Essai Ducati 1198 SP
Ultime version de la 1198, la Ducati 1198SP reprend les principes de la 1198S et ajoute une bonne dose d'électronique embarquée
Ultime version de la mythique sportive italienne, la Ducati 1198SP reprend les principes de la 1198S en y ajoutant une bonne dose d'électronique embarquée. C'est à l'occasion de la présentation de la 848 Evo sur le circuit d'Imola que nous avons pu tester le nouveau fer de lance Ducati pour une seule et unique session. Frissons garantis !
Nouvelle hiérarchie chez Ducati
Avec l'apparition de la 1198SP, c'est en réalité toute la gamme sportive Ducati qui évolue pour 2011. Jusqu'ici, quatre déclinaisons de la 1198 coexistaient au sein du catalogue. Pour 2011, la marque italienne se contentera de deux modèles (1198 et 1198SP), avec à la clé une rationalisation logique pour le constructeur, et une montée en gamme bénéfique pour nous autres motards. La 1198 standard adopte ainsi d'origine le système de contrôle de traction Ducati (DTC) et un shifter, et conserve par ailleurs le système d'acquisition de données Ducati (DDA). De son côté, la 1198SP synthétise les qualités des anciennes 1098R, 1198S et 1198S Corse en adoptant toutes les assistances électroniques citées ci-dessus, et en ajoutant les suspensions Ölhins haut de gamme, un réservoir en alu marqué d'une bande blanche (18L et 3,4kg contre 15L et 4,6kg pour celui de l'ancienne S) et un garde-boue avant en fibre de carbone. Enfin, la SP est chaussée d'un pneu arrière spécifique signé Pirelli. Le supercorsa SP est un pneu bigomme ultra-sportif, toutefois homologué pour la route. Sous son habillage, la dernière Ducati embarque le bicylindre en L Testastretta Evoluzione, secondé par un embrayage anti-drible de dernière génération. D'une puissance maxi de 170ch (et 180ch avec la ligne racing), le bloc revendique un couple maxi impressionnant de 13,2mkg, atteint à 8000tr/min, le tout pour un poids de 168kg à sec. Autant dire que l'italienne caresse clairement les sommets de la catégorie Superbike. La SP conserve par ailleurs la ligne furtive déjà connue sur la 1198 et caractérisée par son monobras, sa coque arrière fuyante et ses deux fines optiques. La finition est impeccable et quel que soit l'angle d'observation, la Ducati respire la sportivité.
L'électronique omniprésent
L'unique session réalisée au guidon de la 1198SP semble un peu juste pour sa faire une idée juste du potentiel de la Ducati. Cela dit, ce galop d'essai est bien suffisant pour percevoir les traits marquants de la diva italienne. D'emblée, la position de conduite s'avère assez radicale, comme souvent chez Ducati. Le gabarit et le poids semblent à peine plus élevés que la 848 Evo testée le même jour. Côté équipement, la planche de bord entièrement numérique exhibe toujours un compte-tour numérique à segments, ainsi que la vitesse et la température moteur. Il est possible de faire défiler différents menus via une commande au guidon pour afficher le chrono embarqué. Le déclenchement s'opère via la commande d'appel de phare à chaque tour. Les informations seront ensuite recueillies sur une clé numérique grâce au système d'acquisition de données (DDA), permettant d'afficher le temps aux tours, mais aussi diverses informations telles que la vitesse, le régime de rotation du moteur, ou le degré d'ouverture des gaz. Enfin, un troisième menu permet de paramétrer le DTC, que l'on peut ajuster sur 8 positions différentes pour une intervention plus ou moins marquée. Pour ma session d'essai, celui-ci restera en position 8.
Un bicylindre explosif
Pression sur le démarreur, et le gros twin s'ébroue dans une sonorité rauque révélatrice. Le remplissage du moteur s'avère d'emblée bien plus impressionnant que celui de la 848 Evo chevauchée lors des sessions précédentes. C'est bien simple, s'il atteint son couple maxi à 8000tr/min, le twin desmo tracte dès 2000tr/min, et vire même au violent passé 5000tr/min. Quel que soit le rapport ou le régime, le moteur répond donc instantanément avec une vélocité redoutable, qui envoie d'ailleurs le train avant saluer le ciel sur les trois premiers rapports. Autant dire que dompter la Ducati s'apparente presque à un sport extrême tant le caractère s'avère brut et marqué. Le Shifter permet de surcroît d'enchaîner les rapports sans couper. Même s'il semble un peu plus brutal que celui de la BMW S1000RR (optionnel) ou de l'Aprilia RSV4 Factory APRC, le dispositif permet de gagner quelques millisecondes, et garantit surtout de belles sensations à la clé. La boîte à la sélection courte et précise n'appelle pour sa part aucun reproche. Perceptible dès les premiers tours de roues, l'intervention de l'anti-drible gomme parfaitement l'inertie du bloc lorsqu'on rentre deux ou trois rapports. La roue arrière se montre donc très stable sur les gros freinages, ce qui permet de se concentrer sur ses repères et sa trajectoire. Malheureusement, cette courte cession ne nous a pas laissé beaucoup de temps pour tester le DTC. En mode 8, celui-ci intervient assez rapidement en régulant le couple en sortie de courbe. Cela dit, il est sans doute possible de réduire son intervention au minimum pour plus d'efficacité. Somme toute, le dispositif s'avère très utile avec un tel moteur entre les mains. Malgré tout, la Ducati et son couple ravageur réclament assurément une bonne expérience. Bien qu'efficaces, le Shifter, le DTC et l'embrayage à glissement l'électronique ne changent pas fondamentalement la donne de ce point de vue.
