Essai Harley-Davidson Sportster S 1250, c'est la Revolution Max ! et c'est le nom du moteur liquide 1250T chez H-D. Le nouveau Sports' 2021 envoie balader les idées reçues. Moteur, châssis, électronique : attention, tout change comme le confirme ce test.
Pas facile de s'attaquer à une telle légende. Harley-Davidson lançait son Sportster en 1957, c'était il y a 64 ans tout de même. Depuis la machine a évolué et on se rappelle notamment de récente la Forty Eight qui a connu un très beau succès. Mais avec cette nouveauté, on peut parler d'une révolution et pas que sur le moteur. Ce petit comparatif permet de mesurer l'écart technique entre ce 48 et le Sportster S, vous verrez qu'il est colossal. Tout change avec l'arrivée de ce premier Sports' 2021. Harley à fait le choix d'un bobber mais ce n'est qu'un premier modèle qui sera décliné en moult versions. Pour l'heure, ce premier essai du Sportster S dévoilé par Harley-Davidson donne un bel éclairage sur la nouvelle famille qui s'annonce. Moteur, châssis, électronique, on passe tout au crible.
V Twin 1250 T du Sportster S pour le couple
Cela fait tellement d'années qu'on voit évoluer le Sportster en douceur qu'on s'y habituait. En 2021 tout change à commencer par l'adoption du V Twin qu'on a vu débarquer au coeur de la Pan America 1250. Il est toutefois appelé 1250 T, avec un T pour Torque (ndlr : couple en anglais), car il met en avant d'autres performances avec plus de couple en bas. La puissance annoncée est de 121 chevaux à 7500 tr/min et le couple de 127 Nm à 6000 tr/min. Oui, c'est à des régimes plus élevés que sur l'ancien et antique 1200 longue course, culbuté et refroidi par air, mais ce sont des chiffres jamais vus sur un Sportster au catalogue. C'est 55 chevaux de plus, presque le double, et 31 Nm de plus aussi qu'offre ce moteur de 1252 cm3. Rien de moins. Ceux qui ont essayé la Pan apprécieront aussi l'effort fait sur la sonorité de ce bloc qui colle davantage à l'idée qu'on a d'un custom sans oublier la finition du V Twin qui est différente.
Ce bicylindre super carré de 1250 cm3 prend des tours mais avec la magie du calage variable et de ses 4 soupapes par cylindre, il sait faire preuve d'une grande souplesse. Adieu le longue course à l'inertie sans équivalence. Reprendre à 2000 tr/min avec de la gniac ne lui fait pas peur, même en-deçà selon le rapport engagé, pas plus que d'aller titiller la zone rouge à 8000 tr/min où il semble en rester encore sous la poignée. Le moteur est vif, souple en bas, rageur en haut, et le tout sans brutalité. Ce premier essai à de quoi surprendre celui qui connaissait la précédente production. Cerise sur le gâteau, l'antique boîte 5 laisse sa place à une boîte 6 rapide qui accepte les passages à la volée à la montée comme à la descente. Seul le sélecteur assez relevé est contrariant. Pour le reste, Harley-Davidson est arrivé à donner à son moteur un côté explosif et un côté docile pour cruiser tranquillement à 60 km/h si le coeur nous en dit.
Et ce silencieux, ça brule ? Non. Ce double échappement superposé façon flat track ajoute à la ligne très ramassée et compacte de cette Harley-Davidson Sportster S un cachet incomparable, c'est indéniable mais on pouvait craindre de se faire cuire le cuissot droit comme sur les Scrambler Triumph où c'est insupportable. Eh bien il n'en est rien, H-D a parfaitement réussi son isolation thermique au niveau du pot. Si on sent de la chaleur sous la cuisse en posant le pied au sol, c'est la cuisse qui appuie sur la culasse arrière mais pas le silencieux. Bravo, pour cette isolation, c'est réussi.
Partie cycle ultra dynamique et précise
Ah ah, on pourrait rire de quelques Harley qui se tordaient sous la contrainte de virages trop optimistes, et bien ça c'est fini. Oui môsieur. Le nouveau châssis s'articule autour d'un moteur porteur avec une partie avant qui tient la colonne de direction et une partie arrière pour supporter la selle. On note aussi la présence d'un nouveau bras oscillant. La transmission est toujours par courroie. On note aussi l'étrange idée d'un pneu avant de 160 mm à peine moins gros que le pneu arrière. Cela ne sert pas les qualités dynamiques de la moto, mais force est de constater que ce n'est pas catastrophique comme on pouvait s'y attendre. Notre Sportster S passe d'un angle à l'autre facilement, beaucoup de bobber avec des pneus plus petits à l'avant font moins bien. La trajectoire est précise.
En revanche, cet énorme pneu semble à un moment vouloir prendre un peu plus d'angle, comme s'il prenait de l'angle en 2 coups. Hop, on en remet un peu. C'est surprenant mais notre Harley-Davidson s'est montrée étonnamment maniable lors de cet essai. A propos de maniabilité, on ne peut qu'apprécier le rayon de braquage ultra serré qu'elle propose. Si le châssis est précis à haute vitesse, il n'entrave pas les manoeuvres au ralenti. On peut tourner dans un mouchoir de poche et ça c'est vraiment très bien.
