Le réveil d'Harley-Davidson, c'est maintenant ! Quelle surprise que cette Fat Bob et cette gamme Softail totalement changée qui sonne le glas des Dyna pour le plus grand bonheur des amateurs de customs agressifs. Une véritable révolution que nous réserve ce modèle 2018.
En 2018, la gamme Dyna disparait du catalogue, vous savez cette famille d'Harley-Davidson avec les deux amortisseurs arrière apparue il y a presque 30 ans. La Fat Bob était de celles-là alors ni une ni deux, cette année la Fab Bob devient un Softail, cette gamme dont l'amortisseur caché pourrait faire croire à un cadre rigide. Mais ce n'est pas tout car HD profite de ce nouveau millésime pour changer toute la conception des Softail. Le cadre est revu, l'amortisseur n'est plus sous la moto mais en haut juste sous la selle, et l'ensemble est allégé de quelques dizaines de kilos.
Cet allègement et ce dynamisme annoncé sont soulignés par le réservoir plus petit, l'optique à LED qui remplace le double de la précédente génération, le garde-boue arrière tronqué et les nouveaux moteurs. Parce que cette année, non content de tout changer, Harley-Davidson propose aussi 2 motorisations pour quelques machines sans devoir opter pour un CVO. Ce Fat Bob en profite avec le V-Twin à 4 soupapes par cylindre, le 107ci (1745cm3) et le fameux 114 (1868cm3) qui anime la moto de cet essai avec ses presque 100 chevaux.
Ces changements nous promettent une vivacité inconnue jusqu'à présent chez l'emblématique constructeur américain. Il faut dire que si Victory, qui n'est plus qu'un souvenir, aurait aligné une parfaite concurrente à ce Fat Bob, Indian est revenu dans la danse avec des modèles au pilotage bien plus efficace. Harley-Davidson se devait de réagir : le résultat est sous nos yeux.
Ce pilotage est une révolution
Même débarrassé de ses kilos superflus et paré de son plus équipement tout beau tout neuf, le gros pneu avant de 150 à l'avant contre seulement 180 à l'arrière a de quoi laisser sceptique sur la facilité à faire tourner le Fat Bob. Certes le guidon Drag Bar est super large mais tout de même. Il est vrai qu'il faut pousser dessus pour incliner cette Harley, mais pas tant que ça. On est loin de ce qu'on pouvait imaginer en la regardant posée sur sa béquille. C'est surprenant mais on a déjà vu ça sur certaines HD finalement. Ce qu'on n'avait par contre jamais vu auparavant, c'est la rigueur et la facilité qu'elle affiche en courbe.
A faible allure, le gros V-Twin 114 ronronne jusqu'à tomber à 1500tr/min sans cogner. Rassurez vous, la moto vibre toujours mais beaucoup moins il est vrai. Bien calé au fond de la selle très creusée du pilote, avec des appuis francs sur les repose-pieds et le large guidon, le Fat Bob est finalement facile à manoeuvrer à faible allure. Mais ce n'est pas tout. En augmentant le rythme, elle est toujours aussi facile. Même a des vitesses pas raisonnables, le nouveau Fat Bob s'inscrit en courbe facilement, ne se dandine pas et maintient le cap sans sourciller. De quoi avoir une grande confiance dans ses trajectoires quel que soit le rythme.
Cette Harley 2018 renvoie le modèle 2017 dix ans en arrière. C'est indéniable, Harley-Davidson a sauté une décennie en changeant de millésime. On l'attendait tellement, bravo ! L'autre point non négligeable est le gain de confort qu'apporte ce nouvel amortisseur désormais réglable. S'il l'amortissement est très raide en position 1, il devient bien plus agréable en position 5 sans que la moto ne se désunisse pour autant. Le réglage se fait à la main, c'est long surtout si le moteur est chaud, mais c'est convaincant et efficace, ce que ne reniera pas le passager à défaut d'apprécier la minuscule selle qui lui est réservée.
114 pulsations par minute
On l'évoquait, le gros bicylindre de 1868 cm3 (114ci) est tout à fait docile à faible allure, c'est aussi savoureux que sécurisant lorsqu'on manoeuvre. Mais là n'est pas l'essentiel. Il a fort heureusement gagné en réactivité à l'ouverture des gaz avec ses 4 soupapes par cylindre et se montre désormais bien plus énergique pour un pilotage résolument plus incisif que ne l'était le 103ci. Un vrai bonheur puisque depuis la disparition de la gamme VRSC (avec les moteurs 1250cm3 à refroidissement liquide), ce genre de customs crapuleux manquait cruellement dans la gamme. Le Fat Bob reprend le flambeau sans faillir.
La selle plus haute, l'assise en arrière, les commandes médianes qui tombent parfaitement et les bras (très) écartés, il ne reste qu'à profiter de la patate que distille le gros V-Twin américain. On est véritablement poussé à chaque rotation de la poignée et accompagné par une sonorité claire et bien présente
. Un beau moment à chaque sortie de courbe que rien ne semble pouvoir contrarier avec une vue sur la route en écran panoramique ! Dommage qu'on ne voit absolument pas le tableau de bord avec un casque intégral sans vraiment baisser la tête, parce qu'au regard des performances affichées et de l'absence totale de protection, il n'est pas forcément facile de rouler avec un Jet... sauf à une allure raisonnable, mais ce serait gâcher le potentiel du Fat Bob et c'est mal de gâcher...
Bilan essai Harley-Davidson Fat Bob
Le nouveau coup de crayon du Fat Bob fait débat surtout la grande optique rectangulaire mais une chose rassemble tout le monde, c'est la qualité dynamique de cette nouvelle mouture. Un châssis révolutionnaire chez la marque américaine et un moteur tonitruant qui trouve là un formidable écrin pour en profiter pleinement. Depuis le temps qu'on réclamait un châssis de Victory avec un moteur de Harley, c'est fait avec cette nouvelle gamme Softail dont le Fat Bob est le porte étendard.
Bien sûr avec un moteur plus gros, plus dynamique, plus joueur, et un réservoir plus petit on perd en autonomie mais force est de constater qu'en comparaison avec l'ancienne génération de Fat Bob (essai du Fat Bob ancienne génération à retrouver ici), c'est le jour et la nuit, ou plutôt c'était la nuit et c'est le jour. Quel bonheur de prendre le guidon d'un custom qui fait tourner toutes les têtes mais qui sait aussi afficher une polyvalence appréciée dès qu'on prend le guidon. A l'aise quelle que soit l'allure, le Fat Bob 2018 est plus que jamais l'emblème de la muscle bike.
Si vous trouvez que 114ci est trop, vous pouvez vous rabattre sur le 107ci, mais dans l'esprit ce serait dommage même si pour le portefeuille c'est peut-être mieux avec un écart de prix de 1800 euros. Le modèle essayé est le Fat Bob 114 à 19960, 300 euros de plus que le modèle en couleur noire.
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