Biche, Honda Goldwing, Jean-Claude et moi au Texas
Le Texas, le Lone Star State comme on le surnomme là-bas, est l'état américain où ma Goldwing et moi avons rencontré Jean-Claude et la biche. Une rencontre lors de l'essai de la Goldwing qu'on oublie pas parce qu'elle aurait pu être la dernière de ma vie.
La période de vacances est propice aux rencontres et aux récits épiques. Celle-ci se termine mal pour la biche et aurait pu se terminer de la même façon pour moi. L'histoire se déroule dans l'état américain du Texas au nord du Rio Grande, le fleuve qui fait la frontière avec le Mexique. J'étais venu essayer la nouvelle Goldwing 1800. Après un voyage rocambolesque et interminable de près de 30 heures au départ de Paris parce que la neige était venue semer la zizanie à l'aéroport d'Atlanta, le hub du sud est des Etats-Unis, j'arrivais à Austin la capitale du Texas. Après une courte nuit, il est enfin temps de monter en selle pour un premier essai de la Honda Goldwing dans les alentours d'Austin et son célèbre circuit de MotoGP. Le Texas est immense et fortement peuplé, seul l'Alaska est un état plus grand. De notre côté de l'Atlantique, le Texas représente l'image des cowboys juchés sur leurs chevaux et à la gâchette facile.
Mon cowboy à moi était plutôt installé dans un pick-up japonais, un Toyota Tundra qui avait sans doute déjà bien tourné dans la région avec son gros V8. Je m'étais arrêté au bord de la route devant un vieux bus à l'abandon. Je trouvais l'endroit sympa pour faire une photo comme ça au bord de la route, comme un poor lonesome cowboy, lorsqu'il est arrivé à ma hauteur. Il me dit mon frère voulait te tirer dessus, je lui ai dit que j'allais voir ce que tu faisais avant
. Il m'explique que les poteaux avec les marques de peintures mauves marquent leur propriété que je devais le savoir. Je lui dis que j'arrive de France et que je ne savais pas, que j'étais resté sur le bord de la route parce qu'il y avait des panneaux no trespassing
un peu plus loin justement. Alors il commence à rentrer dans les détails de sa propriété quelques minutes, puis me raconte que les gens du coin tirent sur les embarcations qui remontent le fleuve.
Soudain, il me tend la main et me dit my name is Jean-Claude
, un prénom francophone qu'il prononce dans un français parfait sans aucun accent. Etonnant. Je lui demande s'il a de la famille francophone, il me dit que non. Je n'allais pas m'attarder trop non plus, alors je lui ai demandé si je pouvais faire la photo avant de partir, il m'a dit oui. Je l'ai faite, une seule, j'ai enfourché la Goldwing et suis parti en saluant mon hôte à l'accueil surprenant. On avait discuté un bon quart d'heure tranquillement tout de même, lui me parlant de sa région et me posant quelques questions sur Paris. Sur cette même route au retour, j'ai croisé une biche ou plutôt ce qu'il restait d'une biche. Je ne sais pas avec quelle arme ils tirent, mais sans doute pas de la chevrotine.
Comme le frère de Jean-Claude ne m'a pas tiré dessus, cela n'a finalement pas été la dernière rencontre de ma vie et vous pouvez retrouver mon essai de la Honda Goldwing 1800 dans la rubrique essais en attendant de nouvelles aventures. Et n'oubliez pas que les marques de couleurs sur les poteaux, même au bord de la route, indiquent qu'il est préférable de passer son chemin.