Cerise sur le gâteau (encore), Harley-Davidson a fait attention aux suspensions et freinage de notre Sportster S. Fourche et suspensions se règlent en tous points. Le ressort arrière a une grosse molette comme sur certains Softail pour ajuster la précharge à la main. 40 clics, soit 20 tours... de quoi y passer du temps. Malheureusement sur ce bobber, c'est le style qui a été privilégié, alors la course des suspensions a été sacrifiée. Inutile de dire que combinée à la faible épaisseur de la selle, le confort n'est pas son fort. Son truc, c'est le joli revêtement, les enfilades de virages dans de vertes contrées, mais sûrement pas les pavés des centre-villes ou l'asphalte chaotique. Dommage.
Le frein peut décontenancer les habitués des customs car comme sur un roadster, on utilise les deux pour une conduite dynamique. Tout ne se fait pas au frein arrière. Il freine bien, il est efficace, ce n'est pas le souci, mais l'avant doit être utiliser bien plus que sur les anciens Sports'. L'avant est confié à un unique disque avec un étrier à montage radial comme sur un roadster sportif. Il n'y en a qu'un mais ça freine très bien. Seule la prise du levier mériterait d'être plus franche, il ne faut pas hésiter à tirer sur le levier qui est réglable en écartement pour les petites et grandes mains, comme le levier d'embrayage, c'est toujours pratique.
De l'électronique partout, de la centrale au tableau de bord
La marque américaine ne s'est pas contentée de changer le moteur et la partie-cycle même si le travail en lui-même est déjà colossal. L'électronique fait son entrée sur notre Sportster. Attention, on ne parle pas d'un afficheur LCD comme on en voyait souvent chez la firme de Milwaukee mais d'un arsenal électronique. Commençons par les aides à la conduite avec la centrale inertielle. ABS en courbe, anti patinage en courbe, anti wheeling, anti stoppie, etc. tout y est sans oublier les 5 modes de conduite dont 2 qu'on peut paramétrer comme on veut. Les 3 modes de base, pluie, route et sport, sont très différents, c'est appréciable. Je me suis fait surprendre en partant en mode pluie et me demandant où étaient les 127 Nm de couple... en mode sport, la réponse à la poignée est vive, il y a matière à péter des chronos avec la banane.
Tout se paramètre depuis les boutons aux commodos et se contrôle de visu sur le tableau de bord TFT couleurs de 4 pouces. C'est pas grand et avec le même traitement que sur la Pan America, mais il est bien plus proche et bien plus lisible aussi. On regrette toutefois qu'il ne soit pas tactile même si c'est assez fonctionnel avec les boutons. On peut connecter son téléphone pour profiter de la musique (si son casque est équipé) et même avoir la navigation avec la cartographie sur le petit écran. Ce n'est toutefois pas intégré. Il faut passer par l'application Harley-Davidson à télécharger sur son smartphone pour le GPS et la musique. Attention au roaming si vous passez à l'étranger, en Suisse par exemple ou pas loin de la frontière. Avec les boutons aux commodos on peut aussi utiliser le régulateur de vitesse et vérifier la pression des pneus. Tout ça c'est de série, seules les poignées chauffantes ne le sont pas même si le bouton est déjà là. Pour brancher quelque chose, une prise USB C est au niveau du cadre à l'avant du réservoir comme sur les Softail.
Au guidon du Sportster S 1250
Si tout change sur cette moto, une fois en selle on retrouve l'ergonomie d'un Forty Eight par exemple. On n'est pas perdu, l'esprit est là. On peut avoir les commandes médianes, j'ai roulé avec pour voir, ça relève pas mal les genoux un peu à la façon d'un Street Bob alors je garde une préférence pour les commandes avancées sur ce custom aussi sportif soit-il. Deux choses sautent aux yeux sur cet essai : la sonorité du V Twin (aux oreilles plutôt) et la vivacité de ce Sportster S malgré ce gros pneu avant de 160. Le balancer d'un angle à l'autre se fait facilement, c'est presque suspect ! Vivement une version avec des roues plus conventionnelles. Et puis il y a ce moteur. Souple en ville, il est carrément explosif dès qu'on ouvre en grand. Wahou. Vous pouvez parader en mode Pluie et faire les courses de côte en mode Sport, le 1250 sait tout faire. L'inconvénient c'est qu'avec 11,8 litres vous n'irez surement pas très loin dans un train d'enfer mais on n'a rien sans rien. Avec le plein, l'autonomie affichée est de 170 km environ.
Passé la surprise provoquée par cette nouvelle Harley-Davidson, on peut parler de claque dans la gueule pour ceux qui ont roulé avec les précédents Sportster, on regrette rapidement le confort ou plus exactement l'absence de confort. Avec une course de suspension rikiki, que la biellette arrière ne peut compenser, et une selle épaisse comme une escalope notre séant est rapidement maltraité. Le confort est sans doute le point le plus contrariant de cette machine qui ne demande qu'à rouler. D'ailleurs rapidement on roule sur cette H-D comme sur n'importe quelle moto moderne, sans se soucier d'un virage qui se referme ou d'un freinage d'urgence. L'écart de comportement avec la précédente génération de Sportster est un grand écart. On n'a pas changé d'année mais de siècle.
