L'un des membres du forum m'a très pertinemment suggéré d'établir un modèle de lettre à expédier à nos représentants politiques, à fin de leur faire part de notre exaspération devant toujours plus de répression à notre encontre.
Ce modèle de lettre, qu'il vous suffit de copier coller, de compléter de vos coordonnées puis de celle de votre député et d'expédier par lettre simple ou par message électronique, est un des outils qui nous permettra peut-être, avec les différentes manifestations d'usagers de la route, de faire comprendre à nos édiles que nous avons les moyens, grâce à notre droit de vote, de sanctionner l'absence de prise en compte de nos légitimes observations et revendications .
Si vous ignorez le nom et les coordonnées du député qui vous présente, il vous suffit de vous rendre sur le site: http://www.laquadrature.net/wiki/Deputes_par_departement
et vous le trouverez, ainsi que son adresse de courrier électronique.
Modèle de lettre
CORTES Frédéric
21 rue de Chartres
92200 Neuilly sur Seine
à
Madame Joëlle CECCALDI-RAYNAUD
Député de la 6ème circonscription des Hauts de Seine
Par courrier electronique à: jceccaldi-raynaud@assemblee-nationale.fr
objet : mesures concernant les usagers de la route en général et les motards en particulier
Madame le Député,
les mesures annoncées lors du comité interministériel sur la sécurité routière du 11 mai ont déjà fait l'objet de nombreuses protestations, dont les manifestations s'étant déroulées partout en France le 18 juin.
Je tiens à attirer votre attention sur l'importance particulière que j'apporte à votre implication dans ce dossier, en ma qualité d'usager de deux-roues motorisé et d'automobiliste.
Je suis profondément choqué de constater que les mesures annoncées visent à toujours plus de répression, et désignent l'utilisateur de deux-roues motorisé comme le bouc émissaire de l'insécurité routière, alors qu'une analyse sérieuse de la situation permet d'écarter cette assertion sans fondement.
Comme je ne dispose pas de chauffeur, il ressort de ma seule responsabilité d'assurer ma sécurité lors de mes déplacements, sécurité d'autant plus délicate que je ne dispose d'autre carrosserie que mon équipement personnel, casque, gants et autres, et que j'ai conscience de ma grande fragilité en cas de chute ou de choc.
À mon sens, mais je me crois autorisé à affirmer que ce sentiment est partagé par beaucoup de nos concitoyens, la suppression des panneaux indiquant les radars, tout comme l'implantation de ces radars dans des zones pas forcément accidentogènes, est de nature non seulement à n'avoir aucun effet sur l'amélioration de la sécurité routière, mais au contraire est susceptible de provoquer de brusques ralentissements causes d'accidents, sans compter l'image déplorable de "pompes à fric" de ces dispositifs.
À l'inverse, il existe de nombreux emplacements particulièrement dangereux en raison de la configuration des lieux, croisement(s) de plusieurs voies, virages se refermant et parfois en dévers, où la présence de dispositifs de contrôle, automatiques ou au moyen d'agents des forces de l'ordre, serait des plus utiles.
Je ne ferai qu'évoquer les différents points annoncés ces dernières semaines :
-interdiction envisagée d'empêcher l'accès des centres-villes aux véhicules dont la mise en circulation est antérieure à une date fixée arbitrairement : mesure tout autant inadaptée qu'impopulaire : en ville, j'utilise principalement une moto, dont la première date de circulation remonte à 1999, et qui serait par conséquent vouée à la casse, alors qu'elle est parfaitement entretenue, et ne consomme que 3 à 5 l aux 100 pendant une durée de fonctionnement durant le trajet d'autant plus courte qu'elle permet de se faufiler, au besoin en remontant les files en s'étant préalablement assuré de pouvoir le faire en toute sécurité, que son stationnement est rapide et prend peu de place ; si son usage n'était plus possible en ville, je devrais en toute légalité utiliser mon véhicule automobile, qui consomme de 17 à 25 litres en circuit urbain, et ne pourra que contribuer à ralentir le trafic et à accroître la pollution, ce qui serait une aberration. Par ailleurs, comme je l'ai dit précédemment, bon nombre de citoyens considèrent cette proposition comme discriminatoire car ne permettant l'accès à la circulation qu'à ceux disposant de moyens élevés ; il ne me semble pas nécessaire de souligner l'usage politique qui pourrait être fait, s'il ne l'est déjà, de cet argument.
