Essai Ducati Scrambler 800

Il aura fallu attendre 8 ans pour voir le renouveau de cette moto inédite chez la marque de Bologne. Voici un essai de la Ducati Scrambler 800 de deuxième génération modèle 2023, une machine qui change peu mais peaufine surtout les sensations au guidon.

Elles ne sont plus que 3 dans la gamme Scrambler, 3 machines dont la Icon toujours pour ouvrir la gamme (10990€) et les deux autres au même tarif de 12390€, la Full Throttle qui fait l'objet de cet essai de la Ducati Scrambler 2023 et la Nightshift avec ses jantes à rayons noirs.

Un style qui change mais pas trop non plus

La nouvelle génération, c'est la 2e seulement pour ce modèle lancé en 2015, change avec parcimonie. Ce qu'on remarque le plus est très certainement l'éclairage Full LED depuis le phare jusqu'au feu en passant par les clignotants. Le feu diurne se distingue parfaitement, la signature lumineuse est réussie. Ce qui nous saute aussi aux yeux est évidemment le petit tableau de bord digital TFT couleurs de 4,3 pouces qu'on a sous les yeux. C'est petit mais lisible malgré la foule d'informations présentes. Tout se manipule assez facilement quand on a pris le coup, par les boutons au guidon gauche. Parmi toutes les infos, on trouve notamment les menus pour régler l'électronique qui est présente sur le nouveau Scrambler 800.

Pour notre essai du Ducati Scrambler 2023, on est sur la version Full Throttle qui a de série le shifter. Ce n'est pas la cas des deux autres qui sont prêtes à le recevoir mais ne l'ont pas. Pour le reste, c'est pareil sur les trois déclinaisons. L'accélérateur ride by wire permet d'avoir deux modes de conduite, le moteur faisant 73 chevaux, il n'a pas été jugé nécessaire de proposer un mode pluie. Le contrôle de traction se règle sur 4 niveaux et dorénavant, l'ABS est actif en courbe. On complète cette technologie par une prise USB qui est toujours sous la selle là où il n'y a pas de place. Au tableau de bord, cela aurait été une bonne idée. L'ouverture de la selle n'est plus dans le passage de roue, c'est déjà pas mal pour le côté pratique.

Des évolutions techniques sur le Scrambler 2023

Ducati n'a pas fait de révolution. Si vous connaissiez l'ancienne génération, la première donc, vous n'allez pas être déstabilisé par cette nouvelle génération. Quoi qu'il en soit, la selle a été redessinée, perd 3 mm et nous pousse un peu moins vers le réservoir. Le guidon aussi change un tantinet. Rien de révolutionnaire mais on est un peu plus en appui. C'est léger. Le passager a une belle surface pour poser ses fesses et deux encoches pour se tenir sous la selle qui assureront un rinçage actif des mains les jours de pluie. Les reposes pieds ne sont pas repositionnés, la position au guidon évolue très très peu, c'est imperceptible.

Du côté du moteur, Ducati conserve le dernier des D2 avec son refroidissement à air. Ce moteur qui tient du résistant tant les moteurs liquides envahissent le catalogue de la firme de Bologne, conserve son côté attachant à l'ancienne même s'il est désormais Euro5. Le cadre est allégé, l'embrayage hydraulique avec des leviers réglables en écartement pour les doigts courts, la boucle arrière désormais indépendante (c'est bien en cas de chute) et l'amortisseur s'ancre au centre du bras oscillant. Rien de révolutionnaire, mais des petits ajustements.

Un Scrambler plus agréable et nostalgique à la fois

Objectivement, on ne peut pas s'enflammer sur les 4 kg de moins annoncés par Ducati ni par les changements de performances du moteur. La puissance est exactement la même que la précédente génération au même régime moteur de 8250 tr/min, le couple maximal perd 1,8 Nm tout en étant perché 1250 tr/min plus haut, à 7000 tr/min. L'embrayage hydraulique est agréable, fin et précis. En plus, les leviers se règlent en écartement. Avec ce guidon un chouia plus bas, on est confortablement installé sur cette machine si on fait abstraction d'un amortissement un poil ferme. Le repositionnement des collecteurs dégage un peu moins de chaleur, c'est agréable aussi.

Le moteur reprend assez bas mais plus nettement à partir de 6000 tr/min. Autour des 5000 tr/min, il arrive d'avoir des vibrations parasites qui restent assez discrètes. Quoi qu'il en soit, c'est au-dessus qu'on s'en servira sachant que le couple maxi est à 7000 tr/min et la puissance max au-delà des 8000, il ne faut pas hésiter. En-deçà, ça ronronne et on profite du D2 sans fougue mais avec la nostalgie des sensations d'avant. C'est plus rugueux que les liquides que Ducati propose aujourd'hui et puis ça ne consomme pas grand chose, entre 5 et 5,5 L aux 100 km quel que soit le rythme. L'écart entre les deux modes de conduite n'est pas énorme même si le Sport est un peu plus réactif. Ils ont le mérite d'exister.

On apprécie aussi la qualité de la partie cycle. Précise et surtout très agile. Cette moto se laisse mener sans y penser pour flâner, et se montre aussi précise que réactive si on roule un peu plus vite. Le centrage de l'amortisseur améliore sans doute un peu le ressenti sur l'amortissement. Dans l'ensemble c'est très bien, le seul bémol est pour le freinage qui est efficace mais manque sans doute un peu de franchise sur la prise du levier. Au moins, ça ne surprend personne tout en étant efficace.

Bilan essai Ducati Scrambler 800

On ne peut pas dire que Ducati révolutionne son Scrambler. Si vous connaissiez l'ancien né il y a 8 ans, vous n'allez pas être déstabilisé par le nouveau. Les évolutions sont minimes tant sur le moteur qui évolue trop peu pour que ce soit perceptible même s'il reste terriblement attachant, que sur la partie cycle qui gagne un peu en amortissement mais c'est tout. Les différences esthétiques sont plus importantes avec des LED partout et des éléments de style interchangeables pour un prix raisonnable. L'arrivée du tableau de bord digital TFT est bien même si ça ne révolutionne pas la moto, c'est moderne, lisible et ne casse pas le style puisqu'il n'est pas trop grand. On peut regretter le manque d'une attaque franche au freinage ou que le shifter ne soit présent que sur la Full Throttle de série, mais globalement cette machine est toujours très sympa à rouler, c'est un joli jouet qu'on aime emmener en balade plus ou moins sportive selon son humeur et accessible aux permis A2. Pour le tarif, la Icon débute à 10990 euros, les deux autres sont à 12390 euros. Un vrai parfum d'été et d'insouciance avec un moteur D2 qui va devenir collector.