je sais ce qui manque a Deudon, un responsable technique capable d éplucher le réglement !!! la suite est tiré de la voix du nord articke ou Pichon parle de cette affaire :
Le nom d'Yves Deudon, vainqueur pour la première fois après dix tentatives, n'a tenu que quelques minutes au palmarès, remplacé dans la soirée par celui de Mickaël Pichon. Autre grande première.
Une heure plus tôt, le double champion du monde de moto-cross était allé chercher les derniers kilomètres de course avec les dents. Dauphin d'Yves Deudon, Pichon était dans le rouge depuis plus de deux heures derrière son guidon. « Je n'étais pas du tout à 100 %, grimace-t-il.
Je n'avais déjà plus de forces après vingt minutes, je n'ai pas bien roulé, mais j'ai tout donné ! » Après sa lourde chute à Hossegor, il y a quinze jours, le pilote Honda s'était relevé avec un épanchement hépatique et une déchirure aux muscles abdominaux.
De quoi l'éloigner un petit moment des pistes. « Il y a une semaine, je ne savais pas si je serais au départ du Touquet », avoue-t-il d'ailleurs. Mais depuis qu'il est monté sur sa première moto à l'âge de cinq ans, et sa première course un an plus tard, le pilote en a connu des gamelles. Parfois plus rudes que celle d'Hossegor. Et à chaque fois, il s'est remis en selle.
Alors, quand il a hissé son corps encore douloureux sur la moto, hier, Mickaël Pichon n'avait qu'une seule idée en tête, « dédier une victoire à Tim Potisek. » Pendant toute la course, le Manceau a joué des coudes avec Jean-Claude Moussé, devant, et Yves Deudon, derrière. La bataille sur le sable s'est prolongée dans les stands avec des stratégies de courses différentes et un imprévu de taille à vingt minutes du terme. « Quand je me suis arrêté, Bruno, notre responsable technique, m'a demandé s'il fallait changer le pot d'échappement, indique-t-il. On savait qu'après deux heures de course, ma moto fait plus de bruit. Dans l'équipe, nous avons une personne qui est chargée d'éplucher les règlements de course. Le seuil sonore du pot est un élément qui pouvait nous faire perdre après l'arrivée. Donc j'ai demandé à ce qu'on le change. » Mais le champion de France d'Enduro 2008 a perdu plus d'une minute dans son stand à un moment crucial de l'épreuve. Devant, Jean-Claude Moussé et Yves Deudon continuèrent la bataille sans lui. Et quand le premier vit son embrayage le lâcher, le deuxième en profita pour filer tout droit rafler la victoire... avant de rendre sa couronne un peu plus tard.
En apprenant la nouvelle, dans la pénombre du parking de la digue, Mickaël Pichon eut du mal à refouler ses larmes. L'idée de succéder à son ami Timoteï Potisek lui crispa le sourire. « J'ai une très grosse pensée pour lui, confie-t-il. Je suis très heureux, bien sûr, mais il me manque quand même quelqu'un aujourd'hui. » Quelqu'un qui, de là-haut, a dû prendre un grand plaisir à voir comment les prétendants à sa succession se sont battus dans des sables si émouvants cette année. •