effet le risque principal lorsqu'elle est très en avant avec peu d'appuis. Pour freiner efficacement, il faut donc serrer fermement le levier et surtout utiliser le puissant frein arrière qui bénéficie des 300kg de la machine pour l'asseoir et la stopper. L'usage des deux, associés au couple moteur important donne une conduite souple et un freinage suffisant.
Le coté pratique se résume au tableau de bord qui contient de nombreuses indications dissimulées sur le réservoir Fat Bob ou directement dans le compteur de vitesse à l'image du témoin de réserve ou de l'indicateur de sixième rapport qui s'allume finement en vert. On trouve bien entendu un totalisateur, deux partiels ainsi que les témoins de phare, point mort, pression d'huile, clignotants, diagnostic moteur, alarme et une horloge numérique. La jauge de carburant est cachée dans le faux bouchon à gauche du réservoir. Une alarme mains libres autorise le démarrage de la machine en l'approchant, inutile donc de fouiller dans ses poches pour trouver une clé ou même d'appuyer sur un bouton.
L'accueil fait au pilote est de bonne facture. La selle à boutons est très confortable et maintient correctement le bas du dos. Les repose-pieds en avant évitent de plier exagérément les jambes et autorise même de les tendre en posant le bas des mollets dessus. Installé comme ceci, on avale les kilomètres dans une position très reposante pour peu que le rythme adopté reste raisonnable. Le guidon Ape Hanger place les mains en hauteur mais pas trop, l'assise n'étant pas très basse, et l'écartement des bras offre une prise au vent importante.
Une fois installé dans cette position, la vue sur la route est imprenable, on profite pleinement du paysage et fait varier le rythme selon la route et l'envie en jouant simplement de la poignée de gaz une fois calé sur le sixième et dernier rapport. La vitesse moyenne peut être très correcte, la Harley-Davidson autorisant des vitesses de pointe importantes.
Pour rouler un peu plus sportivement, il faudra prendre garde au couple qui peut facilement faire chasser l'arrière lors de vives réaccélérations ou de rétrogradages un peu brutaux si le revêtement n'est pas en excellent état. De plus, le positionnement des repose-pieds permet de prendre suffisamment d'angle pour passer la plupart des virages sans se poser trop de questions.
Mais ce n'est pas dans ce genre de conduite que le Softail Custom se fera le plus apprécier. Le truc à son guidon, c'est de choisir le rapport qui convient le mieux à la route et à son désir, le cinquième ou plus généralement le sixième, de s'installer confortablement au guidon, de choisir une belle route avec un beau paysage et de grandes courbes et de laisser le bitume défiler en prenant le vent et toutes les odeurs de la campagne traversée.
Le dos arrondi, les bras un peu relâchés et les jambes totalement détendues, les paysages défilent à n'en plus finir. La route passe entre les deux branches de notre guidon, le ciel se reflète dans le petit phare chromé en forme d'ogive et les passants nous regardent. En effet, passer discrètement dans une ville n'est pas chose facile au guidon de cette Harley-Davidson. Les regards se tournent vers cette monture qui brille et se fait entendre avec son échappement actif dès qu'on accélère un peu fort.
Le passager est invité à partager l'aventure dans de bonnes conditions. La selle est large et moelleuse et le dosseret maintient confortablement le bas du dos. Il permet aussi de fixer quelque chose que l'on pose sur la selle (en l'absence de passager bien sûr) ou sur le garde boue arrière de type Bobtail. La position des repose-pieds donne une position assise comme sur une chaise. Outre le confort, le passager suffisamment haut profite de la route tout en étant protégé de trop de prise au vent par le pilote.
Autre point remarquable du bloc, sa consommation : seul ou à deux, en roulant doucement ou non, l'autonomie dépasse largement les 250km avec les 18.9 litres du réservoir. Il est facile de tomber à 6.5 litres aux 100km, de quoi faire de bonnes étapes sans faire flamber le porte-monnaie.
Bilan essai Harley-Davidson Softail Custom
Finalement, le Harley-Davidson Softail Custom est un Chopper avec tout ce qu'il faut, guidon Ape Hanger, commandes avancées, selle à deux niveaux avec dossier, garde boue Bob Tail, phare ogive chromé, grande roue avant étroite à rayon, large roue pleine à l'arrière etc... et des qualités dynamiques tant au niveau partie cycle que moteur qui permettent d'en profiter pleinement.
Disponible en noir (Vivid Black - modèle essayé), rouge (Fire Red Pearl), bleu (Deep Cobalt Pearl) et quatre autres coloris bi tons à partir de 18495€ (mai 2007).