La seconde est pour plus tard, parce qu'il faut savoir être patient. Revenons à cet essai de la Triumph Speed Twin qui vient chapeauter la gamme des Bonneville comme le fait
le Scrambler 1200 XC dans un autre registre. On met de côté le
Scrambler 1200 XE qui a véritablement un autre usage à proposer, celui d'un trail taillé pour l'aventure, chic certes, mais l'aventure tout de même.
La reine des Bonneville est la Speed Twin
A l'instar des Scrambler 1200, la Speed Twin est une machine particulièrement bien finie mais un poil moins moderne que ceux-ci. Pourquoi ? D'abord parce qu'on a sous les yeux un tableau de bord à aiguilles du plus bel effet mais beaucoup moins riche et absolument pas paramétrable bien entendu. La seule concession à la modernité est les petits afficheurs LCD qui nous donnent quelques infos que les aiguilles ne fournissent pas. Ils ne sont toutefois pas très lisible mais c'est un détail. Pour le reste c'est un sans faute pour cette Speed Twin à la finition parfait, au style très soigné et aux matériaux soigneusement choisis.
En dehors du tableau de bord avec ses cadrans à aiguilles, on trouve sur cette Speed Twin de jolies garde-boues brossés, des soufflets de fourche, des échappements noirs à contre-cône, un guidon au cintre agréable et des jantes à bâtons pour le côté plus sportif et un peu moins rétro de cette machine que relève une peinture bi-ton. Il faut reconnaitre que l'ensemble est particulièrement réussi et donne envie d'en prendre le guidon. Seuls les rétro-viseurs en bout de guidon ne sont pas très pratiques mais c'est sans doute une question d'habitude. En route pour l'essai de la Speed Twin.
Le 900 est trop juste ? Le 1200 pardonne ceci
La première surprise est sûrement que même si la Speed Twin ressemble à une Bonneville, l'assise et la prise en mains n'est pas la même. Cette dernière offre une position décontractée voire cool à son guidon alors que la Speed Twin est plus exigeante. Ce n'est pas une sportive pour autant, mais davantage un roadster. La selle est plus étroite sur l'avant et le guidon cintré mais pas trop. Le triangle selle, guidon, repose-pieds nous pose un peu sur les poignets avec le buste vers l'avant sur cette machine qui conserve l'étroitesse de la Bonneville. La monture est petite mais nerveuse.
Les premiers tours de roues confirment rapidement que l'amortissement n'a pas la qualité de ce que propose les Scrambler. La Speed Twin est précise mais le confort rudement mis à l'épreuve par un bitume irrégulier. Il faudra souffrir pour être rapide et beau. Bref, d'un point de vue comportement, la Speed Twin semble plus proche de la Bonneville 900, mais le twin vertical de 1200 cm3 nous propulse dans un tout autre univers.
Le bonheur est dans le big twin
Vertical le big twin, vertical et parallèle. 1200 cm3, ça force le respect au coeur de cette petite machine. D'autant que la machine n'est pas avare en soubresauts lorsqu'on vient titiller la poignée à faible allure. La Speed Twin originale qui avait un design bien plus audacieux et sportif soit dit en passant, n'aurait toutefois pas renié cette audace. C'est un vrai plaisir que de profiter de ces reprises à mi-régimes. A plus hauts régimes et à un rythme plus soutenu, on aurait aimé un peu plus de patate. Après tout, avec une telle cylindrée et une position au guidon qui n'est pas sans rappeler celle d'un roadster, on s'y attendait. Mais non. Cela reste très agréable tout de même et dans tous les cas nettement au-dessus de ce que propose la 900.
Ca vibre, ça pousse, ça chante avec l'échappement à contre-cône, ça freine bien et tient bien la route alors même si la qualité des amortisseurs n'est pas celle des Scrambler 1200, cette Speed Twin délivre toujours un moment de bonheur à son guidon. Cette Speed Twin est très homogène dans ses performances et c'est sans aucun doute ce qui plait au guidon de cette anglaise au nom aussi évocateur qu'emblématique. Même si on retrouve le même moteur que la T120, la Speed Twin profite de plus de chevaux et plus de couple que celle-ci, sans oublier la position de conduite et les sensations différentes. La Speed Twin apporte autre chose dans la gamme Triumph en alliant un style impeccable à des performances de bon niveau pour un parfait équilibre. C'est peut-être ça la seconde chose : être à la bonne place avec la bonne proposition.
Bilan essai Triumph Speed Twin
Cet essai de la Triumph Speed Twin révèle une moto bien plus dynamique que la Bonneville 900 comme on s'y attendait, et même que la 1200 qui partage pourtant le même moteur. Les performances de la Speed Twin sont un cran au-dessus, même 3 ou 4 crans au-dessus, ce n'est pas la même approche du tout d'autant plus que la position est davantage celle d'un roadster et que son moteur est bien plus puissant. La Speed Twin n'est pas un vrai roadster pour autant parce qu'il en manque un peu au regard de ce qu'on trouve aujourd'hui dans les catalogues, mais ce n'est pas vraiment ça le souci. On regrette plutôt l'amortissement qu'on aurait aimé au même niveau que celui du Scrambler 1200 XC par exemple, cela aurait été un must pour profiter pleinement des performances. Et puis le tableau de bord avec le petit afficheur LCD semble ne pas avoir osé sauter le pas de la modernité, c'est dommage aussi. Pour le reste, la Speed Twin est une formidable machine, pleine de ressources, bien finie et très agréable pour de belles balades bucoliques. Que demander de plus finalement ? Ah oui, la seconde chose promise en début d'article... et bien elle est dans le texte.
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