Essai Buell XB12R

Essai Buell XB12R

Par Jean-Michel Lainé le .

Si proche de la XB9R et pourtant différente, le "grosse" Buell offre un caractère bien à elle dans une machine toujours aussi courte !

La famille XB de Buell est caractérisée par la petitesse des machines et la XB12R ne déroge pas à la règle. Ce coté très ramassé est accentué par les bracelets de cette version " R ". Une fois en route, la moto affiche une certaine légèreté et promet de bonnes sensations de roulage.

Moteur et boîte
A l'arrêt, le bi-cylindre de 1200cm3 ( 96db à 3300tr/min) distille ses vibrations au pilote. Dès les premiers tours de roues, il fait démonstration de son couple à chaque rotation de la poignée à partir de 2500tr/min pour nous emmener jusqu'à la zone rouge placée à 7000tr/min. On note un regain de vivacité lorsque l'on passe les 4500tr/min.

Le moteur joue un rôle prépondérant dans la conduite de cette machine. Tout le plaisir de pilotage est dans la maîtrise du couple moteur à adapter selon le relief et les virages afin d'optimiser ses trajectoires. Un jeu qui se joue avec la poignée des gaz, sans trop toucher à la boîte de vitesses ni aux freins.

Le fait de couper les gaz en entrée de virage nous y fait plonger pour peu que l'on soit bien en appui sur les poignets. Dès qu'on en voit la sortie, on ouvre en grand pour se redresser et élargir la trajectoire. La méthode est simple, mais peu de machines offrent un pilotage comparable.

Les changements de rapports ne sont pas ceux d'une sportive, le mouvement doit être correctement fait et tout se passe bien, ils sont assez rares pour ne pas jouer de la boîte tout le temps. Pour maintenir un bon rythme, on joue sur les deux derniers rapports sans problèmes.

En comparaison avec sa petite soeur, la XB9R, on peut dire que la XB12R offre plus de couple plus bas dans les tours et un peu plus d'inertie moteur, ce qui la rend un peu moins joueuse.

Fourche et suspension
La machine très courte et très vive demande de soigner ses réglages et de prendre soin de la pression des pneus. Les petits changements se font vite ressentir.

La fourche, comme la suspension, est réglable en tous points. La machine affiche une certaine fermeté qui garantit une bonne tenue de cap sur un bon revêtement et qui permet des freinages puissants. Lorsque le revêtement se dégrade, la conduite devient plus physique pour maintenir un rythme soutenu.

Freinage
A l'avant, le grand disque fixé sur la jante pincé par un étrier 6 pistons assure un freinage puissant et très facile à doser. Une facilité qui évite bien des surprises et qui rassure au quotidien.

Le frein arrière est dans les standards de la catégorie : on peut l'utiliser pour ralentir l'équipage, se repositionner en courbe et bien entendu en complément de l'avant sur un freinage d'urgence sans trop craindre un blocage.

Il faut tout de même noter que le couple important de la XB12R limite fortement l'usage des freins. Une conduite sur le couple assure une moyenne plus qu'honorable en profitant pleinement des capacités du moteur sans user les plaquettes.

Duo
Comme sur la majorité des sportives, le duo n'est pas un exercice des plus agréables pour le passager, mais la Buell ne tire pas mal son épingle du jeu même si, en l'observant de près, on peut légitimement se demander si c'est faisable.

Oui, on peut rouler à deux et l'accueil fait au passager n'est pas si spartiate que cela. La place n'est pas énorme mais elle reste très correcte dans le temps.

En revanche, si les qualités dynamiques de la machine demeurent très correctes à deux, le pilotage diffère beaucoup. En effet, la géométrie est très sensible à la présence ou non d'un passager. Si rouler à deux est très fréquent, les réglages de suspensions devront être adaptés.

Confort
Tout le monde a ses idées sur le confort des Buell et pourtant, il faut reconnaître que même si ce la ne paraît pas généreux, cette moto reste agréable au fil des kilomètres même sur les revêtements pas toujours très lisses de nos routes de campagne.

Le pilote s'intègre complètement " dans " la machine et ne fait qu'un avec sa " petite " monture. La position est efficace sans pour autant être exigeante comme peut l'être la position offerte par une hyper-sport.

Coté pratique, l'instrumentation est suffisante avec ses partiels, ses indications de réserve et un ensemble tachymètre / compte-tours facilement lisible de jour comme de nuit. Un détail qui compte aussi, les rétroviseurs sont suffisamment écartés pour y voir autre chose que ses coudes : bien.

Roulage
La XB12R est à aborder avec un esprit ludique. La machine entre dans les virages avec une volonté assez rare dès que l'on relâche un peu l'accélération. Sur les premiers enchaînements, on se retrouve trop vite à l'intérieur, puis le pli se prend à force de virages : on coupe les gaz pour plonger dans le virage et dès qu'on en voit la sortie, on ouvre en grand. Tractée par le couple, la moto se relève naturellement et la trajectoire est élargie.

On arrive en quelques kilomètres à tenir une très bonne moyenne en exploitant le couple offert par la Buell sans toucher au frein et en limitant l'usage de la boîte de vitesses. On soigne ses trajectoires et on change sa position sur la machine pour jouer sensiblement sur un angle ou un freinage, bref, les virages sont avalés les uns après les autres avec le plaisir d'avoir bien passé celui-ci et l'ambition de faire encore mieux au suivant...

Comme sur sa petite soeur, la tête de fourche n'est pas très large mais efficace. Outre sa couleur qui donne un ton orangé à tout le tableau de bord, elle protège correctement et le vent que l'on reçoit est régulier donc sans turbulence. La petitesse de la moto nous fait plonger réellement la tête dans la bulle dès que l'on se couche sur le réservoir. On a l'impression d'être " dans " la route, tellement la XB12R est courte.

La consommation très raisonnable en roulant de façon variée est à peine plus élevée que celle de la XB9R. Elle permet d'envisager de bonnes balades sans courir après les stations services.

Bilan essai Buell XB12R

Cette machine est ludique c'est évident. On prend du plaisir à soigner son pilotage, à profiter pleinement du couple, à jouer avec cette " petite " machine au gros coeur qui nous fait choisir des belles routes : ce n'est pas dans une ligne droite qu'on se fera plaisir mais dans des beaux virages qu'on prendra à un bon rythme transporté par un couple omniprésent.

Même si une telle machine peut étonner, elle ne peut laisser indifférent. De plus, le surplus de couple de la XB12R par rapport à sa petite soeur, offre un pilotage et des sensations uniques à découvrir.

Prix public conseillé : 11995 euros (mai 2005)

Photos essai Buell XB12R

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