Bilan 40 000 km KTM 950 SMR

Haifeng
24 mai 2011 à 15:20

Je vais faire bref : Moto de 5 900 km, 1ère immatriculation le 13/07/2007, achetée le 27/11/2008 chez le concessionnaire de Dardilly (69, banlieue de Lyon, où j'habite), garantie encore un an (deuxième main, je ne sais toujours pas pourquoi, d'ailleurs). Jusqu'à 33 000 km, rien à signaler, à part les consommables (pneus), des révisions bon marché (175 € la vidange avec filtres et main d'œuvre ; 1 kit chaîne à 200 €), mais surtout, la consommation d'essence (entre 8 et 12 l/100 km, en ville, par exemple ; en roulant « pappy » sur les nationales et départementales, impossible de descendre en dessous de 8l/100) et d'huile (jusqu'à 1 l de pure synthèse 10W50 pour 500 km, en roulant « sport »), mais comme on me l'a expliqué chez KTM : « C'est une vraie moto d'homme ! » « Profitez-en, l'essence n'est pas chère ! » ; de plus, comme elle a des silencieux Akrapovic en titane, il parait que c'est normal... Me voilà rassuré, donc ; avec un réservoir de 14 l dont 3.5 l de réserve, mieux vaut connaître toutes les stations d'essence de France, ce qui est presque mon cas, maintenant, merci KTM !
Non, le vrai problème, c'est qu'à partir de 30 000 km environ, mes filtres à huile papier se sont mis à se vriller tous seuls, sans prévenir. Que le témoin de point mort marche une fois sur deux, qu'on ne puisse démarrer sans débrayer à l'arrêt, qu'il y ait un problème de contacteur à la béquille ou au point mort, qu'on me dise que sur une KTM, « le contacteur de point mort est très sensible », soit, on n'y croit pas, mais bon… Que j'ai du changer le maître cylindre arrière, HS, que le régulateur ait grillé au bout de 40 000 km, que la bécane cale sans prévenir et s'arrête d'un coup pendant qu'on double quelqu'un pour ne repartir que trois heures après, à la rigueur, ça fait rire les autres motards, le soir, à la veillée, mais qu'un filtre à huile se vrille au bout de 50, 100, 800 ou 1000 km, sans prévenir, bloquant toute la bécane, car l'huile ne circule plus, non ! En 10 000 km, j'ai du changer vingt fois de filtre à huile ; je vous laisse envisager le budget « vidange »… Parfois au fin fond de l'Ardèche, la nuit, appuyé contre un arbre, dans un fossé, à la frontale. Pour une bécane de 2007 achetée plus de 9 000 €, c'est un tout petit peu fatiguant, à la longue. Mon concessionnaire n'a « jamais » vu ça, selon lui, pas selon les types interrogés sur les forums KTM, par contre. Mais personne ne sait d'où ça vient. Les mécanos ont « purgé » le circuit d'huile, vérifié les pressions des deux pompes à huile, rien à faire, elles sont bonnes, c'est toujours le même problème. Puis, ils ont trouvé de l'eau dans l'huile, et ont donc changé la pompe à eau, sans me la faire payer, ce qui était très correct de la part du service commercial de KTM. Ça a continué 2 000 km plus tard, et là, ils m'ont carrément changé le réservoir d'huile complet, à tout hasard, sur les conseils de KTM France, toujours à leur charge. Bon. 2 800 km plus tard, rebelote, filtre à huile neuf vrillé, comme toujours, la bécane cale n'importe quand, bouffe des litres d'huile, et ne démarre plus que sur un cylindre. Une fuite au joint de carter gauche, apparemment, pour l'huile, mais que faire pour les filtres à huile ? J'ai changé les bougies (obligé de démonter le radiateur d'eau, et il faut une clef à bougie spéciale, merci KTM), commandé deux bobines neuves, mais je n'ai pas tout le matériel, ni mon C.A.P de mécano moto pour tout vérifier, entre les relais de démarreur, les relais auxiliaires, les différents capteurs et le boitier CDI. Pour la sixième fois, je vais être encore obligé de jouer à la dépanneuse et de raquer 100 € de déplacement pour l'emmener chez KTM. Des ennuis de santé m'ont obligé à la laisser pourrir dans le garage depuis Mars ; au moins, comme ça, je suis l'heureux possesseur d'une KTM 950 SMR qui ne tombe plus en panne, c'est déjà ça ! Et bien sanglée sur un plateau de dépanneuse, quand on la regarde dans le rétroviseur, on a presque l'impression qu'elle roule, d'ailleurs…
Dans un mois ou deux, je pourrai la ramener chez KTM, pour payer encore pour une nouvelle panne, de nouvelles pièces à changer, et mon problème de filtre ne sera jamais résolu, puisque tout a recommencé seulement 1 800 km après avoir changé la pompe à eau et le radiateur à huile. Ce n'est pas le problème des mécanos, ils me disent que je n'ai pas de chance, c'est tout. Avec ma Yamaha XTX 660, juste avant de prendre ce tas de boue autrichien, j'ai fait 53 000 km sans aucun souci, j'ai refait préventivement le mono sur la table de la cuisine avec un pote mécano (600 € de pièces : joints de culasse, d'embase, chaîne de distribution, patins de chaîne, tendeurs de chaîne, joints de queue de soupapes, segments, bougies), je l'ai revendue à un ami à 59 000 km, et il a roulé jusqu'à plus de 100 000 km sans aucun pépin… Ah ! Oui, je sais, Yamaha, c'est japonais, j'aurais du y penser avant. On m'avait prévenu, avec KTM, mais je n'ai pas voulu écouter les mauvaises langues, tous les motards rencontrés qui m'ont dit que ce qu'il pouvait arriver de mieux à une KTM, c'était de brûler, etc. Voilà, je voulais vous faire part de mon expérience de vieux motard (53 ans), qui a eu une 200 Yamaha YCS3E (2T), une Suzuki GT 125 (2T), une Kawasaki 400 KH (2T aussi), une Guzzi 1000 « Le Mans III » (en panne toutes les semaines, une fête continuelle) qui a brûlé au bout de six mois, a roulé en Suzuki GT 500 (« T5 » 2 T), en Ducati 900 Mostro, premier modèle sur Lyon, prêté par un ami (de superbes pannes également, tout à fait impensables, surtout sur un modèle neuf), a eu ensuite une Honda VFR premier modèle, une Suzuki DR 750 (moteur HS à 65 000 km, tendeur de chaîne qui a lâché), une Yamaha XTX 660, et pour finir, cette sublime Supermotard autrichienne avec laquelle je ne peux plus aller au travail, ni en vacances, ni nulle part, parce que je ne sais jamais ce qui va me tomber dessus, au milieu du trajet, entre deux stations essence distantes de moins de 120 km ...
J'estime important de faire part de cette expérience au maximum de motards éventuellement intéressés par ce modèle, cela évitera certaines désillusions à d'éventuels acheteurs, leur fera faire de grosses économies et leur évitera d'être la risée des motards goguenards, qui vous saluent pendant que vous êtes au bord de la route, les mains pleines d'huile, en train de vous demander pourquoi vous êtes rentré un jour dans une concession KTM, alors qu'il y avait toutes les autres autour…
Haifeng, de Lyon.