Une pistarde homologuée pour la route
La progressivité de la partie-cycle est totalement bluffante. Équipé de suspensions Showa, la 848 Evo avait tendance à montrer assez vite ses limites sur le tracé très sélectif d'Imola, avec quelques mouvements parasites à la réaccélération. Avec les suspensions Ölhins (fourche inversée de 43mm à traitement anti-fiction entièrement réglable, amortisseur TTX entièrement réglable, amortisseur de direction Ölhins réglable) la 1198SP dévoile un tout autre visage. On retrouve globalement un comportement typique des Ducati. Rivé au sol, le train avant s'avère d'une stabilité redoutable, doublée d'une incroyable précision. De son côté, le cadre treillis bénéficie d'une rigidité accrue, bien utile pour encaisser la grosse cavalerie. On perçoit cependant très vite les bienfaits des suspensions Ölhins. D'abord, le train avant permet de ressentir avec encore plus de précision l'état de la route. Mais surtout, les suspensions semblent bien plus progressives. En entrée de courbe, la 1198SP se met en appui avec une douceur déconcertante. Malgré la force des puissants étriers monoblocs à montage radial, la fourche est parfaitement retenue en hydraulique pour une précision accrue. Idem à la réaccélération où l'amortisseur encaisse mieux les contraintes, permettant de caler plus facilement la moto sur sa trajectoire. Même si nous n'avons pas eu l'occasion de modifier les réglages, il y a également fort à parier que ces suspensions offrent une finesse de réglage infiniment supérieure. En conclusion, on comprend mieux pourquoi la plupart des pilotes remplacent leurs suspensions d'entrée de jeu, notamment à l'arrière.
Bilan essai Ducati 1198 SP
Aux termes de cette courte prise en main, il convient d'abord de saluer la montée en gamme des sportives Ducati. L'apparition du Shifter et du DTC de série sur les 1198 et 1198SP garantit aux superbikes italiennes un niveau de compétitivité supérieur, et surtout une prise en main plus aisée malgré leur tempérament toujours aussi marqué. L'électronique embarquée permet de surcroît aux Ducati de rivaliser avec les sportives les plus modernes du moment. Entièrement pensée pour la course et pour les performances, la Ducati 1198SP réserve évidemment ses faveurs aux pilotes les plus expérimentés ou aux amateurs fortunés. Bien qu'ultra-efficace, l'italienne s'affiche tout de même comme l'une des sportives les plus onéreuses du marché. À 22690€, elle se permet même taxer l'Aprilia RSV4 Factory APRC. Les petites bourses pourront toujours se tourner vers la nouvelle 1198 standard, un modèle désormais très bien équipé dont le tarif (17790€) n'a jamais été aussi concurrentiel face aux sportives japonaises.
On aime bien
- Electronique embarquée
- Qualité des suspensions
- Moteur explosif
On aime moins
- Expérience indispensable
- Prix élevé
- Polyvalence réduite
Notre avis
Quotidien | ⭐ |
Voyage | ⭐⭐ |
Loisir | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Sport | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Duo | ⭐ |
On vous regarde | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
On la détaille | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
On l'écoute | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Photos essai Ducati 1198 SP
Fiche technique Ducati 1198 SP
Tarif (novembre 2010) | 22 690 |
coloris | rouge, noir |
Garantie | 2 ans |
Moteur | Bicylindre en L, 4 temps |
Alésage x course | 106x67,9mm |
Cylindrée | 1198,4cm3 |
Taux de compression | 12,7:1 |
Distribution | Double ACT 4 sooupapes/cyl, commande desmodromique |
Refroidissement | Liquide |
Transmission | Boîte 6 rapports + shifter, transmission finale par chaîne (15x38) |
Embrayage | Embrayage multidisque à sec, commande hydraulique, anti-dribbling |
Assistances électroniques | DTC, DDA, shifter |
Puissance | 170ch à 9750tr/min (VF 106ch à 8250tr/min) |
Couple | 13,2mkg à 8000tr/min (VF 9,3mkg à 7250tr/min) |
cadre | Treillis tubulaire en acier, monobras oscillant en alu |
Suspensions avant | Fourche inversée Ölhins de 43mm, trairement antifriction, déb 120mm, triple réglable |
Suspension arrière | Monoamortisseur Ölhins TTX à bombonne séparée, déb 127mm triple réglable |
Frein avant | Double disque 330mm, étriers Brembo monobloc 4 pistons opposés à montage radial |
Frein arrière | Simple disque 255mm, étrier Brembo 2 pistons opposés |
Pneu avant | 120/70x17 |
Pneu arrière | 190/55x17 |
Chasse/angle de chasse | n.c/24,3° |
Empattement | 1430mm |
Hauteur de selle | 820mm |
Poids (constructeur) | 168kg à sec |
Réservoir/Conso | 18L / N.C |
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.