Honda CB500X 2022 : L'âge de grâce

Dans mes rêves moto les plus fous, pour sûr, la Honda CB500X n'était qu'une figurante, et encore. J'y ai cédé pourtant par raison. Je viens d'essayer sa version 2022, et, bien que je sois un (tout petit) peu influencée par son aïeule, me voici affranchie.

Pour ce premier épisode de  L'oeil de Maya  sur emoto.com, j'ai évidemment jeté mon dévolu sur la Honda CB500X 2022, voici pourquoi.

CB pour City Bike, ou l'un des acronymes les plus célèbres de la production moto : en fonction du chiffre ou de l'autre éventuelle lettre qui suit, vous voyez un mythe (la CB750 Four), un avion (la CBR1000RR-Rrrrrrr) ou une moto-école (la CB500 des nineties, et d'aujourd'hui !). En l'occurence c'est bien de  city bike  que nous parlons aujourd'hui puisque pour 2022 Honda offre une refonte à sa gamme CB500, l'une des meilleures ventes du constructeur en France depuis la résurrection du nom en 2013.

Dis, comment on mesure l'agrément ?

Propriétaire d'une CB500X millésimée 2017 (j'ai ôté le  heureuse  au début, vous comprendrez pourquoi), j'avoue que ce  trail routier  de 47 ch fut avant tout un choix de raison, à la fois économique et pratique. Avais-je vraiment besoin de plus pour mon usage quotidien ? Non. Donc je vendis à regret la Z1000SX toute verte que j'adorais pour cette cébé rouge, le grand écart. Cela dit, aujourd'hui, je ne le regrette plus du tout ! Certes, si je pouvais me le permettre, d'autres viendraient lui tenir compagnie, que je pourrais choisir en fonction de l'humeur du jour, comme nous aimerions tous le faire. Bref, la raison ne s'est pas transformée en passion mais en amitié mutuelle et sincère, fiable, entre elle et moi.

En 2019, j'essayais vite fait sa nouvelle version : Le bicylindre revu a gagné 4 % en agrément entre 3000 et 7000 tr/min disait peu ou prou le dossier de presse, j'avais bien rigolé alors... Et pas vraiment senti de différence niveau moteur, j'avoue. Jante en 19 au lieu de 17, guidon plus haut et plat, tableau de bord plus grand et plus complet : ok ok ok, c'était bien, mais je n'allais pas me ruer dessus pour autant.

Enfin du frein

2022, on prend le taureau par les cornes : il s'agirait tout de même qu'elle freine de l'avant, enfin ! J'attendais ce deuxième disque avec impatience, et même si, pour cette évolution, la X n'a pas droit comme les F et R aux étriers radiaux (à cause de la jante de 19 ?, ça colle moins au genre ?), je ne suis pas déçue (mais on venait de loin). Saisir le levier droit seul veut enfin dire freiner, avec de la consistance et de l'efficacité, sans brutalité, ni trop de puissance il faut avouer. Juste bien.

Du coup, on comprend aussi pourquoi une nouvelle fourche était nécessaire, outre le bénéfice sur le comportement et le confort. Cette Showa dorée à l'acronyme SFF BP désormais connu fait son effet esthétique et a surtout le mérite de ne pas s'avachir constamment (même si la précédente sur la CB500X 2019 était réglable en précharge).

Demi-pointe

Dans l'histoire, la CB500X a pris 2 kg sur la balance, à 199 kg, ce qui fait 4 de plus que la mienne de 2017, ce que je sens un peu dans les manoeuvres à l'arrêt (et mon modèle d'essai avait la centrale, qui reste en option). D'ailleurs je sens aussi les 20 mm de plus pour poser les pieds au sol depuis la selle à 830 mm, sans être trop gênée non plus avec mon 1,60 m.

Mais j'apprécie cette position surélevée en ville notamment, on surplombe le trafic et on anticipe mieux. D'autant qu'elle demeure tout à fait agile malgré sa grande jante, compensée par un pneu avant plus fin que sur la mienne (110 au lieu de 120). Les pneus parlons-en : ces Dunlop un peu trail , du moins esthétiquement, seront idéalement remplacés par une monte routière, puisque tout compte fait cette moto n'a pas vocation à faire du TT (le nouveau Michelin Road 6 existe en 110/80x19, ce qui n'est pas le cas du Road 5 que j'ai sur ma moto).

Transcendance

J'ai découvert aussi que monter le petit pare-brise, agrémenté d'un support d'origine pour greffer un smartphone, sur son deuxième et dernier niveau (+ 3 cm) élimine le terrible sifflement qui émane de la ventilation supérieure mon Schuberth C4 Pro (le fabricant allemand a revu sa copie depuis, ouf), ainsi que l'efficacité des feux à leds et des clignos faisant office de feux de position. Mais là où pourrait éventuellement naître un début de passion, c'est au niveau du moteur, évidemment.

J'avoue que je suis un peu bluffée par la transformation  avant/après  façon Cristina Cordula... Autant les retouches pourtant conséquentes apportées en 2019 m'avaient laissée de marbre (quoique la sonorité enthousiaste date déjà de là), autant aujourd'hui la simple  programmation  de l'injection change tout, ou presque. Réactivité, reprises, allonge, le petit twin est transfiguré, un vrai bonheur (et là je pourrais dire  heureuse , cf. l'intro !), je ne réclame même plus quelques chevaux supplémentaires... Et le comble c'est qu'il consomme moins : 3,8 l/100 km sur mes trajets urbains quotidiens au lieu de 4,2 l. Y aurait-il un loup ? Les crocs de mon banquier dans le portefeuille ? Elle est à peine plus chère que le millésime précédent (6999 € au lieu de 6899 €), et au même tarif qu'une Benelli TRK502. Enfin c'est vrai qu'elle a pris 1000 € en dix ans et qu'une MT-07 valait 6199 € en 2014. Bref. Voilà. J'en rêverais bien, de cette CB500X 2022, pour remplacer la mienne.

En complément, vous pouvez retrouver notre essai de la CB500X 2019 ainsi que les chiffres du marché moto 2021 en France où vous verrez que la CB500X affiche 1100 ventes sur l'année, derrière la F et ses 1991 ventes. Ce petit trail routier pointe à la 9e place du classement des motos les plus vendues en 2021 pour les cylindrées de 126 à 749 cm3.

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