Un temps supprimée du catalogue français, la Road Glide revient dans la gamme Touring. Ce bagger retrouve une place dans l'offre Harley-Davidson 2015 avec la Road Glide Special richement équipée.
La Road Glide Special et le CVO Road Glide Ultra partagent depuis toujours une importante particularité face au reste de la gamme Harley-Davidson. La volumineuse tête de fourche  ailes de mouette fixée sur la fourche est remplacée par une autre, la  nez de requin fixée sur la cadre et cela change bien plus de choses qu'il n'y paraît.
Beaucoup d'équipements, mais pas toujours pratiques Notre Harley-Davidson Road Glide Special partage avec la Street Glide Special beaucoup d'éléments mais ici, tachymètre et compte-tours sont montés sur la fourche. Tous les autres cadrans sont dans l'imposante tête de fourche, y compris le grand écran. On retrouve en effet le système audio Boom Box avec son écran tactile de 6.5 pouces qui donne accès à tout : la radio, le lecteur MP3/iPod, le téléphone bluetooth, la navigation GPS et toutes les infos nécessaires sur la moto. On navigue dans tout ceci à l'aide des joysticks aux guidons assez facilement et sans le lâcher.
Il faut reconnaître que le GPS intégré est très agréable pour suivre l'itinéraire d'une belle balade, accompagné de sa musique préférée. Malheureusement, la qualité d'usage est un ton en-dessous de celle qu'on trouve sur les autres Touring dont la Street Glide. Le vide-poche est assez grand mais rien n'est prévu pour maintenir un iPhone par exemple. Il se balade donc dedans au gré des soubresauts de la route. Les haut-parleurs sont orientés vers le haut et non pas vers le pilote ce qui fait que très rapidement, le son devient inaudible. Même souci d'inclinaison pour l'écran avec les très nombreux reflets (soleil ou ciel tout simplement) qui le rendent peu lisible.
Ce nez de requin a d'autres défauts. L'ouverture du petit déflecteur qui ne servait pas à grand chose sur la Street Glide ne sert à rien du tout sur la Road Glide. Le carénage loin devant le pilote l'empêche d'utiliser l'écran tactile sans nettement se pencher en avant mais n'apporte pas une meilleure protection pour autant , loin de là surtout que le guidon a été reculé. La tête de fourche à tout de même trois avantages : elle accueille une prise 12V standard, les deux optiques à LED intégrés offrent un excellent éclairage . C'est un vrai plus pour la sécurité de nuit. Le troisième est qu'étant fixée au cadre, elle allège considérablement le poids ressenti au guidon dans toutes les circonstances.
Le plus aérien des baggers Harley-Davidson Le fait de fixer la tête de fourche sur le cadre ne change rien au poids global mais modifie considérablement le poids ressenti dans la direction avec une fourche plus libre . Celle-ci gagne en diamètre pour passer à 49 mm. Elle travaille de concert avec les deux amortisseurs pneumatiques réglables. Un système déjà connu. La rigidité de l'ensemble est comparable aux autres Touring Harley, donc sujette à des louvoiements dans des virages irréguliers pris à bonne allure. Il y a toutefois moyen de rouler sans trop s'en préoccuper juste en soignant sa conduite et en anticipant un minimum.
Il faut reconnaître que le montage de la tête de fourche change pas mal le ressenti. Passer d'un angle à l'autre, corriger une trajectoire ou faire un évitement est bien plus rapide et surtout ne réclame pas autant d'efforts que sur une Street Glide qui se débrouille pourtant fort bien dans la catégorie. C'est cette maniabilité et cette facilité de prise en main qui donnent une toute autre vision de la conduite de ce bagger , assez éloignée de ce qu'on pouvait imaginer en s'installant en selle avant de s'élancer.
Fruit du projet Rushmore, le célèbre V-Twin à 45° Twin Cam 103 est ici dans sa déclinaison High Output avec notamment la boite à air haut débit et de nouvelles cames pour des bas régimes plus pêchus. Le gain est tout de même minime mais ne gâche en rien la sensation distillée par le bicylindre, c'est le principal. Bien sûr on regrette que sa sonorité soit étouffée avec les normes, mais pour le reste l'essentiel est là avec le plaisir délivré par ce gros couple à la rotation de la poignée . Il nous relance avec force sans faillir, il ne reste qu'à choisir le rapport approprié pour se laisser porter au son du fameux potato. Le semblant de légèreté de l'avant ne doit malgré tout pas faire oublier l'imposante masse de cette machine. On apprécie alors le freinage interconnecté ABS pour deux raisons : il gagne en puissance pour s'arrêter plus rapidement et il apporte un certain confort notamment au passager qui sera moins basculé sur l'avant même s'il est vrai que sur un custom, on freine essentiellement avec le frein arrière et que ce phénomène est limité.Bilan essai Harley-Davidson Road Glide Special
Bilan essai Harley-Davidson Road Glide Special Harley-Davidson a fait le choix de remettre au catalogue 2015 la Road Glide en deux versions. Le Bagger essayé ici appelé Road Glide Special, et le Tourer avec un CVO. Les deux partagent le carénage  nez de requin unique chez HD. Son design particulier a le mérite de ne laisser personne indifférent qu'on soit connaisseur ou non. On regrette par contre son efficacité tant en terme de protection que de praticité puisque l'intégration du grand écran tactile (identique à celui de la Street Glide) et la qualité du son ne sont pas très convaincants.
La Road Glide Special a par contre un avantage non contestable sur la conduite. Avec la tête de fourche fixée au cadre, la guidage est bien plus léger et par conséquent précis. Emmené par le moteur High Output, on profite ainsi d'une plus grande agilité qui ne gâche rien bien au contraire. La bagagerie évite de porter un sac, le régulateur de vitesse détend sur l'autoroute et le certain dynamisme dans la gamme donne le sourire. De quoi envisager quelques bonnes balades au guidon de cette Road Glide Special, moins pratique que la Street Glide Special, mais plus à son aise dans les virages. Côté esthétique, chacun ses goûts.
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. Fondateur de Emoto et journaliste essayeur, passionné par la moto, l'auto et tout ce qui a un moteur en règle générale. J'ai commencé sur Internet en 1996 avant la presse écrite à partir de 2010, la télévision dès 2012 puis la radio en 2020.