Bilan essai Harley-Davidson Sportster S 1250
Que conclure après cet essai du Sportster S tellement tout est bouleversé ? La partie-cycle n'est pas confortable sur ce bobber c'est regrettable et unanime, mais elle est agile et toujours précise malgré le pneu de 160 à l'avant. Cela fait miroiter de beaux Sportster à l'avenir avec a minima des roues plus conventionnelles. Pareil pour le freinage aussi moderne qu'efficace. On aurait aimé 2 disques pour le style et une attaque plus franche pour l'agrément mais ça freine très bien même si comme sur un roadster on doit utiliser le frein avant davantage que l'arrière. Et puis il y a ce moteur V Twin 1250 T qu'on avait vu arriver sur la Pan America. Avec ses 4 soupapes par cylindres, son admission variable, son refroidissement liquide, etc. on a un moteur moderne qui sait être doux en bas et explosif en haut. Le tout est complété avec une électronique riche et facilement utilisable. On peut regretter que l'écran ne soit pas tactile mais l'utilisation des boutons est assez simple. Dommage aussi qu'il soit nécessaire de passer par son smartphone pour avoir la navigation sur l'écran TFT qui n'est pas tactile. Quoi qu'il en soit, Harley-Davidson signe là une version moderne et globalement très réussie d'un modèle emblématique. Ça a chauffé dans les bureaux d'études de Milwaukee mais le résultat est là. C'est bluffant. Bien sûr ça va déstabiliser du monde, bien sûr ça change mais H-D n'est pas tombé dans le piège d'une norme castratrice. Cette machine joueuse laisse entrevoir une jolie gamme Sportster qui ne manquera ni d'attrait ni de piquant. A découvrir d'urgence.
On aime bien
Moteur souple, facile et très vif
Châssis et maniabilité excellents
Electronique très complète
On aime moins
Confort de la suspension arrière
Trop gros pneu avant en 160 mm
GPS seulement avec son smatphone
Notre avis
Quotidien
⭐⭐
Voyage
⭐⭐
Loisir
⭐⭐⭐⭐⭐
Sport
⭐⭐⭐
Duo
⭐
On vous regarde
⭐⭐⭐⭐⭐
On la détaille
⭐⭐⭐⭐⭐
On l'écoute
⭐⭐⭐
Autres photos
Ecouter le son
Fiche technique Harley-Davidson Sportster S 1250
Marque
Harley-Davidson
Modèle
Sportster S
Cylindrée
1250 cm3
Année
2021
Tarif de
15690 €
Conseillé au
13/07/2021
Moteur
Cylindres
2
Architecture
en V
Ouverture
60 °
Cycle
4 temps
Distribution
double arbre à cames
Soupapes par cylindre
4
Refroidissement
liquide
Cylindrée
1252 cm3
Alésage
105 mm
Course
72,3 mm
Rapport volumétrique
12 :1
Huile
4,5 L
Admission
injection
Allumage
électronique
Norme
Euro5
Démarreur
électrique
Electricité
Batterie
12 V
Batterie
12 Ah
Performances
Puissance
90 kW
Puissance
121 ch
Disponible à
7500 tr/min
Couple
127 Nm
Disponible à
6000 tr/min
Consommation
4,8 l / 100 km
Transmission
Embrayage
multi disques anti-dribble à bain d’huile
Transmission
boîte
Rapports
6
Réduction primaire
0,551
Démultiplication 1er
12,210
Démultiplication 2e
9,022
Démultiplication 3e
6,994
Démultiplication 4e
5,641
Démultiplication 5e
4,731
Démultiplication 6e
4,131
Secondaire
courroie
Réduction finale
2,353
Châssis
Cadre
treillis en acier
Bras oscillant
double en alliage
Jantes
bâtons
Suspension avant
Type
fourche inversée
Diamètre
43 mm
Réglages
précharge, détente, compression
Débattement
92 mm
Suspension arrière
Type
mono amortisseur
Réglages
précharge, détente, compression
Débattement
51 mm
Frein avant
Type
1 disque
Diamètre
320 mm
Epaisseur
6 mm
Etrier
radial
Pistons
4
Frein arrière
Type
1 disque
Diamètre
260 mm
Epaisseur
5
Etrier
flottant
Piston(s)
1
Pneu avant
Largeur
160 mm
Hauteur
70 mm
Diamètre
17 pouces
Pneu arrière
Largeur
180 mm
Hauteur
70 mm
Diamètre
16 pouces
Dimensions
Longueur
2265 mm
Largeur
843 mm
Hauteur
1089 mm
Empattement
1518 mm
Angle de chasse
28 °
Chasse
148 mm
Garde au sol
93 mm
Hauteur de selle
753 mm
Poids
Avec ABS
228 kg
Conditions
ordre de marche
Maximal autorisé
418 kg
Capacité
Réservoir
11,8 L
Réserve
3 L
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires et le dernier tarif sur le site officiel.