- gilet jaune : cette mesure a semble-t-il été abandonnée mais est ressentie comme le serait l'obligation de peindre tous les véhicules automobiles en jaune ou orange fluorescent sous prétexte de visibilité : l'obligation de disposer d'une acuité visuelle suffisante permettant de conduire est déjà inscrite dans le code de la route, mais ne saurait faire oublier que bon nombre d'accidents sont liés à l'absence de vigilance, endormissement ou distraction, et non à l'absence de visibilité d'une catégorie de véhicules ; il faut par ailleurs observer que les deux-roues motorisés circulaient déjà depuis plusieurs années avec leurs feux de croisement, et que les récentes dispositions imposant des feux dits de jour sur les voitures aura pour effet mécanique de ne plus lier l'existence d'un faisceau lumineux à la présence d'un deux-roues, d'où accroissement du danger pour ces derniers.
-plaque d'immatriculation plus grande pour les deux-roues : là encore, mesure ressentie comme purement discriminatoire à l'égard d'une catégorie de la population, alors que dans des pays comme l'Allemagne, la constatation de l'inutilité d'un tel dispositif a conduit à ce que la taille des plaques d'immatriculation des deux-roues soit réduite.
- Répression accrue des excès de vitesse : s'il est incontestable que la vitesse est un facteur aggravant d'un accident, il n'en demeure pas moins que le véritable, essentiel et principal facteur d'accident est une maîtrise insuffisante de la conduite du véhicule utilisé ; si le permis de conduire autorise l'usage du véhicule de la catégorie concernée, rien n'est fait par la suite pour approfondir ces connaissances, si ce ne sont les trop rares initiatives individuelles ; en particulier, il serait des plus utiles, au besoin par une incitation fiscale, d'inciter les conducteurs de véhicules à des stages de perfectionnement, où des pratiques telles que le freinage d'urgence ou l'évitement, déjà au programme du permis moto, seraient enseignées à tous. Pour revenir à la vitesse, le sentiment de plus en plus répandu de persécution conduit la majorité des conducteurs à passer plus de temps à observer leur compteur de vitesse que ce qui les entoure, conduisant à reléguer au second plan l'observation de l'état et de la configuration de la chaussée et des véhicules environnants, source de stress importante, génératrice de fatigue, de baisse de vigilance et accroissant de fait les risques d'accidents.
Enfin, j'observe de plus en plus que l'état de la chaussée se dégrade et reste tel quel en dépit des conséquences évidentes sur la progression des véhicules et la sécurité de leurs passagers : je ne citerai que deux exemples dont j'ai personnellement été témoin : sur la commune de Neuilly-sur-Seine, sur l'avenue du roule devant le feu rouge permettant d'accéder au pont franchissant le périphérique, figure un trou d'un diamètre approximatif de 50 cm et d'une profondeur approximative de 10 cm ; je n'ose imaginer les conséquences si un utilisateur de scooter devait perdre le contrôle de son véhicule parce qu'une de ses roues avait été bloquée dans ce trou ; second et dernier exemple, car je ne tiens pas à abuser de votre temps que je sais précieux : la montée de la nationale 118 après la Manufacture de Sèvres, est également parsemée de trous dans la chaussée, le revêtement semblant avoir été creusé par endroits, sur des surfaces variables mais très irrégulières, et sur des profondeurs approximatives de 5 à 8 cms, trous générateurs d'embardées de véhicules deux et quatre roues, déséquilibrés par ces obstacles dont la situation en virage ne permet pas de les voir de loin, surtout lorsque le trafic est dense.
Comme vous ne pouvez manquer de le savoir, nous traversons une période de crise qui nous affecte tous, et bon nombre de personnes sont déterminées à traduire la satisfaction ou l'insatisfaction de leurs aspirations par leur vote.
Espérant ne pas avoir été trop long en essayant d'apporter ma pierre à l'édifice, je vous prie d'agréer, Madame le Député, l'expression de mes salutations respectueuses.
Frédéric Cortés
Fin du modèle de lettre
Voilà , ce n'est que la lettre que j'ai expédiée à mon député, et vous avez la possibilité de vous en inspirer librement, mais de votre implication dépendra votre avenir.
Appels de phares à tous
Frédéric