Essai Ducati Sport 1000
Un look complètement Classic pour des images plein les yeux dès le départ, et des performances bien modernes pour le Sport
La gamme Sport Classic propose un Cafe Racer qui par son dessin, semble venir directement des années 70. A cette époque, pour s'aligner au départ d'un Grand-Prix, il ne fallait pas forcément faire de grand changement sur sa moto de série : des bracelets, des commandes reculées et quelques menus détails suffisaient, le courage du pilote faisait le reste.
Nous voilà donc l'esprit plongé plus de 30 ans en arrière en prenant les commandes de la Ducati Sport 1000. Les premiers tours de roues montrent que si l'allure générale rappelle les anciennes 750 de la marque italienne, les performances sont bien celles d'aujourd'hui.
Le moteur est le désormais bien connu DS1000 qui équipe d'autres Ducati, le bicylindre en L à distribution desmodromique avec 2 soupapes par cylindre et un refroidissement par air.
Ce twin est capable de reprendre en souplesse dès 1500tr/min. Même si ceci n'est pas d'une grande utilité, cela facilitera les évolutions à basse vitesse en ville. C'est autour des 5500tr/min et au-delà que le moteur s'exprime pleinement.
Les reprises sont franches et vigoureuses à chaque sortie de virage sans avoir besoin de descendre un rapport. La réponse aux ordres de la poignée des gaz est instantanée, quel que soit le rapport engagé ou presque, le moteur semble à l'aise partout pour un usage routier.
Le couple très important limite l'usage des freins. On peut adopter une conduite rapide en élevant fortement sa vitesse moyenne sans trop utiliser les freins, juste en profitant en entrée et en sortie de virage, du gros couple omniprésent du bicylindre de 1000cm3.
Le moteur de la Ducati procure également une excellente allonge qui ne faiblit pas, même sur le dernier rapport. La vitesse atteinte est très élevée sur ce Cafe Racer et l'accélération reste soutenue grâce à la boîte de vitesse à 6 rapports qui accepte bien volontiers les passages sans l'usage de l'embrayage et les rétrogradages ultra-rapides. Pour sa part, l'embrayage multidisque à sec se manie sans forcer grâce à sa commande hydraulique, de quoi ne pas se fatiguer sur de longues étapes.
On l'a compris, entre l'esthétique et les qualités dynamiques de l'ensemble moteur/boîte, il n'en faut pas plus pour se sentir au départ d'un ancien GP, à chaque fois que l'on tourne la clé. Seule la sonorité discrète manque pour être complètement dans l'image d'Epinal. La mélodie émise par le double échappement superposé est sympathique, mais elle n'affiche que 92db 4000tr/min .
Le freinage est confié à l'avant à deux disques de 320 mm semi-flottants pincés par des étriers à 2 pistons flottants eux aussi. L'efficacité est au rendez-vous avec une puissance très importante et un dosage facile que cela soit lors de l'attaque ou non.
Pour l'arrière, la Sport 1000 accueille un simple disque de 245 mm qui ne fait pas de la figuration. Il remplit parfaitement son rôle dans de nombreuses situations.
La partie cycle s'articule autour d'un cadre treillis tubulaire en acier de façon classique. La fourche inversée de 43 mm et l'amortisseur Monoshock situé sur le côté gauche donne à la machine un comportement ferme et vif qui fera merveille sur de beaux revêtements où une conduite sportive deviendra vite une évidence. L'amortisseur peut se régler en compression, détente et en précharge.
Ces éléments, fourche et amortisseur, en plus d'être efficaces possèdent une finition soignée qui participe avantageusement à l'esthétique générale de la moto, et au design de l'ensemble qui mérite qu'on le détail un peu.
Commençons pas le nécessaire du Cafe Racer : les bracelets, les commandes reculées, la ligne sportive et l'absence de carénage, rien ne manque à l'appel. A l'avant, on s'attarde sur la finition en aluminium brossé de la fourche inversée, le support soigné du garde-boue, le T supérieur et le gros phare rond cerclé de chrome. Les roues accueillent des jantes à rayons et des pneus au dessin spécifique qui participent eux aussi à l'identité de cette moto.
Vient ensuite le long réservoir avec sa bande longitudinale de couleur noire (sur le modèle jaune) et une forme allongée typique des anciennes machines de vitesse. Une fois les bracelets pris en main, on s'allonge
au-dessus pour avoir la tête presque à l'aplomb du bloc compteur, ce qui conforte dans l'idée que cette machine qui paraissait petite, l'est.
L'arrière propose nombre d'éléments remarquables : la selle monoplace large et confortable prolongée par une coque qui reprend la bande de couleur qui était sur le réservoir, les deux échappements noirs superposés sur le coté droit, le mono amortisseur à gauche avec quelques parties chromées et enfin le bras oscillant asymétrique noir comme le cadre. Enfin, un petit feu rond vient tout au bout de la Sport 1000 comme une dernière évocation du passé.
Le tableau de bord est composé d'un compte tours et d'un tachymètre tous les deux à aiguilles et sur fond blanc. Outre les témoins nécessaires, il contient deux petits afficheurs à cristaux liquides, seule concession au présent, avec les kilomètres totaux et partiels à gauche et l'heure et la température du moteur à droite.
Pour être en totale adéquation avec l'esprit dégagé par cette Ducati, le pilotage devra être soigné. Ce n'est pas que la machine refuse d'être un peu brutalisée, c'est simplement que ce n'est pas l'envie qu'on a en y prenant place. Elle incite plus à rouler vite en enroulant sur le couple, avec de jolies trajectoires, un bon placement et des gestes bien ajustés sans brutalité. Les performances pourront surprendre bon nombre de personnes qui ont tendance à classer un peu trop vite les Sport Classic dans la catégorie des machines tranquilles. Dans l'appellation Sport Classic, il y a Sport
, ce n'est pas du hasard !
Hormis une protection au vent offerte par le bloc compteur qu'on n'attendait pas en regardant les photos, les caractéristiques dynamiques et esthétiques sont pensées pour distiller des sensations de conduite quel que soit le rythme adopté.
Bilan essai Ducati Sport 1000
La Sport 1000 mise tout sur le coté plaisir, un plaisir qui ne se partagera pas puisque la selle monoplace l'interdit. Le coté pratique au quotidien n'a pas franchement sa place, ceux qui prennent leur machine pour s'offrir une bonne tranche de bonheur en retrouvant les valeurs fondamentales de la moto ne s'en plaindront pas, bien au contraire !
La Ducati Sport 1000 est disponible en plusieurs coloris unis bien entendu. Le cadre est noir et une bande est présente sur le réservoir et la coque arrière : jaune à bande noire (photos), noire ou rouge à bande blanche.
Prix public conseillé : 11000€ (été 2006)