Essai Yamaha WR250F

Essai Yamaha WR250F

Par Jean-Michel Lainé le .

Le 250 quatre temps de Yamaha : une machine d'enduro facile qui vous pardonnera tout ou presque.

La catégorie 250 quatre temps prend doucement mais sûrement le pas sur les 125 deux temps vouées à disparaître. Yamaha avait créé l'événement dans le petit milieu de l'enduro il y a déjà quelques années en présentant la WR250F. Une machine animée par un tout nouveau 250 quatre temps.

La machine est fine comme une 125, annonce 105kg (à sec) sur la balance et affiche un empattement de 1475mm. En selle, le dessin général de la machine et le guidon assez droit donnent l'impression d'être au guidon d'une machine plus grande. Le bouton gris permet de démarrer la machine sans soucis d'une simple pression. A froid, il faut juste mettre le starter le temps d'appuyer sur le bouton et l'enlever tout de suite.

Moteur et boîte
Dans les portions peu roulantes où il faut slalomer entre les arbres et les rochers, le moteur souple et disponible permet de se concentrer sur ses trajectoires une fois le bon rapport engagé. Il suffit alors de jouer avec la poignée des gaz et juste veiller à ne pas descendre trop bas dans les tours comme sur tous les quatre temps. Même si la cylindrée est petite, cela reste un quatre temps et le régime moteur doit être maintenu pour ne pas caler sur un coup de piston.

Dès que le tracé se dégage, la vivacité du moteur est au rendez-vous. Le moteur avec ses 5 soupapes en titane monte rapidement dans les tours et la puissance qu'il délivre est étonnante. Visiblement, il aime bien les hauts régimes et les enchaînements rapides se négocient à bonne allure en maintenant le régime moteur élevé. Il reprend facilement en sortie de grandes courbes et offre une bonne allonge dans les portions droites.

Le petit quatre temps ( 87db à 4750tr/min) est un réel avantage dans les montées techniques : une fois le régime moteur idéal trouvé, il suffit de le maintenir en gardant l'accélérateur dans la même position. Le moteur garde un régime constant et procure une motricité remarquable pour avaler toutes sortes d'obstacles. Là encore, le pilote se concentre sur la technique en sachant que le moteur suit de toutes les façons pour peu que son régime soit assez haut, rien ne semble le faire faiblir.

En descente, c'est la même chose. Le moteur permet de descendre sur le couple. La machine ne s'emballe pas, les freins peuvent ne pas être utilisés, le frein moteur assure la régulation. Un changement de rapport permet d'adapter sa vitesse au relief, si celui-ci est moins régulier, la vitesse s'adaptera par de simples petites accélérations.

C'est sur les zones glissantes que cette motricité et cette linéarité sont les plus appréciables. Bien en appuis sur les repose-pieds, tout se négocie sur le couple. La sélection souple permet de changer de rapport facilement, assis ou debout dans les situations les plus diverses.

Fourche et suspension
La souplesse de l'ensemble absorbe les obstacles dans les parties techniques. En côte ou en descente, on place la machine où l'on veut : elle y va et y reste, charge à nous de faire les bons choix ! En côte on transmet facilement le couple au sol en soignant ses appuis. Même chose en descente.

Sur la partie rapide, la Yamaha WR250F s'est montrée particulièrement stable y compris dans les grandes courbes pas toujours régulières qui se négocient sans appréhension. Le cap est maintenu et le moteur aidant, cela passe vite et bien même si on doit changer de rythme au milieu.

Pour les freinages appuyés, on garde la direction choisie sans effort. Il n'y a que sur les sauts où la machine semble trop bien absorber. Le saut se négocie très bien mais on ne va pas forcément aussi loin que l'on pensait. Une habitude à prendre.

Freinage
Le frein avant (simple disque de 224mm) est facilement dosable avec le levier " 2 doigts " : pas de surprise même si la surface du sol s'avère glissante. L'attaque est souple et la puissance excellente s'il faut freiner fort dans les parties roulantes.

Le frein arrière avec son grand disque de 219.8mm nous a semblé un peu trop puissant. Là encore, c'est une question d'habitude, mais le dosage du freinage s'est montré plus délicat à l'arrière.

La régularité de l'allure en descente étant facilement assurée par le moteur, les freins ne sont de toutes façons pas souvent sollicités dans cette situation. En randonnée, cela économisera vos plaquettes !

Position et maniabilité
La maniabilité de la Yamaha WR250F est bonne. Dans les petits passages torturés, elle braque bien et le moteur vigoureux permet de se tirer d'affaire facilement. Avec son faible poids, on l'incline comme on veut sans trop y penser.

Le guidon est assez droit et bas, du coup debout sur les repose-pieds, le pilote y est accroché. Dans le relief, ceci n'est pas réellement gênant même si cela nous amène assez en avant en descente. En revanche lorsque l'on roule sur du plat, le cintre du guidon fait plier le buste sur l'avant surtout si le rythme s'accélère. Le pilote est alors agrippé au guidon, ce qui n'est pas idéal pour piloter debout.

La selle longue, plate et étroite permet de se placer où l'on veut selon le relief et les difficultés et offre un bon grip même mouillée par la pluie. Les leviers et pédales sont facilement accessibles assis ou debout.

Bilan essai Yamaha WR250F

La petite Yamaha est attachante tellement elle est facile et pardonne tout ou presque. Seul un guidon mieux cintré serait souhaitable. En dehors de ça, le moteur très vivant qui affiche 38.7cv à 10500tr/min fait plaisir à emmener haut dans les tours. La partie cycle avale les obstacles et permet de placer la machine où l'on veut pour profiter de la motricité : Une machine facile qui donne confiance lors de randonnées sportives ou entre les banderoles.

Autre point et non des moindres si vous souhaitez rouler loin, la consommation est ridicule, on ne trace pas sa randonnée d'un ravitaillement à l'autre mais selon ses envies. Si vous songez à remplacer votre 125 deux temps par ce petit quatre temps, cela vous ouvrira de nouveaux horizons !

Photos essai Yamaha WR250F

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